« Ce serment excluait trop d’Américains qui ont fait ce que l’Amérique est devenue. »
« Je jure allégeance au drapeau des États-Unis d’Amérique et à la République qu’il représente, une nation unie sous l’autorité de Dieu, indivisible, avec la liberté et la justice pour tous. »
Depuis le 1er septembre, tout Américain dépendant des services fédéraux, des écoles publiques, etc., prononçant ce serment d’allégeance au drapeau américain risque un an de prison et une amende de 10.000 dollars. Ainsi en a décidé le président Obama, qui ne veut plus entendre les écoliers américains en appeler à la protection divine.
Cette mesure prise deux mois avant son départ de la Maison-Blanche est déjà jugée très impopulaire. Ce serment avait été institué en 1892 pour instiller un sentiment patriotique dès le plus jeune âge. Mais ce n’est qu’en 1954 que fut ajoutée la référence à Dieu, en souvenir du discours prononcé à Gettysburg par le président Lincoln. Les commentaires des internautes accusent Barack Obama de revenir à sa culture musulmane, de vouloir tuer chez les Américains l’amour du drapeau et de la patrie. D’autres, au contraire, pensent qu’il était temps que l’Amérique oublie un peu son histoire qui se réfère trop à l’esclavage.
Barack Obama leur a répondu que cette référence à Dieu [au dieu des chrétiens, donc, NDLR] était un sujet de division (n’est-ce pas, M. Hollande ?) est contraire aux valeurs les plus profondes de l’Amérique (Ah, les valeurs républicaines !). « Ce serment excluait trop d’Américains qui ont fait ce que l’Amérique est devenue. Ce serment excluait les amish, les témoins de Jéhovah, les musulmans. En faisant allégeance à Dieu, nous excluions des millions d’Américains athées ou agnostiques qui ont fait de l’Amérique leur nation » , a justifié le président américain.
Il a expliqué que des millions d’Afro-Américains, des hispaniques et des musulmans avaient eu le sentiment de n’avoir jamais eu ni liberté, ni justice ! Mentionner « sous l’autorité de Dieu » serait contraire au premier amendement. Aux journalistes, le président Obama a déclaré qu’il était prêt à remettre ce serment d’allégeance si le Congrès lui proposait une version plus douce. Applaudissements chaleureux de Hillary Clinton, qui a affirmé que cet appel à Dieu envoyait un faux message aux enfants américains.
De cette femme politicienne, on ne pouvait pas s’attendre à une autre déclaration. Mais si elle est élue, acceptera-t-elle de jurer sur la Bible, comme l’ont fait les 44 présidents américains en prenant leur fonction ? Quant à Donald Trump, il n’a pas choisi la délicatesse pour commenter le décret présidentiel : « Obama est un traître musulman illégitime. Nous sommes une nation chrétienne, et nos enfants ont besoin de références pour être forts. C’est là la première étape pour nous imposer la charia. »
Gageons que si le peuple américain l’envoie à la Maison-Blanche, ils seront à nouveau appelés à demander à Dieu sa protection. Car, a-t-il ajouté, « ce n’est pas à n’importe quel homme qui croit ou ne croit pas, qu’on prête allégeance, c’est à Dieu ! »
Voilà une nouvelle occasion pour les électeurs américains de faire le bon ou le mauvais choix .