PS : Ce témoignage en français est un mix entre son livre (Escalando o Abismo) et l’interview qu’elle a accordée à Lolly Liverance (en espagnol), car j’ai remarqué que dans son interview elle donnait plus des détails que dans son livre de 31 pages sous word).
Vilma de Souza autorise et encourage la diffusion de son livre, tout en conservant les droits d’auteur. La diffusion de son témoignage ne doit pas être utilisée à des fins lucratives. Pour ceux qui comprennent le portugais du Brésil, le livre est téléchargeable gratuitement sous format PDF sur internet :
Pages : 39 avec illustrations
Partie I
Mon nom est Vilma Laudelino de Souza, je suis née dans la ville de Rio de Janeiro, une des plus belles villes du monde, aussi connue comme capitale du carnaval.
Dans mon pays, tout le monde pratique ou cherche une forme de spiritualité. Cela se produit depuis le temps de la colonisation, lorsque les esclaves ont été emmenés d’Afrique avec leurs cultes et leurs dieux tribaux. Ma grand-mère, fille d’Angola, est une descendantes d'esclaves.
De nos jours, il y a un fort engouement pour l’occultisme à travers la littérature, les séries télé, et les films dans lesquels sont distillés plusieurs formes d'occultisme de manière très subtile ou assumée.
Durant plusieurs années, j’ai vécu dans la réalité de ce que cela signifiait. Je partage mon témoignage avec vous, afin que vous connaissiez l’unique pouvoir du seul être qui nous aime vraiment. L'endoctrinement que j’ai subi, s'est déroulée sur 22 ans d’une vie consacrée aux esprits et aux sectes qui caractérisent mon pays, le Brésil.
J'ai commencé par la Umbanda, le Candomblé, puis j’ai atteint le sommet, la Quimbanda, soit une ramification de la magie noire. A un certain moment dans ces pratiques, j’ai vécu une expérience qui m’a montré que quelque chose allait mal. Au mieux, je peux dire je n’ai pas cherché, mais j’ai été cherchée par Dieu.
Dès le moment de ma naissance, ma grand-mère, une sorcière, m’a consacrée aux esprits, les mêmes qui vivaient dans son corps puisqu’elle savait que le moment de sa mort approchait. Dès que je suis venue sur Terre, j’ai été consacrée à Satan.
30 septembre 1969
Il était 23h:30 lorsque j’ai achevé l’écriture de cette dernière lettre pour les personnes que j’estimais le plus.
Ce serait ma dernière nuit, le matin j’avais prévu de sauter sur une voie ferrée, au moment où un train passerait, afin de ne pas y échapper. J’ai réglé l’heure de mon réveil sur l’horloge, mais j’étais évidement trop déprimée pour m’endormir. Je suis restée cloîtrée dans la chambre, j’avais besoin de faire une rétrospective de ma vie.
J’avais 22 ans, pourtant je me sentais comme une vieille femme, je n’avais plus d’avenir et je n’avais plus aucune raison d’espérer. J’avais vécu beaucoup d’expériences difficiles et amères.
A 15 ans déjà, j’avais fait une tentative de suicide en ingérant des comprimés. Quelques années plus tard, je me suis coupée les poignets, pourtant la mort me fuyait toujours. J’étais peut-être trop mauvaise pour que la mort même, veuille de moi. Cette fois j’avais mise toutes les chances de mon côté pour mourir.
A quoi me sert la vie ?! Est-ce que l’homme ne nait pas que pour mourir ? Ne revient-il pas sur Terre à travers la réincarnation sous d’autres formes ?
Je voulais mourir pour ne plus revenir du tout. Je ne voulais plus souffrir ni faire souffrir. La vie, l’existence, tout cela pour moi n’était que douleurs et vides. Très tôt dans la vie, j’avais connu le mal. Je suis née dans une famille où les parents avaient des difficultés pour nourrir leurs 6 enfants. L’affection ? Personne n’avait ce temps-là.
Ma grande sœur s’occupait de nous comme elle le pouvait pendant que ma mère travaillait. Semaine après semaine, elle lavait les vêtements de plusieurs grandes familles aisées. Nous vivions dans un quartier riche de la ville de Rio, mais dans un parc prolétaire (coin d’employés domestiques).
Les inégalités sociales, raciales et culturelles, causaient des conflits entre nous les pauvres et les autres enfants qui étaient en grande majorité des enfants des familles influentes dans la société.
J’ai étudié le catéchisme, où j’ai appris la notion de Dieu. Ce Dieu-là était très loin de ma réalité quotidienne. On s’est borné à me dire que Dieu punissait les méchants et il récompensait les bons.
Cette définition simpliste ne satisfaisait pas même mon esprit d’enfant. Car si Dieu récompensait les bons, je ne comprenais pas pourquoi il y avait des différences. Mes camarades avaient des cheveux lisses, la peau claire, habitaient de luxueuses maisons et étaient aimés de leurs parents.
Ces gens faisaient des dons et l’aumône dans les quartiers. Nous par contre, nous n’avions pas d’argent pour participer à quoi que ce soit, bien au contraire, ma famille avait même souvent bénéficié de ces dons. Pour moi et par rapport à ce que j’apprenais au catéchisme, les privilèges des autres étaient la résultante de leur bonté et de leur générosité envers la communauté.
Très vite, j’ai conclu que le manque d’aide divine était le résultat de ma méchanceté. Cela m’a conduite à ne plus vouloir avoir un lien avec Dieu. Il ne s’importait pas de ma vie, je ne voulais pas avoir affaire à lui. Dans un dernier effort pour comprendre, un jour j’ai interrogé mon père sur Dieu. Très fâché il m’a répondu : « L’argent qu’on a dans la poche, c’est ça dieu ! ».
Mon père était athée, mais j’espérais une réponse qui rendrait ma pensée neutre à propos de Dieu. Cette affirmation m’a fait comprendre que Dieu n’existait pas. S’il existait, alors il ne voulait rien avec moi, moi une enfant noire et pauvre.
Avec le temps, je suis devenue une personne solitaire et amère. La vie accentuait les inégalités sociales. Mon père s'est retrouvé au chômage et j’ai connu la famine. J’allais dans les rues et je mendiais. J’ai également appris à voler pour manger.
Ma famille a souffert quelques maladies qui nous obligeaient à nous isoler. Cela a aggravé mon écœurement. L’amertume m'envahissait réellement. Je voulais comprendre pourquoi nous étions la cible de tant de disgrâces. De surcroît, des terreurs nocturnes et des cauchemars me dominaient toutes les nuits. J’entendais des bruits, des pas, les voix de personnes décédées qui passaient en volant au-dessus de moi.
Lorsque j’étais couchée je sentais des gens me tirer les cheveux, les couvertures se retiraient toutes seules de dessus moi. Mon corps lévitait, puis était jeté au sol. En plein milieu de la nuit mon lit se balançait violemment. Un homme, plutôt une ombre dont je n'arrivais pas à voir le visage, venait tous les soirs dans ma chambre. J’avais peur, très peur. Mais à force de le voir, un jour j’ai eu le courage de lui demander qui il était. Il m’a répondu d'une voix masculine, qu’il était le Diable. Je me suis évanouie.
Je racontais chacun de ces faits à ma maman qui m’écoutait toute effrayée, les yeux grands ouverts. Pourtant j’avais l’impression qu’elle ne me croyait pas réellement.
Je n’avais que 4 ans lorsqu’un soir ma mère a été conduite aux urgences suite à un malaise. Pour me consoler, ma sœur m’a dit que ma mère serait rapidement de retour. Je l’ai cru, alors j’ai attendu éveillée, les yeux fixés sur la porte d’entrée en attendant que maman revienne. Soudain la porte s’est ouverte, maman est entrée.
- Maman, maman, je suis contente que tu sois rentrée !
En m’approchant d’elle pour l’embrasser j’ai touché un corps froid, j’ai immédiatement crié :
- Maman, tu n’es pas maman !
Cette créature s’est inclinée vers moi, et a envahi mon corps devenu rigide. J’ai perdu connaissance. Le lendemain je me suis réveillée avec une sensation étrange. Lorsque j’ai demandé à ma sœur où était maman, elle m’a encore menti. Je me suis dirigée vers la véranda, il y avait un chien noir. Tout d'un coup, le chien m’a dit :
- Ta maman est à l’hôpital !
J’ai couru vers ma sœur, et je lui ai demandé si maman était encore à l’hôpital. Perplexe, elle me répond :
- Comment le sais-tu ?
Un peu confuse, j’ai répondu que c’est le chien qui me l’a révélé. Elle était étonnée mais elle ne me croyait pas. Pourtant beaucoup de choses se produisaient lorsque personne ne me regardait. Quelques fois, lorsque je jouais avec mes poupées, ces dernières se mettaient à danser et à rire, je les balançais alors loin de moi en criant.
Tous ces événements me marquaient beaucoup, et c’était pour moi, les débuts de ma difficile trajectoire. Ma mère est restée plusieurs jours à l’hôpital à cause d'une hémorragie due à une fausse couche. Après son rétablissement, elle m’a conduite chez une « Bénisseuse » qui a demandé que je sois conduite vers un centre spirite car elle avait décelé en moi, une medium de berceau (Bébé médium).
Ma mère l’a confirmé. Je suis née juste après une tornade, ma grand-mère avait interprétée cela comme un signe favorable de succession de la part des entités.
J’avais été désignée à ma naissance pour succéder à ma grand-mère. Le jour de ma naissance, ma grand-mère m’avait soulevée et m’avait consacrée aux orishas (esprits).
Entre mes 9 et mes 10 ans, des phénomènes paranormaux se produisaient au sein de mon école. J’étais tranquillement en train d’étudier quand un esprit est entré en moi, ce qui n’est pas normal.
Un pratiquant de la Umbanda sait que normalement, il ne peut recevoir un esprit scientifique, mais à moi cela arrivait. Un esprit autre que ceux que nous pouvions recevoir à ce niveau entrait en moi et je psychographiais (écriture automatique).
J'étais alors dépossédée de mes moyens, je n'étais pas conscience, je ne contrôlais pas mes doigts qui bougeaient et écrivaient seuls. Une fois la maîtresse a surpris cette scène, elle a arraché mon cahier. J’étais désespérée, je voulais lui dire au cas où elle lirait : « Ce n’est pas moi qui ait écrit ! Ce n’est pas moi !»
Mais c’était mon cahier, c'était mon écriture et il y avait un dessin. C'était la figure d’un homme et une signature en dessous. La figure était celle de Satan. Ils m’ont emmené à l'église, pour me faire un exorcisme. Là-bas, ils m’ont encore parlé de Dieu, d’un Dieu qui n’aime que les bonnes personnes.
Même si j’étais une enfant de moins de 10 ans, j’avais déjà un vécu important dans l’occultisme. Pendant qu’ils parlaient dans l’église, je n'écoutais plus, je faisais un portrait de ma vie. Je suis le 4e enfant d’une famille qui en compte 6. Une mère d’origine européenne et un père noir descendants d’esclaves.
Je suis la seule enfant de la famille à avoir hérité de toutes les caractéristiques physiques africaines. Personne ne croyait que j’étais la fille de ma mère. Je souffrais dans ma peau le choc des races et les discriminations. Quelques fois les gens me demandaient si j’étais la bonne. Mes frères et mes sœurs me disaient en plaisantant : On t’a trouvé devant la porte, tu n’appartiens pas réellement à cette famille.
Cela créait en moi un sentiment de petitesse et de rejet. Je me sentais en décalage. On me faisait tellement sentir que j’étais moins bien, que j’ai fini par croire que j’étais moins bien. Je me demandais pourquoi j’étais différente. A l’église ils disaient que Dieu avait créé tout le monde de façon égale. Ce n'était pas vrai, moi j’étais différente. Presque personne ne me désirait. J’étais entourée de blancs dans le quartier et à la maison on me rejetait.
Dès que j’ai eu 7 ans, ma mère m’a conduite à des rites d’initiations. Nous avions espoir qu’ils amenuiseraient les forces des entités qui dominaient mon corps et qu'ils en finiraient avec les cauchemars et manifestations surnaturelles qui me perturbaient. Après cela j'ai passé des années en pèlerinages dans les sectes spirites de Rio. Je me souviens d’une nuit, où on m’a remis des vêtements blancs, j’étais confirmée comme successeuse de ma grand-mère.
Les gens dansaient et chantaient au milieu des sacrifices. Ils m’ont affirmé que j’étais prédestinée à être une prêtresse.
J’ai commencé mon stage auprès d’eux en participant assidument aux "travaux" de commandes. J’ai débuté dans la Umbanda, une branche brésilienne du spiritisme. On y contacte les esprits de la forêt, de la mer, de l’air, etc. Toutes ces entités ont commencé à gouverner mon corps. Pendant quelques temps, mon apprentissage a fortement réduit l’activité de ces forces sur moi. Pourtant, au fur et à mesure du temps qui passait, tout est revenu avec plus d’intensité. Il arrivait que je sois arrachée à mon propre corps pour être emportée dans des cimetières en pleine nuit, je cheminais entre les sépultures, suivie par des ombres noires aux yeux de braises.
A l’âge de 13 ans, j’ai été envoyée dans une seconde secte qui prédomine au Brésil, le Candomblé. Le candomblé est connu dans le monde entier. Il agit dans les domaines psychiques, dans le pouvoir de pouvoir de l’esprit, même avec des messages des êtres extraterrestres. On travaille avec le contrôle du caractère, le contrôle de la personnalité, le contrôle intime, le contrôle affectif, le contrôle politique, le contrôle financier.
Lorsque j’y suis arrivée, j’y ai trouvé un immense temple. Dès que le prêtre m’a aperçu, il a pris une serviette et m’a fait une révérence. J’ai perdu connaissance. Lorsque je suis revenue à moi; toute une nuit s’était écoulée. Ma mère me regardait très admirative, elle m’a demandé si j’avais ressenti quelque chose, j’ai dit non. Puis elle m’a dit :
- Ma fille un Prince est entré dans ton corps ! Il a bu deux litres d’eau-de vie, il a fumé plusieurs cigares !
J’avais seulement 13 ans… Ma mère était spirite, tout comme ma grand-mère. Comme je l’ai dit, mon père lui ne croyait en rien, il était athée.
Avec le candomblé, d’autres entités ont pris possession de mon corps. Personne ne naît sorcier, on a tous une trajectoire. Mais en plus, lorsqu’on a été offert aux esprits avant la naissance, ces esprits viennent progressivement chercher leur dû en perturbant l'enfant dès sa venue au monde.
Dans mon cas, ils me faisaient peur dans le but que je fasse mon éducation de sorcière. C'est le chemin que j'ai suivi. Ma mère et moi-même avons donc pensé que si on me remettait à qui j’appartenais, les choses s’arrangeraient. Moi je croyais qu’ils allaient devenir dociles envers moi et que je travaillerais avec eux pour la justice.
Mais, lorsque j’ai été initiée au candomblé, j’ai commencé à rencontrer des problèmes moraux. Je fréquentais des gens de la pire espèce, des bandits et autres. J’ai commencé à me révolter, je voulais agresser la société, la fausse magie blanche, tout le monde. Quelque chose me faisait penser qu’avec tous les pouvoirs dans mon corps, je pouvais détruire qui je voulais. Ce qui m’a conduite à faire ce que j’ai fait. Je crois qu’au fond de moi, je cherchais des réponses.
J’étais très persécutée par des esprits au point où j’étais découragée lorsque la nuit approchait. Je me disais que dans quelques instants, tout recommencerait encore. Quelques fois j’essayais d’appeler au secours, mais aucune voix ne sortait de ma bouche. Mes frères essayaient de me tenir, mais une force incroyable me maintenait au lit. Je souhaitais tellement qu’ils me touchent et qu’ils ne me laissent pas dormir, puisque le sommeil me conduisait à faire des expériences macabres.
Je pouvais me voir dans un cercueil, couverte de vers ou piquée par des millions de fourmis. Je pouvais me voir tomber dans un abîme sans fin, ou voyager dans un train où j’étais la seule passagère. Je pouvais encore me voir lutter contre un homme tout noir, qui essayait de me tuer. Impuissante, sans forces, je ne pouvais que le mordre, alors les morceaux de son corps grossissaient dans ma bouche sans que je ne puisse les recracher.
Durant des années et des années, les esprits ont lutté pour le contrôle de ma personnalité. Pourtant je résistais, au fond, je ne cherchais que la paix, vraie et durable. Les esprits me poussaient à devenir mauvaise, j’ai connu des plaisirs qui m’ont conduite au vice et à la luxure. Je suis entrée dans un processus accéléré de dégradation morale. J’étais rebelle, j’étais la petite amie d’un grand bandit, ma mauvaise réputation était si notoire que mes parents ont maudit le jour où je suis née. Mes frères me suppliaient de ne pas dire que nous appartenions à la même famille. Tout cela accentuait ma rébellion.
A l’âge de 21 ans, je me suis mariée avec quelqu’un d'aussi perverti que moi. Le mariage n'a duré que 5 mois. Je suis tombée enceinte, j’ai offert cet enfant à Iemanja (déesse de l’eau) qui m’avait affirmé être ma protectrice. A cette époque le candomblé ne me suffisait plus. Ma vie était menacée de part et d’autre par plusieurs personnes à cause de la vie que je menais, et à cause de ce que je faisais aux gens.
Lorsque tu fais beaucoup de mal, tu as besoin d’une plus forte protection. Comme d’habitude je suis tombée sur des gens qui m’ont dit : « Là bas ... dans tel endroit ... telle personne est la seule solution pour toi ».
J’y suis allée, disposée à trouver cette solution et croyant réellement que je la trouverais. Moi, une prêtresse et qui avait été consultée par des personnes importantes de ce pays, j’avais besoin d’aide. C'est souvent le cas chez les sorciers.
Partie II
Un vendredi à minuit, lumières éteintes, en vêtements noirs, je participais à une cérémonie. Au milieu de la pièce, il y avait une bougie noire et une bougie rouge. La femme qui dirigeait la séance est entrée dans une chambre noire, et s’est préparée à recevoir un exu (entité). L’ordre est venu pour que nous nous positionnions en cercle autour des bougies.
Durant la concentration j’ai entendu des pas, lorsque j’ai regardé vers la porte, j’ai vu entrer quelqu’un de familier, quelqu’un tout noir, le même esprit qui avait tourmenté mes longues et terribles nuits depuis ma plus tendre enfance. C’est le seul esprit dont je n’avais jamais vu les yeux. Il est passé près de moi et j’ai vu qu’il était extrêmement beau, mais il a laissé une trace maléfique. A son passage mon corps a changé, j’étais comme rigide. Lorsque j’ai pu baisser la tête, il est passé.
L’esprit s’est approché de la chambre et est entré dans le corps de la prêtresse qui s’est immédiatement mise à rire. Elle est sortie de la pièce et s’est présentée à nous avec une cape rouge et un poignard dans la main. L’ambiance était effrayante pour tout le monde. Tous avaient les yeux fixés sur cette dame. Elle s’est approchée de moi et a dit d’une voix caverneuse :
- Je t’attends ici depuis le jour où tu es née !
Il s’est présenté comme étant Lucio (Luz de lumière, Lucifer) et m’a invité à faire un pacte éternel de sang. Il m’a fait comprendre que ce pacte était le privilège de peu de personnes qui cherchent la richesse et le succès dans les milieux artistiques, culturels, politiques et le monde de l’entrepreneuriat. Il est très difficile de refuser une invitation de ce type, mais au fond de moi, je sentais qu’il fallait que je refuse, que je refoule cela.
Pourtant, je me suis donnée à lui, cela m'a propulsé au sommet du spiritisme, la pure Magie Noire. C'est la porte la plus large et la plus facile pour celui qui veut un succès immédiat, une satisfaction financière, la satisfaction de désirs charnels et du pouvoir.
Dans le spiritisme il existe plusieurs types de personnes, ceux qui y sont par curiosité et ceux qui y sont par nécessité.
Dans les deux cas, il y a un compromis avec une entité. Les gens viennent demander quelque chose, lorsqu’ils reçoivent ces choses, ils deviennent créanciers. Le fait d'avoir participé à une fête occulte, et ou d'avoir participé à des danses sacrées te lie spirituellement. Le Diable ne se satisfait pas des sacrifices, de l’argent que vous pouvez donner à la voyante, ce qu’il convoite c’est l’âme, et à partir du moment où vous consultez une voyante ou une sorcière comme moi, cela lui donne la permission d’aller jusqu’à son objectif final, prendre l’âme de la personne qui est venue un jour lui demander quelque chose.
Lucio m’a donc expliqué qu’il m’avait choisie avant ma naissance, il avait tracé un projet pour moi, il voulait que j’occupe une place importante dans la sorcellerie brésilienne. Lorsque tout le monde dans la salle a entendu cela, ils se sont inclinés devant moi, en me faisant des révérences. Les sorciers spirites fonctionnent beaucoup par révélations et non par connaissances. Au fond, je connaissais très peu la science du spiritisme, les réponses venaient parce qu’un esprit entrait en nous ou parce qu’on voyait et entendait les esprits.
Lucio vivait maintenant dans mon esprit. Ce que je disais se produisait. Je pouvais rendre un homme homosexuel. Plusieurs fois je l’ai fait. J’avais la capacité de détruire un foyer, une affaire, une entreprise, un gouvernement (le Brésil est composé d'états fédéraux, à la tête desquels se trouvent des gouverneurs). On peut détruire un chef d’Etat, on peut également placer une personne à la tête d’un Etat. TOUT cela se produit au travers la magie noire.
Il y a peu de temps, mon pays a connu un scandale (revoir Témoignage d'ex-femme de Président : Rosane Collor) lorsqu’on a découvert que le Président pratiquait la magie noire. Ceci n’est pas un cas isolé, c’est juste une découverte, une information que le public n'aurait pas du savoir. Dans toute la Terre, en ce moment même, des millions et des millions de personnes cherchent les réponses à leurs problèmes dans l’occultisme. Il existe une ignorance totale et sans bornes dans ce monde, un tel aveuglement qui conduit les gens à ouvrir n’importe quelle porte.
Arrivée à un certain niveau, je croyais que j’étais au summum, au grade supérieur ce que je pouvais apprendre. Je me préparais donc à recevoir toutes les promesses de Lucio. Il m’avait dit qu’il ferait de moi la plus grande prêtresse de ce pays. J’ai aussi commencé à me poser des questions sur l'utilité du niveau que j’avais. Je me demandais pourquoi toute mon influence était négative. Tout ce que je faisais en mal marchait très bien. Si je voulais faire du mal même à mon père ou à ma mère, si quelqu’un m’énervait, il me suffisait d’un regard, pour leur faire du mal. Je pouvais rendre les gens malades, je pouvais envoyer une maladie à l'aide d'une seule phrase et je constatais que la personne faisait un malaise. Il y a eu des périodes où j’ai blessé beaucoup de gens. Quelques fois j’étais surprise par l’ampleur de ce pouvoir. Ma mère une fois m’a dit :
- Tu ressembles au Diable !
Moi je lui riais au visage :
- Il n’y a pas de Diable, le Diable n’existe pas !
Cela peut vous étonner, mais beaucoup de ceux qui pratiquent les sciences occultes, ne savent pas réellement par quel pouvoir supérieur, ils font ce qu’ils font.
Moi je considérais Lucio comme un justicier, un ami, quelqu’un qui me rendait des services. Il me frappait et il me punissait, parce qu’il était mon propriétaire, mon seigneur. Il avait des droits sur moi. Mais aussi, il était celui vers qui je me tournais afin de solliciter tout ce que je voulais. Telle était notre relation.
Dans la magie noire, des artistes, des hommes politiques, des personnes très connues me cherchaient. Beaucoup sont venus me voir pour devenir célèbres et ils sont effectivement très connus aujourd’hui. Malheureusement pour eux, ils sont allés chercher un raccourci vers la célébrité, la notoriété, et tout ce que l’on convoite sur la Terre. Ils sont allés le chercher aux pieds de Lucio, le Prince des démons du Brésil.
Ceux qui cherchent des choses auprès de Satan, dans la plupart des cas, méconnaissent les conséquences de destructions éternelles qu’ils attirent sur eux et sur toutes leurs familles.
Un soir, une femme est venue me commander la mort de sa voisine. L’esprit avec lequel je travaillais m’a dit :
- Je ne peux pas la toucher !
Mais la femme a insisté en disant qu’elle ne supportait plus sa voisine qui la harcelait pour qu’elle aille à l’église avec elle. Elle passe son temps à chanter des cantiques, c’est une fanatique qu’elle ne supportait plus. J’ai à nouveau appelé l’esprit, il m’a encore répondu :
- J’ai déjà dit que je ne pouvais rien faire à cette femme, elle est constamment à genoux devant Dieu, et l’esprit de cette femme est très grand.
Après cela, j’en ai déduit que la Bible était un grand fétiche. Lors d’une autre consultation, un homme est venu passer commande de la mort de son associé. D’habitude les esprits ne posent pas de questions sur les raisons de demandes de mise à mort, mais ce soir ils ont demandé :
- Tu veux donc tuer quelqu’un qui est associé à parts égales dans votre affaire ?
- Oui c’est exact, il n’a pas de parents, pas de famille, j’ai pensé que je pouvais être le seul propriétaire de cette affaire.
Ce soir-là Lucio était présent, je l’ai entendu dire qu’il pouvait tuer n’importe qui, peu importe la personne. Cela m’a faite réfléchir. Dans ce « N’importe qui » j’étais donc incluse. Il pouvait tout aussi bien me tuer à n’importe quel moment, moi qui le servais depuis des années.
7 jours plus tard, tous fêtaient la mort de ce pauvre homme, encore une vie détruite prématurément.
Pourtant ces services coûtent très chers, ce n'est pas n'importe qui, qui peut se permettre de payer ce que les esprits demandent. Mais beaucoup paient des sommes énormes. Le sorcier reçoit sa part, il reçoit beaucoup. Mais c’était comme un mirage, l’argent n’est pas accessible. C’est une illusion. Car ce sont les esprits qui dirigent le sorcier et ce qu'il doit faire, ce qu'il fait de ses finances est dicté. On voit beaucoup d’argent, les gens apportent beaucoup d’argent, dans le but de recevoir immédiatement des faveurs. Une fois une entité m’a dite :
- Même en me payant, ce que je leur donne d’une main, je le reprendrais des deux mains !
Cette phrase m’a également poussée à la réflexion. La première fois que j’ai réellement entendu parler de l’Evangile, c’était au sein de la magie noire. Quelqu’un nous a passé la commande pour la mort d’une chrétienne.
Nous évitions de prendre des commandes concernant des vrais chrétiens, ceux qui prient, ceux qui ne pèchent pas. Les esprits m’ont expliqué que les chrétiens sont leurs premiers ennemis. Ils m’ont enseigné que pour ces gens, leur gouvernement sur la Terre entière n’avait pas d’incidence sur eux. Lorsque la dame a fait une description de sa voisine qu’elle souhaitait morte, j’assistais à la scène. Elle croyait me parler, mais elle parlait à Lucio, moi en réalité j'étais comme une secrétaire. C’est Lucio ou les autres entités qui étaient mes patrons et qui me disaient quoi dire et quoi faire devant la personne venue en consultation. La femme parlait et parlait. Elle disait :
- Cette femme est constamment en prières et en louange, elle n’est pas adoratrice de Notre Dame la Vierge, et elle a dit que mes esprits à moi étaient des démons.
Moi j’observais la discussion entre elle et Lucio. Je me disais qu’il fallait que je détruise ces chrétiens lorsque Lucio a crié :
- Basta ! Cela ne sert à rien, nous n’allons rien faire !
Lucio a avoué que cette seule femme, était supérieure à lui. J’étais perplexe, très perplexe. A cette époque je ne savais pas que Lucio était un diable. Je n’avais jamais entendu parler du contenu de l’Evangile. Je pensais simplement que cette chrétienne avait un fétiche plus grand.
J’en ai conclu que les chrétiens étaient les pires sorciers. Ce n’est que plus tard que j’ai connu la Vérité qui m’a libérée. J’ai compris plus tard le secret des chrétiens : Le Sang de Jésus.
La mort de l’associé de cet homme s’est produite par un tragique accident de la route. Tuer quelqu’un dans la sorcellerie n’est pas différent du contrat pour un tueur à gages. Simplement là, il n’y a pas de preuves.
Nous invoquons l’entité de la mort en lui faisant des offrandes et en lui donnant des sacrifices sanguins d’animaux. Le commanditaire de la mort de son associé est revenu avec une voiture neuve, remplie d’offrandes pour Lucio. Lorsque j’ai vu cela, je me suis dit que même si je ne croyais pas à l’enfer, j’étais en train de le vivre.
J’avais de fortes angoisses en rentrant à la maison, j’étais décidée à ne plus exercer ce métier. Dès que je suis arrivée à la maison, j’ai retiré tous mes apparats de prêtresse. J’ai jeté les grandes jupes, les images, les guides et autres gris-gris. C'était une perversion sans fin, lors des consultations certaines personnes venaient en pleurant, quelques fois désespérées, elles exposaient leurs problèmes. Et moi je leur disais :
- Oui dans ton entourage, se trouve quelqu’un qui te veut du mal, etc.
Je faisais la liste du matériel nécessaire pour la « délivrance » alors que quelques fois il n’y avait rien, c’était une façon de lier la personne. C’est comme cela que fonctionne la macumba. Jamais personne ne sort d’une consultation sans que nous ayons détecté un problème. La personne reviendra et elle se compromettra d’une façon ou d’une autre avec Satan pour être libérée.
Lorsque ma maman a vu que je quittais le métier, elle a pris peur et m’a demandé de ne pas prendre une telle décision. J’étais décidée, j’ai pris tout cet arsenal et je l’ai jeté dans plusieurs sacs dans le fleuve conformément à la coutume spirite.
De retour à la maison, ma maman était en panique, elle me demandait désespérément de ne pas tout arrêter, car j’étais née pour cela. Mais pour moi, c’en était trop, je ne voulais plus des esprits. Dès que je suis entrée dans ma chambre, Lucio est entré en trombe en donnant un grand coup sur la porte. Je n’oublierai jamais son expression et le mal qu’il dégageait.
- Tu m’appartiens ! Si tu crois pouvoir facilement te libérer de moi, tu te trompes ! Personne ne m’abandonne sans conséquences ! Si tu persistes, je peux t’emmener à cet instant même dans les ténèbres !
Ce qui est incroyable à ce niveau-là, c’est que je ne croyais ni au Paradis ni à l’Enfer. Dans la doctrine spirite on croit à la réincarnation, à des cycles sans fin.
Lorsqu’on meurt on revient systématiquement soit pour payer pour ses péchés, soit pour jouir des bienfaits, récompenses de l’ancienne vie. Je ne croyais pas en des lieux éternels et définitifs comme le Paradis et l’Enfer. Nous avions aussi un peu de doctrine catholique, où il était question que certaines personnes aillent dans un purgatoire…
J’ai résisté, je lui ai dit que je ne voulais plus de lui. Je pensais encore à cet instant que les pouvoirs que j’avais, étaient réellement mes pouvoirs personnels, j’ignorais qu’il s’agissait de « prêts » du Diable.
La Bible enseigne que Jésus est venu défaire les œuvres de Satan, parce qu’en réalité aucun Homme n’a de pouvoir. Nous agissons soit au travers de Jésus, soit par la puissance opposée. Comme je croyais que j’avais des pouvoirs, je me suis opposée à l’entité. Je lui ai dit que j’arrêtais tout. Il m’a rétorqué :
- Dans ce cas je vais te tuer dès à présent !
L’entité m’a possédée et j’ai perdu toute résistance.
Mon corps se contorsionnait comme si je souffrais d’épilepsie. Je pensais à toutes les morts que j’avais provoquées, les foyers détruits par ma main, les vies d’échecs et tant d’autres maux que j’ai envoyé dans la vie de gens.
J’avais la volonté mais pas la capacité de me libérer toute seule. L’entité me dominait. L’esprit m’a saisi par le cou et m’a sortie de mon corps. A ce moment-là le sol s’est ouvert, l’abîme était sous nos pieds, je voyais des choses auxquelles je n’avais jamais cru auparavant.
A partir de ce moment-là, j’ai su que les ténèbres existaient car j’y cheminais. Plusieurs pensées me traversaient l’esprit, l’enfer existe donc réellement et donc le paradis aussi. Puis j’ai aussi compris à quel point les esprits et Lucio s’étaient servis de moi. J'étais en réalité leur esclave.
Je pensais à toutes ces personnes qui comme moi, avaient été trompées en servant le Diable. Toutes ces personnes qui ignorent qu’elles finiront dans le séjour des morts. Toutes ces entités : esprits, orishas, caboclos, guides, esprits justiciers, etc. Toutes ces entités de catégories différentes, constituent simplement une forme de tromperie, ils sont tous des démons. A la fin de ma vie, j’étais juste en face du Diable qui me disait que je lui appartenais, c’est tout.
Je descendais sans pouvoir me tenir à quoi que ce soit. On sait qu’on va dans un lieu éternel, c’est le pire sentiment qu’un être puisse éprouver, c’est vraiment terrible. L’esprit me traînait à travers un sombre tunnel glissant et ténébreux. Le tunnel était aussi grand que l’abîme à travers lequel je plongeais dans une réalité éternelle, une réalité à laquelle je ne croyais pourtant pas jusqu’à lors. Il me poussait par le cou et me criait :
- Je t’emporte maintenant !
A un certain moment il m’a dit :
- Demain on trouvera ton corps dans ta chambre puis tu seras conduite au cimetière.
Il m’a fait voir mon corps étendu sur mon lit dans ma chambre. Je sentais l’angoisse des ténèbres parcourir mon être. Subitement en une fraction de seconde, un nom m’est venu à l’esprit : Dieu ! Avec ce qui me restait de force j’ai crié :
- S’il existe un Dieu plus puissant que Lucifer, sauve-moi et je serais ton esclave !
J’ai alors vu le ciel s’ouvrir, une boule de feu comme un éclair, tomber sur moi. Ce feu m’a donné la force, une nouvelle force inconnue. L’esprit qui me contrôlait quelques instants auparavant, avait été violemment projeté au sol. Il est dit dans la Parole :
- « Convoque-moi et je viendrai »
- « Quand le malheureux crie à Dieu, l’Eternel entend »
Et invoque-moi au jour de la détresse; Je te délivrerai, et tu me glorifieras. Psaumes 50:15
Quand un malheureux crie, l'Éternel entend, Et il le sauve de toutes ses détresses. Psaumes 34:6
C’est pour les gens qui ne connaissent pas Dieu, car il n’intervient pas de la même façon dans la vie d’un croyant comme dans celle d’un non croyant, parce que nous ne savons pas encore lui parler, parce que nous sommes maladroits.
Voilà l'homme qui ne prenait point Dieu pour protecteur, Mais qui se confiait en ses grandes richesses, Et qui triomphait dans sa malice ! Psaumes 52:7.
Éternel ! tu as fait remonter mon âme du séjour des morts, Tu m'as fait revivre loin de ceux qui descendent dans la fosse. Psaumes 30:3.
Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu miséricordieux et compatissant, Lent à la colère, riche en bonté et en fidélité. Psaumes 86:15.
J’ai fait appel à ce Dieu que je ne connaissais pas, oui il vient en aide aux personnes suicidaires, aux personnes atteintes de vices, aux sorciers, aux prostituées, aux homosexuels, aux misérables, il a envoyé du ciel un secours pour moi. J’ai alors su qu’il y avait une force en haut dans le Ciel. Mon premier réflexe a été de vouloir piétiner Lucio et lui écraser la tête. Je voulais lui dire :
- « Je suis plus forte que toi !».
Mais il s’est relevé et d’un bond, il s’est enfuit en me disant :
- Je n’ai pas pu te tuer, maintenant quelqu’un d’autre va devoir mourir en échange. Tu me le paieras !
Le prince des ténèbres m’a déclaré la guerre. Sept jours après cela, ma fille que j’avais consacrée dans mon ignorance à Iemanja la déesse de la mer, mais qui en réalité est un démon comme les autres, est morte. Une petite d’un an en bonne santé, partie comme ça, les médecins n’ont jamais compris cette mort subite.
Mais je ne pouvais pas leur dire que je l’avais dédiée à sa naissance aux esprits, et que sa mort était le salaire de 22 ans de vie consacrée aux ténèbres, à toutes les formes d’occultismes, de sorcelleries et de spiritismes.
J’ai commencé à comprendre comment fonctionnait la principauté de Lucifer. Toutes les semaines je subissais un nouveau malheur. Toute ma famille fut atteinte par quelque chose. Ma mère a souffert de plusieurs crises et a attrapé la tuberculose. C’est ce qui m’a le plus fait mal. Dans la loi du spiritisme, celui ou celle qui est né(e) pour être prêtre ou prêtresse, ne peut en sortir. Alors j’ai invoqué Lucio qui s’est présenté :
- Tu vois ? Personne ne se moque de moi. J’ai commencé à détruire ta famille, tu seras la prochaine. Je ne souhaite plus pactiser avec toi, ce que je veux à présent c’est ton sang. Moi je ne fais aucune miséricorde !
J’ai supplié pour qu’il cesse de s’acharner sur ma mère. Il m’a proposé un échange.
- Ta vie contre la sienne. J’ai toujours réclamé ton sang. Maintenant voici comment tu vas mourir, tu iras te jeter sous un train. Je te veux entièrement, je veux ton corps et ton âme.
Au fond je savais que l’esprit me mentait, je savais qu’après ma mort il ne respecterait pas sa promesse de laisser ma mère tranquille. Mais je n’avais pas de marge de négociation.
Partie III
Voilà tous les évènements qui m’ont conduite à cette nuit du 30 septembre 1969. Lorsqu’il était presque minuit, j’avais achevé les lettres d’adieux. Tout était prêt pour le sacrifice réclamé par le prince Lucio. J’ai aussi laissé de l’argent pour mon enterrement.
J’étais prostrée, je regardais l’heure avancer. C’est horrible, terrible la dernière nuit d’une personne suicidaire. Pourquoi suis-je née ? Quelle est le but de ma présence ici ? Je ne vaux rien je suis née pour mourir et souffrir ?
15 ans dans l’occultisme complet, 22 ans de vie pour le prince Lucio. Combien de malheurs, de mensonges, de haine ?
Une sorcière qui sert un seigneur obscur et ténébreux. Un seigneur qui m’a appris à tuer, à voler et à détruire. J’étais alcoolique, j’avais perdu l’envie de vivre. J’étais le mouton noir de la famille. Toutes ces pensées pinçaient énormément mon âme quand j’ai à nouveau pensé à Dieu. Était-il comme le décrivait les religieux ou une simple fable ?! A ce moment une voix audible s’est faite entendre :
- Et si je te dis que Dieu existe ?
J’ai réagi assez violemment car j’avais beaucoup de haine et de révolte en moi. Cet enseignement défaisait ce que mon papa m’avait enseigné. J’ai réagi avec violence :
- Si Dieu existe, pourquoi tant de malheurs, de guerres, de famines, de pauvreté et de violences ?
- Et si je te dis qu’il existe un Dieu Tout-Puissant ?
Un Dieu Tout-Puissant ? Cela m’a fait peur car cela signifiait que je devais lui rendre des comptes ! Cette seconde phrase m’a fait ressentir tout le mal qui était en moi, j’ai à nouveau fait le film de tous mes péchés. J’ai répondu comme pour me défendre :
- S’il existe, il ne voudra certainement pas connaître quelqu’un comme moi, et d’ailleurs…je ne l’aime pas non plus.
Pour la troisième fois, cette voix très douce a répondu :
- Il existe un Dieu Tout-Puissant, qui t’aime
Je me suis mise à pleurer, je ne pouvais retenir mes larmes. C’était la plus grande déclaration d’amour de toute ma vie. Je me suis dit que je voulais finalement vivre si Dieu m’aimait malgré mon passé, malgré la poubelle que j’étais. Ce serait tellement bien si Dieu pouvait me libérer de la mort et de l’Enfer.
Je me suis cachée le visage avec les mains, pourtant j’ai vu une très forte lumière dans ma chambre. Là se tenait quelque chose d’inédit pour moi ! Je connaissais plusieurs démons et princes des ténèbres, toute ma vie j’ai été 'voyante' des êtres spirituels. Depuis ma naissance j’ai eu une connexion avec le monde spirituel. Je connaissais beaucoup de choses, mais pas la lumière.
Cette lumière m’aveuglait. Je voulais aller vers cette lumière car je ne comprenais pas ce qui s’y cachait. Mon corps s’est mis à bouger de façon désarticulée, je suis tombée à la renverse.
Des démons sortaient de mon corps, j’observais les démons dire des blasphèmes, des gros mots et des malédictions tandis que je me tortillais comme une couleuvre sur le sol. J’ai immédiatement compris que j’avais en moi des esprits totalement opposés à la lumière en face de moi. Je me suis mise à pleurer en esprit. J’insultais Dieu car je comprenais qu’il existait. Pourquoi avait-il permis que je vienne au monde et que je commette tout ce mal ?!
Je recevais dans mon propre corps, le salaire de ce mal. J’évitais donc de regarder cette lumière, mais la lumière me regardait. Alors j’ai essayé de m’approcher de la lumière qui a dit :
- Je voudrais que tu te rendes compte que j’ai souffert plus que toi et je suis l’enfant de Dieu
- Quoi ? Personne ne m’avait dit que Dieu avait un enfant !
Il m’a soulevée, je sentais que je volais dans les airs. A cet instant, j’ai senti la grandeur de l’amour de Dieu, il m’a conduite dans un lieu où j’ai pu contempler une scène qui a changé le cours de ma vie.
Je me suis vue marcher dans une rue étroite et boueuse. Les maisons étaient en pierres. Quelque chose d’étrange se produisait là bas.
Des personnes vêtues de longues tuniques marchaient vite, en direction d’une grande place. J’ai également couru vers la même direction que les autres, je ne savais pas si j’étais vivante ou morte, je n’avais pas peur.
Pendant que je marchais, j’ai vu un grand bâtiment rempli de grandes colonnes semblable à un palais de justice. Il y’ avait des milliers et des milliers de personnes devant ce bâtiment qui criaient frénétiquement en levant le poing. Je me suis approchée autant que j’aie pu. Quelqu’un y était jugé par un homme. Devant moi, j’ai vu beaucoup de soldats, vêtus comme les soldats romains de l’antiquité. L’homme qui jugeait a pointé vers le jeune attaché à une des colonnes et a demandé :
- Que ferai-je de Jésus de Nazareth ?
Je me suis efforcée de voir son visage mais ses cheveux couvraient son visage légèrement incliné. Plusieurs soldats devant moi m’empêchaient d’avoir une meilleure vue. Après la question posée, la multitude a crié :
- Crucifie-le, crucifie-le !
A ma grande surprise, je me suis vue en train de crier la même chose. Je me suis retournée et autour de moi j’ai reconnu tous mes amis et camarades de la macumba, du candomblé, du spiritisme, des bals, des ivrogneries, des carnavals, etc. Ces individus étaient de toutes les races et de toutes les nations. Je ne comprenais rien. Je voulais vraiment voir l’homme qu’on jugeait, mais j’ai juste pu voir qu’il avait une longue tunique blanche. Le juge a de nouveau crié :
- Que ferai-je de Jésus de Nazareth ?
Et nous criions tous :
- Crucifie-le ! Crucifie-le !
Alors le juge a lavé ses mains, puis il a remis l’accusé aux soldats qui l’ont emmené dans le bâtiment. Ils ont baissé les vêtements du prévenu jusqu'à la taille et l’ont attaché à une colonne dans le patio. Un soldat a pris une chicote faite de bandes de cuir avec un morceau de métal à chaque bout. Ils ont commencé à lui faire mal. Chaque coup ouvrait sa chair, et son sang coulait abondamment. La foule applaudissait, criait, sifflait et se divertissait avec ce spectacle.
La seule personne qui demeurait en silence dans ce vacarme, c’était le jeune homme qui souffrait. Son corps tremblait à cause de la force des coups. Son visage montrait une incroyable expression de douleur tandis que ses lèvres remuaient…il priait.
Je n’avais jamais entendu parler de cet homme-Dieu auparavant. Je n’avais jamais connu la Bible où ces faits sont relatés. Et me voilà participant à cette scène dans une vision. J’ai connu le Christ à travers l’histoire qu’il a voulu me montrer à travers son indéchiffrable et incroyable amour.
Quelques heures après, les soldats se sont éloignés, le livrant à la foule. La multitude continuait à crier, à siffler, à se moquer de cet homme, en lui crachant au visage, en le battant. Le sang sortait de son nez et de sa bouche.
Il avait plusieurs hématomes au niveau des yeux. J’ai observé et cette fois j’étais pétrifiée, je trouvais que plusieurs de ces personnes étaient des lâches, ils allaient chacun à son tour, le frapper. Certains le giflaient, son visage allait d’un côté, puis de l’autre. Ses yeux étaient fermés. Je vous le raconte, comme je l’ai vu.
Il y avait là des personnes de toutes classes sociales, des milliers de personnes contre une seule personne !
L’homme était impuissant et il ne réagissait pas. Je me demandais, pourquoi ne se défend-t-il pas ? Pourquoi n’insulte-t-il pas tout le monde ?
En réalité je comprends que si je me trouvais là, c’est à cause de mes péchés, que cet homme a été sacrifié. J’étais également coupable. Là se trouvait un agneau sacrificiel, à cause de mes péchés. Il n’a pas réagi par amour de moi, par amour pour toi aussi. Il est allé au bout de son sacrifice.
Dans la vision que j’ai eue, son corps était en pire état que les images qu’on peut voir dans les églises. Il avait la chair à vif, le fouet muni de bouts de fer lui arrachait la peau. Jusqu’à cet instant, je ne savais toujours pas ce que je voyais exactement. Plus tard en lisant la Parole, j’ai vu que le Christ avait souffert, qu’il avait été battu et blessé. Il était puni pour nos péchés.
Je peux vous dire, que pendant qu’il recevait les coups, les crachats et les gifles, il priait. Il priait pour nous alors que le sang lui coulait sur un visage gonflé. Les soldats sont revenus. Cet homme n’était plus un être humain normal, il n’était qu’une masse humaine. Puis ils sont arrivés avec quelque chose qui ressemble à un coussin, dessus il y avait une couronne. Ce que j’ai vu était bien plus grand que la couronne d’épines qu’on voit dans les dessins de la littérature chrétienne. Ils n’ont pas juste posé la couronne sur sa tête, ils l’ont enfoncé avec un objet semblable à un morceau de bois. L’homme rentrait son cou de douleur. Là le sang coulait encore davantage sur son visage.
J’étais révoltée de constater qu’un homme puisse autant souffrir et se taire. J’ai crié :
- Arrêtez, ça suffit ! Cet homme n’a rien fait, moi je suis une misérable sorcière et personne ne m’a fait ça !
Là tout le monde m’a regardé. Dans cette vision, l’homme a ouvert les yeux et m’a regardé, je croyais qu’il aurait eu de la haine à mon encontre, parce qu’il souffrait à ma place. Pourtant personne ne m’a jamais regardé avec une telle miséricorde, un tel amour. Je voulais dire quelque chose, mais les larmes coulaient, il a dit :
- Vilma ...
Je me suis dit, il me connaît, il connaît mon nom ? Je ne suis pas rien, je ne suis pas rien !
- Personne ne pourrait souffrir autant, mais je le fais pour toi, pour que tu sois sauvée
A cet instant j’ai ouvert les yeux. Le réveil sonnait à l’heure où je devais me rendre sur la voie ferrée afin d’exécuter l’ordre de me suicider pour Lucio. La vision était terminée. Je suis tombée à genoux, j’avais une paix mêlée de honte. J’ai alors effectué ma première prière à Dieu.
«Ma vie ne vaut pas un centime, mais tout le temps qui me restera sur Terre, je le remets à ton Fils Jésus. Aujourd’hui j’ai compris qu’il a souffert et qu’il est mort à cause de moi. Toute ma vie est détruite, je crois maintenant en ton Fils, je veux te remettre totalement ma vie entre tes mains, tu en feras ce que tu voudras».
Lorsque j’ai terminé ma prière, j’étais une autre personne. Autour de moi je ne voyais plus aucun démon. Je ressentais une paix, quelque chose d’inexplicable. Je me suis rendue dans la cuisine, ma maman était mal en point avec sa tuberculose, je lui ai fait ma première prédication, mon premier message.
- Maman, Dieu existe ! Jésus est mort pour moi maman ! Dieu a changé ma vie. Il a mis un cantique nouveau dans ma bouche, beaucoup l’ont vu, beaucoup l’ont connu et l’ont glorifié !
Ma mère a réagi avec stupeur :
- Es-tu devenue folle ?
Pourtant elle a encore été plus stupéfaite lorsque sa maladie a miraculeusement disparue 15 jours plus tard. Plus de trace de tuberculose dans ses radiographies. Elle n’a pas attribué cette guérison à Dieu, mais moi je le savais. Après ma vision j’étais totalement libérée de l’emprise de Lucio sur ma famille et des idées suicidaires. Quelle belle journée, le ciel me semblait plus beau que jamais.
Je voyais que c’était l’œuvre de Dieu, celui qui s’est présenté à moi. J’ai eu envie de chanter, de danser et de raconter à tout le monde la transformation vécue. Les mots du psalmiste sont devenus les miens :
Il m'a retiré de la fosse de destruction, Du fond de la boue; Et il a dressé mes pieds sur le roc, Il a affermi mes pas. Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, Une louange à notre Dieu; Beaucoup l'ont vu, et ont eu de la crainte, Et ils se sont confiés en l'Éternel. Psaumes 40 :2-3
Partie IV
Je n’avais encore reçu aucun enseignement concernant la Parole, rien sur Dieu, ni sur Jésus, ni sur l’Evangile. Alors j’ai commencé à vivre comme je voyais d’autres personnes le faire. Je donnais l’aumône, j’aidais les pauvres, je cherchais plusieurs façons d’être agréable à Dieu. Je savais que Dieu contemplait ce cœur devenu sincère. Malgré tout, il avait des plans supérieurs pour moi. J’ai appris à respecter et à aimer Dieu à travers Jésus-Christ.
Tout comme un nouveau-né dans la foi, je me nourrissais de toutes mes propres découvertes. J’ai débuté un nouveau style de vie. J’avais trouvé ma raison de vivre. Mon objectif était d’être agréable à Dieu. Je voulais le remercier pour son immense amour, j’avais besoin de le servir, je ressentais le besoin de le servir dans tout ce que je faisais ou tout ce que je possédais.
C’était une nécessité pour moi de lui montrer ma reconnaissance, après tout, j’avais enfin trouvé la paix et l’amour qui me manquaient. J’avais trouvé un ami fidèle, digne de confiance.
Mais, par manque de connaissance, je pensais que la meilleure façon de servir Dieu était d’entrer dans un couvent. Après plusieurs tentatives, j’ai été reçu par une mère supérieure à qui j’ai raconté mon expérience et mon désir de consacrer toute ma vie à Dieu. La mère supérieure m’a dit qu’aucun couvent ne m’accepterait car j’avais été mariée et « contaminée » par les hommes.
La réponse m’a frustrée. Mais mon enthousiasme était encore là, je lui ai demandé s’il y avait une autre possibilité pour moi de servir Dieu. Elle m’a demandé d’être bénévole dans un orphelinat, car en aidant les enfants, je servirais Dieu.
J’ai trouvé un orphelinat où j’ai été accueillie par une none qui m’a froidement répondu qu’elle n’avait besoin de personne. J’ai essayé d’argumenter, mais elle a refusé mon aide. Ma frustration a augmenté car je constatais qu’il était difficile de servir Dieu.
Malgré tout, dans mon cœur mon désir de servir Dieu était grand. Même si j’étais souvent découragée, quelque chose me poussait à continuer. Je donnais toujours l’aumône, j’aidais toutes les personnes que je pouvais. Cela incluait le fait d’offrir des disques que les gens aimaient, des chansons populaires ou classiques. Un jour, en entrant dans le réfectoire de mon travail, je chantais, une collègue m’a dit :
- Tu es bien contente hein ?!
Lorsque je lui ai donné les raisons de ma joie, elle a ri :
- Tu ne crois pas que Dieu acceptera quelque chose des gens comme toi ? Il a ses propres chansons !
J’ai été très blessée. J’ai été encore plus déçue postérieurement lorsque j’ai appris que cette fille était protestante. Elle aurait pu être un instrument de Dieu, pour me guider dans la connaissance de la vérité, car j’étais une nouvelle chrétienne. Mais au contraire, son manque de compréhension m’a presque détruite. Elle ne m’a jamais parlé de Jésus, le peu de mots qu’elle m’a adressé sont entrés comme du venin dans mon cœur. Dans cette faiblesse, Satan m’a provoqué :
- Stupide ! Tu crois vraiment qu’après t’être autant vautrée dans le péché, tu peux chanter n’importe quoi et croire que Dieu va t’accorder son attention ?
Mon esprit, stimulé par l’Accusateur, s’est souvenu de tous mes péchés. J’avais honte et j’étais amère d’avoir autant péché et être méprisée par Dieu. Après tout, cette jeune protestante m’avait clairement fait comprendre, qu’elle et non moi, servait Dieu. Elle savait ce que Dieu aimait, et que cela ne pouvait pas être la chanson de ce « chanteur mondain ». Le trou noir de la dépression est revenu d’une façon ravageuse car j’avais mis tout mon espoir et mes chances en Jésus.
J’ai été rejetée du couvent, rejetée de l’orphelinat, et maintenant ma façon de chanter à Dieu a été méprisée. Cet après-midi a été très long. J’avais cette impression que des gens passaient près de moi en pensant :
- Regardez-moi cette pécheresse qui essaie de chanter pour Dieu !
Sur le chemin de la maison, en passant près d’un bar, Satan m’a conseillé :
- Entre, bois un coup, achète des cigarettes puisque tu es si malheureuse !
J’ai refusé ces pensées, car depuis que Jésus avait posé les yeux sur moi, j’avais développé une aversion pour ces choses. J’ai couru chez moi, je suis entrée dans ma chambre et je me suis assise sur mon lit. Consciente, j’ai senti mon corps glisser. J’ai tenté de m’accrocher à quelque chose, mais je ne pouvais rien attraper. Je glissais vers un ténébreux abîme, je ne voulais pas ça, j’ai tellement lutté pour ne pas y aller que j’ai ressenti une profonde fatigue. J’ai alors j'ai gémi :
- Ô mon Dieu, je ne supporte plus les ténèbres… je ne veux pas … montre-moi ta lumière !
La chute a cessé et encore une fois, j’ai pu contempler cette forte lumière qui venait d’en haut. Cette lumière m’a enveloppée d’une température agréable. J’ai tenté de fixer cette lumière sans succès, mais une merveilleuse voix suave et ferme en est sortie :
- Venez à moi, vous qui êtes fatigués de transporter vos fardeaux, et je vous donnerai du repos
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Matthieu 11:28.
Je ne connaissais pas le sens de ces mots, alors je me suis dit que j’avais en face un guide de lumière qui communiquait avec moi, encore les réflexes bien installés d'une vie entière passée dans l'occultisme. Alors je lui ai dit :
- Quel est ton nom ?
- Je suis le chemin, la vérité et la vie !
Je ne comprenais toujours pas, j’ai répété la question et j’ai reçu la même réponse. J’ai changé la question :
- Dans quel centre spirite je peux te rencontrer ?
- Examine les Écritures. Tu m’y trouveras.
- Les Écritures ? Qu’est-ce que c’est ?
- Tu les trouveras à l’église. Tu me trouveras là-bas. J’ai une grande œuvre à accomplir avec toi.
- Une œuvre ? Mais je n’ai jamais fait ça. Mon père a été maçon une fois, mais je ne connais rien dans ce domaine.
La voix est partie en insistant :
- Je suis le chemin, la vérité et la vie. Cherche-moi à l’église. Je te parlerai là-bas.
Je réfléchissais en essayant de découvrir l’esprit qui m’avait parlé. Le matin, assez tôt, j’ai demandé à ma mère, si elle connaissait un guide qui s’appelle « Le chemin La vérité et La vie », car je voulais le servir.
Mais elle n’avait jamais entendu parler de quelqu’un qui se nomme « Chemin ». Je me suis rendu au travail, avec plusieurs questions qui se bousculaient dans ma tête. « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Je suis le chemin, la vérité et la vie… »
Pendant toute la semaine, ces mots martelaient dans ma tête jusqu’à ce que je me souvienne d’un fait ancien, adolescente, je traînais avec des personnes peu recommandables. Nous frappions aux portes des maisons, nous appuyions sur les sonnettes, et nous lancions des cailloux sur le toit des gens.
Un jour nous nous sommes rendus dans une maison pauvre, la porte était ouverte. Il y avait des personnes à genoux criant à haute voix. Alors nous sommes aussi entrés pour crier avec eux, ce qui les a tous fait fuir.
Alors un homme s’est approché de notre groupe, toutes mes amies ont fui mais j’ai été attrapée. J’ai cru qu’il allait me battre, mais il m’a gentiment invité à assister à la réunion. En fait, c’était une église, l’homme en était le pasteur. Bien que sorcière, l’attitude de cet homme à mon égard, m’a fait honte par rapport à mon comportement. Il y avait seulement 4 murs et l’un d’eux avait attiré mon attention car il y était écrit « Je suis le chemin, la vérité et la vie ».
A cet instant, Dieu m’a fait me souvenir de cet épisode de ma vie. Rien n’arrive pour rien !
J’ai décidé de retourner dans ce lieu, car eux auraient l’explication de cette phrase et il pourrait me donner le nom de l’auteur. L’église était fermée, on m’a dit qu’elle serait ouverte la nuit, pour une réunion à laquelle j’ai été invitée.
J’ai passé des heures à choisir une tenue, j’ai fini par arriver en retard, avec un vêtement extravagant. Lorsque j’ai vu tout le monde habillé en toute simplicité et sans maquillage, je me suis demandée si ces gens étaient dégoûtés de la vie.
Mais en regardant mieux les visages, j’y ai observé une paix. J’ai vraiment aimé voir cela. J’essayais de comprendre le lieu, les vêtements et les coutumes de ces gens. Le même homme qui m’avait tenu le bras des années auparavant, a pris le livre noir et il a annoncé qu’il allait faire la lecture de la Bible dans le passage Matthieu 11:28.
« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. ».
Je me suis presque évanouie de peur. Ensuite le pasteur a demandé que tout le monde ouvre la Bible dans Jean 14 :6
« Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. »
Je n’ai pu contenir mes larmes. C’est Jésus qui communiquait avec moi ! Les yeux de mon intelligence commençaient à s’ouvrir, et certaines choses commençaient à avoir du sens. C’étaient les mots de Jésus; la boule de feu, la force qui n’a pas permis que Satan me détruise l’autre nuit, … le regard de Jésus … quelle joie !
Durant le culte, certaines femmes se sont mises à parler dans une autre langue et appelaient une femme :
- Gloria ! Gloria ! (Gloire, en portugais)
Ce que j’ai pris pour l’appel à une femme, était en fait l’expression de la glorification à Dieu. Mais comme je n’avais pas compris cela, j’ai regardé vers la porte en pensant qu’une femme nommée Gloria entrerait et je me suis disait que cette Gloria était très importante.
Mais personne n’est entré. Personne ne me remarquait d’ailleurs malgré ma mini-jupe, les hommes ne me regardaient pas. Mais tous pleuraient en appelant cette Gloria de Dieu.
Pendant ce temps, le prédicateur évoquait des choses profondes de mon passé, des choses que personnes ne savait. J’ai été alarmée. Je ne m’étais jamais rendu dans pareil endroit. Les larmes coulaient sur mon visage, lorsque je réalisais que c’était vraiment Jésus qui m’avait parlé dans ma chambre. J’ai regardé autour de moi, mais ils avaient tous les yeux fermés et ils priaient alors que le pasteur dévoilait mon passé en public. Il parlait de l’infidélité de l’être humain vivant sans Dieu. Mais Satan n’a pas perdu son temps, il s’est assis à côté de moi, il avait encore beaucoup d'influence sur moi.
- Cesse d’être naïve, cet homme raconte ta vie en public, tu ne vois pas qu’il essaye de te faire honte ? Et ces horribles bonnes femmes ? Cette ambiance n’est pas la tienne. Sors, lève-toi, insulte tout le monde et va-t-en !
J’ai attendu l’occasion de sortir de là et de m’enfuir. Mais Dieu m’a résisté. Les mots revenaient dans ma tête « Je suis le chemin la vérité et la vie ».
Je me dis que le Fils du Très Haut s’était adressé personnellement à la pécheresse que je suis. Je suis restée…j’ai encore pleuré. La paix est à nouveau revenue. Le pasteur dont j’ai connu plus tard le nom, Milton Bengaly – a encore ouvert le livre noir et a lu :
« J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l'Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t'attacher à lui : car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours, et c'est ainsi que tu pourras demeurer dans le pays que l'Éternel a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. » (Deutéronome 30 :19-20)
Après la lecture, le pasteur a présenté le livre comme : « Les Écritures ».
C’était le livre que Jésus m’avait demandé de trouver et de découvrir. Le pasteur m’a dit que les Écritures étaient la Parole de Dieu et qu’il fallait qu’il me l’offre cette nuit. Des fleuves de larmes coulaient sur mes joues, j’avais enfin tout compris. Le Tout-Puissant m’aimait, il m’avait acceptée tel qu’il m’avait trouvé. Il me faisait une proposition de vie, alors que j’en avais reçu tellement pour la mort.
Les mots du pasteur sortaient de sa bouche comme du feu qui venait brûler mon corps. Il a décrit toute ma vie spirituelle. Il m’a parlé du plan de Satan pour me détruire et du parfait plan de Dieu pour me sauver. Tous ces mots étaient comme des bombes qui explosaient dans mon cœur. De nouveaux horizons de compréhension s’ouvraient à moi.
J’ai commencé à manifester le désir d’aimer Dieu plus que tout. Le pasteur a cessé de parler, il a demandé que tous prient pour que Satan n’empêche pas l’opération que Dieu produisait dans la vie de quelqu’un présent dans l’église. Ils ont commencé à prier à parler dans une langue que je ne comprenais pas. Pourtant j’entendais encore Satan me dire :
- Sors de là, vite. Sinon, tu ressembleras à ces femmes qui te font pleurer. Tu n’es pas bien là, ce n’est pas ta place !
J’ai essayé de lui dire qu'au contraire je me sentais bien, l’ambiance était saine, une bienfaisance pour mon âme. Mais il insistait :
- Va t en !
J’ai commencé à me lever pour sortir lorsqu’une jeune femme, les yeux totalement fermés, parlant dans cet étrange dialecte, s’est dirigée vers la porte, a étendu les mains bloquant le passage. Je me suis arrêtée sans savoir quoi faire. Le Diable m’a demandé de la frapper. Encore sous influence, j’ai serré les poings, disposée à attaquer, mais mes mains n’arrivaient pas à toucher cette jeune. Il y avait comme un mur invisible entre nous. J’ai essayé une seconde fois, même résultat. Soudain j’ai entendu tout le monde dire : AMEN !
Celui qui dirigeait le culte s’est tourné vers moi avec autorité :
- Le Seigneur Jésus Christ t’a emmené ici cette nuit, car il a une grande œuvre à réaliser à travers ta vie.
Œuvre ? Je ne comprenais toujours pas le sens de ce mot.
- Dieu te fera pêcheur d’hommes, tu prieras pour les malades et les opprimés. Tu ne sortiras pas d’ici avant de faire une décision publique pour Jésus. Accepte-le comme ton Sauveur, sans cela Satan aura encore de l’emprise sur toi, il t’attend là dehors pour te détruire.
J’ai regardé dehors, et en effet j’y ai vu le Diable Lucio, se tenant en plein milieu de la rue, tout de noir vêtu, l’air désespéré, il me faisait des signes pour que je sorte.
A l’intérieur de moi s’opérait une grande bataille. L’assemblée s’est mise à chanter un cantique :
…. Ao findar o labor desta vida
Lorsque la mort sera à tes côtés
Vers quel destin ira ton âme
Quel sera ta future demeure ?
Mon ami aujourd’hui tu as le choix
La vie, la mort, laquelle choisiras-tu ?
Demain sera trop tard
Aujourd’hui Christ veut te libérer !
Je me demandais pourquoi il fallait encore lever les mains en faisant profession de foi en public alors que j’avais déjà accepté Christ. J’ai essayé de lever les mains pour faire profession de foi, mais mes mains étaient lourdes comme du plomb. Ils continuaient tous de prier. La jeune qui avait barré la route s’est approchée de moi pour m’aider à lever les mains. Gênée, j’ai accepté. A peine a-t-elle touché mes mains, qu'elles étaient libres.
J'ai levé les deux mains, mon âme fatiguée et oppressée s’est finalement totalement rendue publiquement au seul et Vrai Dieu Créateur du ciel et de la terre. J’ai senti que ce n’était pas assez, je me suis agenouillée, je me suis prosternée au sol devant Dieu. A partir de cet instant c’est Jésus qui dominait totalement ma vie. Les femmes de l’église ont fait une prière spéciale pour moi, ensuite elles sont venues m’embrasser, j’ai senti un grand amour de leur part. Toutes me disaient :
- Bienvenue au Royaume des cieux !
L’une d’entre elles, la femme du pasteur, m’a remise une Bible. Un peu maladroite, je lui ai dit que j’aurais voulu recevoir les « Ecritures » !
Elle a souri et m’a répondu que c’était cela les « Écritures» : La Sainte Bible, où j’y trouverai les Evangiles qui racontent la vie de Jésus. Je suis partie radieuse et en joie. J’avais l’impression de tenir plusieurs diamants entre les mains. Je riais, je pleurais en même temps sur la route. J’étais une nouvelle créature lorsque je suis rentrée cette nuit-là.
Partie V (fin)
Plusieurs transformations ont eu lieu dans ma vie dans tous les domaines. Mon ex-mari qui reprenait contact avec moi, est venu me voir. Je lui ai expliqué mon changement de vie, il a accepté de venir à l’église où il a accepté Jésus à son tour, ce qui a réanimé notre mariage.
Tous ces changements semblaient avoir un effet négatif sur ma maman. Révoltée par mon choix, elle s’est de plus en plus impliquée dans le spiritisme. Elle est passée du candomblé à la magie noire.
Un jour, elle m’a dit qu’elle préférerait être morte plutôt que de se convertir au christianisme. Mais grâce à Dieu, il l’a rattrapée à temps avant qu’elle ne subisse la condamnation pour avoir prononcé de tels mots. Matthieu 12:36-37. Je vous le dis : au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée. Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné.
Sa rencontre avec Dieu s’est produite suite à un problème de santé. Atteinte d’une pneumonie, nous n’avons pas pu avoir une place à l’hôpital. Nous nous attendions au pire. Dans son plus profond désespoir elle m’a demandé de transmettre un message à Jésus, pour qu’elle guérisse.
Je n’ai pas perdu de temps !
- Si Jésus te guérit l’accepteras-tu comme Sauveur personnel ?
- Oui ma fille !
Je me suis lancée dans la prière. J’étais sûre que Dieu ferait le reste. Le lendemain matin à l’aube, elle s’est rendue chez moi, et m’a salué :
- Ma sœur Vilma, la paix soit avec toi !
Mes yeux sortaient de leurs orbites, je n’en revenais pas ! Elle m’a alors raconté comment après mon départ, elle avait eu une étrange sensation, puis elle s’est réveillée toute guérie. DIEU SOIT LOUE !
Mon père qui avait le cœur endurci par l’athéisme, a également reçu Christ. […]
… Va dans ta maison, vers les tiens,
et raconte-leur tout ce que le Seigneur t'a fait,
et comment il a eu pitié de toi.
Marc 5:19
________________________
Une partie du témoignage en espagnol cette fois)
Je viens de constater que le lien de chargement du livre est devenu inactif :
Voici les liens directs à partir du site :