Youcef Nadarkhani savait qu'il allait retourner en prison, mais il ne s'attendait pas à une arrestation aussi violente. 

Youcef Nadarkhani est pasteur à Rasht, au Nord de l'Iran. Il pensait recevoir une citation à comparaître pour purger sa peine de 10 ans de prison, ordonnée l'été dernier par la justice iranienne. Contre toute attente, il a été arrêté violemment dans sa maison, le 22 juillet.

 

La force excessive des autorités iraniennes

Dimanche dernier, tôt le matin, des officiers en civil pénètrent de force au domicile du pasteur. Son fils Danial ouvre la porte, appelle son père à la demande des officiers puis est immobilisé avec un taser. Ni l'un, ni l'autre n'ont opposé de résistance. Son père subit pourtant le même traitement, et est battu par les forces de l'ordre. 

Scot Bower, de l'organisation Christian Solidary Worldwide, a condamné «la force excessive utilisée par les autorités iraniennes et en particulier la violence injustifiée à l'encontre du fils du pasteur».

Aujourd'hui, le pasteur est emprisonné à la prison d'Evin et placé en quarantaine. Les conditions de sa détention sont inadaptées. Il a pu appeler sa famille le 23 juillet.

Condamné à 10 ans de prison en 2017

C'est en juillet de l'année dernière, que Youcef Nadarkhani, Yasser Mossayebzadeh, Saheb Fadaie et Mohammad Reza Omidi, ont été condamnés pour avoir «agi contre la sécurité nationale». Selon les autorités, ils faisaient la «promotion du christianisme sioniste» en dirigeant des «églises de maison».

En plus de cette condamnation, le pasteur Nadarkhani et Mohammad Reza Omidi ont été condamnés à 2 ans d'exil loin de leurs familles

Si le pasteur a subi ce raid violent dimanche à son domicile, les 3 autres membres de son église attendent toujours leur convocation. Le 14 décembre 2017, ils ont fait appel de leur condamnation devant le tribunal révolutionnaire, sans succès.

Une énième arrestation

Youcef Nadarkhani a déjà été arrêté puis emprisonné à plusieurs reprises ces dernières années. Enfermé pendant près de 3 ans à la prison de Lakan, à Rasht, pour apostasie, il a même failli être condamné à mort, avant d'être libéré en 2012.

En république islamique d'Iran, la peine maximale pour l'accusation d'atteinte à la sécurité nationale est de six ans de prison. Mais la persécution aidant, les chrétiens voient leurs peines durcies. Ils sont aussi souvent accusés sans fondement, comme dans le cas de la famille Bet Tamraz. En 2017, au moins 52 chrétiens ont été arrêtés à cause de leur foi. 

 

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