Repost Juin 2014
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Depuis l’enfance, j’ai développé des désirs différents. Je ne savais pas ce que c’était. J’ignorais si mes désirs étaient bons ou mauvais. Je vivais parmi des femmes c’est ainsi que j’ai commencé à avoir le style de ma mère, celui de mes sœurs et des leurs amies.
Lorsque mon père et ma mère se sont rendus compte que je devenais comme une fille, mon père en particulier a commencé à être très méchant envers moi. Il me punissait énormément, il me battait sans raison. Je recevais coup sur coup. Dès que mon père rentrait, j’étais systématiquement battu.
Ma mère lui disait : Rafael a telle et telle manière !
Mon père m’enfermait alors dans la chambre, pour me battre. Mon enfance était jonchée de reproches :
Rafael tu ne peux pas marcher de cette façon
Rafael ta main est trop mole
Rafael tu as le poignet incliné
Rafael ta voix est trop aigüe
Rafael, on ne tombe pas amoureux des garçons
etc…
Ma mère ne savait pas que l’homosexualité s’était déjà véritablement installée dans ma vie, il était bien trop tard. Lorsque j’avais 16 ans, je ne voyais aucun mal à être comme je l’étais. Mon père a alors eu l’idée de m’emmener tous les jours dans son garage de camions. Il s’est dit qu’une ambiance très masculine parmi ses collègues m’influencerait. Il a commis une grave erreur. Il forçait quelque chose et le pire pour moi est arrivé. Dans ce garage, un de ses collègues a abusé de moi. J’ai été régulièrement violé à l’insu de mon père et je n’osais rien dire.
Bien sûr le premier élément déclencheur dans mon cas, a été de grandir dans un environnement exclusivement féminin jusqu’à l’âge de 6 ans. A ce moment-là, il était trop tard, car je pensais comme une fille et je réagissais comme une fille, j’avais les mêmes désirs que des filles. Ce sont les faits. Mais, côté spirituel, il ne faut pas oublier que Satan veille sur chacun de nous. Il attend une seule ouverture, une seule opportunité pour entrer dans la vie de quelqu’un ou dans un foyer. Aussi petite soit cette ouverture, il s’engouffrera.
Vers l’âge de 16 ans encore, je me suis disputé avec ma mère, qui m’a dit :
Tu n’es plus mon fils ! Sors de cette maison ! Prends tes affaires et va dans la rue !
Avant que je sois mis à la porte, je voulais sortir de la maison, j’avais besoin de liberté. Je vivais un enfer depuis trop longtemps où j’ai été continuellement maltraité. Ce jour-là avant de me laisser partir, mon père m’a battu, il m’a violemment frappé. J’ai eu le courage de lui dire : Tu vois bien que cela n’a jamais servi à rien de me battre
Ma mère criait :
Oui ça servira à quelque chose ! Frappe-le, frappe-le !
Vers mes 20 ans, je traînais dans les rues. J’habitais quelques fois chez des amis, je vagabondais de ville en ville. La plupart du temps, je dormais dans les rues. Puis j’ai changé d’identité. J’avais un prénom féminin, je m’habillais comme une fille. J’ai commencé à prendre des hormones, pour avoir des seins, des hanches plus larges. A ce moment aussi j’ai connu la drogue.
Lorsque je traînais dans la rue, j’étais sans honte, malicieux, je pensais du mal de tout le monde, je m’étais convaincu que personne n’était mon ami, j’étais faux, je créais des intrigues entre tout le monde. Je faisais certaines personnes pleurer rien qu’en proférant le mal de ma bouche. Lorsque je marchais dans certaines rues, il arrivait que les gens me lancent des cailloux. J’entendais des dire à mon sujet :
Lui c’est un perdu, c’est fini pour lui, il n’y a pas d’issue, son destin c’est le cimetière, quelqu’un un jour va le tuer
J’entendais toutes ces choses. Tout le monde me méprisait, personne ne voulait s’associer à moi. J’étais insupportable. Pour s’adresser à moi, il fallait faire très attention au choix des mots. J’étais très agressif.
Durant tout ce désert affectif, Jésus était avec moi. Dieu lui, n’en avait pas fini avec moi. Un jour, je me suis résolu à demander de l’aide. J’étais noyé dans la drogue. Je suis retourné chez ma mère pour parler à ma sœur aînée qui est assistante sociale.
S’il te plaît, je suis devenu un drogué, je voudrais m’en sortir
Ma sœur s’est débrouillée pour me trouver un centre de réhabilitation. J’y ai fait un séjour, mais 4 mois après ma sortie du centre, je suis retombé dans la drogue. J’ai d’abord essayé d’aller chez des moines franciscains, pour solliciter de l’aide, mais je suis retourné vers ma sœur qui m’a dit :
Rafael, c’est la dernière fois que je t’aide, fais un choix, maman m’a demandé de ne pas t’aider, elle dit que tu n’apportes que des problèmes.
Ma propre mère demandait à ce qu’on ne m’aide pas. Je suis allé dans cet autre centre de réhabilitation. Après le séjour, je suis retombé dans la drogue la semaine de ma sortie.
Ils ne m’apportaient pas ce qui pouvait changer ma vie en profondeur. J’avais des cachets, j’avais des médecins, j’avais des psychologues, des infirmiers, tous à ma disposition. Mais cela n’a servi à rien.
Une fois dans la rue, tout ce que j’avais sur moi, c’était le drap pris au centre. Je n’avais rien d’autre. J’ai alors connu la prostitution, et à nouveau, la drogue et la rue. Une personne telle que j’étais pouvait-elle encore s’en sortir ? Personne ne pouvait le croire.
En réalité, Jésus était là. Il me protégeait de plusieurs choses, même si à l’époque je ne m’en rendais pas compte. Il m’arrivait à cette époque de ressentir une certaine paix, une paix semblable à celle que j’avais expérimentée lorsque j’avais 14 ans. A cette époque je n’étais pas pratiquant, mais j’avais parlé à Dieu, et il m’avait fait comprendre qu’il m’aiderait. J’avais également compris que ce n’était pas tout de suite, mais qu’un jour il interviendrait dans ma vie. Je l’avais confié à l’époque à ma mère.
Avec le recul, je me rends compte que malgré mes prostitutions et la vie de la rue, une fois sorti de la maison familiale, personne ne m’avait touché sans mon approbation. Je n’avais aucune religion, mais je savais que Dieu me protégeait à présent que j’étais vraiment seul, il avait pris le relai. Tous les jours il m’a protégé.
Un jour je devais avoir ma rencontre avec Dieu, mais avant cela, il fallait que je traverse ces épreuves que la vie, mes choix et le manque de compassion de ma famille m’avaient conduit à avoir.
La femme adultère de la Bible, aurait-elle pu rencontrer Jésus si elle n’avait pas été prise en plein flagrant ?!
Si elle avait réussi à cacher son péché, aurait-elle eu cette rencontre avec Jésus ?!
Quelques fois il arrive que certaines personnes fassent leur rencontre avec Christ, alors qu’elles se trouvent enfoncées dans le péché.
Il a fallu ce flagrant délit, pour qu’elle ait une rencontre avec Christ, c’est à peu près ce qui s’est passé avec moi. Il a fallu que je sois dans la boue, alors que tous me condamnaient, Jésus est venu.
Un jour, dans la rue, j’ai reçu une invitation des services sociaux pour aller dans un foyer. Près du foyer, j’ai pu apercevoir le paradis du crack. Je me suis à nouveau laissé aller dans la drogue. Un jour dans une chambre du foyer, chambre réservée aux travestis comme moi, j’en ai eu marre. Je n’en pouvais plus du tout. Je ne savais pas prier, mais j’ai parlé à Dieu :
« Dieu, fait n’importe quoi, n’importe quoi. Dieu fait quelque chose ».
Voilà, juste ces deux phrases.
Dieu connaissait mon cœur. Il ne m’a pas jugé avant de venir à mon secours, il n’a pas regardé à ma prostitution, au nombre d’hommes avec lesquels j’ai couché, à la drogue, à tous les mensonges que j’avais pu dire, aux vols que j’avais commis. Dieu savait que j’avais besoin de secours et que je m’étais adressé à lui c’est tout.
Une fois mes deux phrases prononcées, je me suis dit :
« Bon, maintenant que ta volonté soit faite ».
Une semaine, une semaine seulement après, il s’est passé quelque chose... J’ai été emprisonné !
Haha, quelques fois Dieu agit dans des voies … sur le coup, nous ne comprenons pas. Je me suis dit : « Seigneur je t’ai dit n’importe quoi, et toi tu as vraiment fait n’importe quoi … »
Sauf que non, Dieu ne faisait pas n’importe quoi, Jésus m’attendait dans la prison. Il y était, à travers des personnes. Des personnes qui le servent, qui le servent réellement.
Si une personne comme je l’étais venait à vous. Habillée comme je l’étais en minijupe, un corps de travesti avec des seins, une attitude bizarre. Quelle serait votre attitude ? Si votre attitude est différente de celle de Jésus, alors vous n’êtes pas son disciple, vous ne servez pas le Dieu unique. Vous ne pouvez pas dire à Dieu je t’aime, à son fils je t’aime, et ne pas faire ce qu’il aurait fait.
Jésus me confortait dans la prison au travers des chrétiens. Un jour alors que j’étais dans ma cellule assis, portant une jupe, dans une position totalement féminine, il s’est produit quelque chose d’extraordinaire, quelque chose de grandiose. J’ai vu un groupe de personnes en chemise jaune, sur laquelle était écrit : JESUS TRANSFORME
Je me suis dit : Je veux Jésus, je veux que ma vie soit transformée.
Ils ont changé ma vie. Après la prison, j’ai été invité à venir au culte. Ils ne se sont pas souciés de mon apparence, ils n’ont pas fait attention à mon homosexualité, à la drogue, ils m’ont invité à les joindre. Ils n’ont pas fait attention à ces choses, car ils servent Dieu. Ces chrétiens sont les anges de Dieu sur la Terre, ils font l’œuvre de Dieu. Personne d'autre ne voulait s’approcher de moi, alors je savais qu’ils servaient Dieu. Ces gens ne voyaient pas mon apparence, ils voyaient mon cœur.
Je suis allé à l’église, mes chaussures se sont coupées sur le chemin, je les ai prises dans mes mains, je me suis rendu pieds nus, tout le monde me regardait. Une fois à l'église, la plupart des membres me pointaient du doigt, voulant me mettre mal à l’aise. Là je me suis dit :
Seigneur même à l’église je suis rejeté ?
Personne ne s’approchait de moi. Malgré cela, je me suis assis au fond. Là j’ai reconnu un des travestis du foyer. Il était lui aussi venu à l'invitation des visiteurs chrétiens. Nous étions assis ensemble, isolés, seuls. Je crois que personne ne savait quoi faire de nous.
Le pasteur s’est levé, il est venu jusqu’à nous. Il n’a absolument rien dit, il nous a serré dans ses bras. Il a fait ce que Jésus aurait fait, il nous a embrassé, il nous a touché. Lorsqu’il m’a embrassé, je peux vous dire, ce n’était pas lui qui me tenait dans ses bras, c’était Jésus, et je l’ai senti. Je sais ce que j’ai senti, Dieu aussi le sait. Ce n’était pas le pasteur. Jésus me recevait de la façon dont j’étais : rempli de péchés, sale en dehors et au-dedans, il m’ouvrait les bras. Jésus n’a pas d’enfants préférés, il m’a aimé comme il aimait les membres de cette église.
J’ai senti la réalisation de ce qui m’a été promis lorsque j’avais 14 ans. Je me suis avancé jusqu’à l’autel. J’avais honte, mais l’Esprit était plus fort. J’ai alors levé la main et j’ai dit :
J’accepte Jésus dans ma vie comme unique Seigneur et Sauveur !
C’était simple et merveilleux. Tout ce processus a été rendu possible parce que Dieu s’est servi des personnes qui feraient et qui ont fait ce que Christ aurait fait à mon encontre. Il ne s’est pas servi de personnes qui ont construit un mur de préjugés autour d’elles ce ne sont pas des serviteurs utiles, des serviteurs dont le Seigneur peut se servir en tout lieu et en toute circonstance.
Après ma conversation, Dieu m’a libéré de l’homosexualité et de toute cette vie travestie. Alléluia, plus encore il m’a placé sur la route d’autres travestis auprès desquels j’évangélise à mon tour. Tout s’est fait naturellement, le Saint-Esprit m’a guidé sans que je ne planifie quoi que ce soit. Mon désir est d’aider les personnes qui vivent actuellement ce que j’ai vécu par le passé. Je sais ce qu’elles ressentent, la plupart ont le même parcours que moi.
Au bout de 2 ans de conversion j’avais le désir de revoir ma mère. J’ai prié 5 mois avant que cela soit possible. Je voulais qu’elle visualise l’homme que j’étais devenu. La dernière fois qu’elle m’avait vue, j’étais efféminé, je portais des vêtements de fille. Dieu a rendu cela possible, je me suis réconcilié avec ma famille. Voilà ce que Dieu a fait dans ma vie. Je suis un nouvel homme, pour l’honneur et la gloire de son Saint Nom