Anant Ram Gand, âgé de 40 ans, était marié et père de cinq enfants. Il a trouvé la mort pour une seule raison: depuis 9 mois, il était devenu chrétien.
C'est un crime qui vient à nouveau secouer l’État oriental d'Odisha, en Inde. Anant Ram Gand, chrétien récemment converti, a été tué et décapité (d'après l'organisation Persecution Relief).
Le 11 février, l'homme de 40 ans a été entraîné hors de sa maison située dans le village de Raigarh Tehsil (district de Nabarangapur en Odisha). Trois individus l'ont assassiné puis ont laissé son corps décapité au milieu de la route.
Au moment des faits, sa femme Sukbati, 38 ans, était partie avec leurs quatre filles. Anant Ram était seul à la maison avec son fils de 6 ans.
Un meurtre, deux commanditaires
D'après les habitants du village, les activistes hindous avaient utilisé le groupe de guérilla maoïste indien naxalite pour tuer Anant Ram (selon AsiaNews).
Avant sa conversion au christianisme, Anant Ram avait soutenu le groupe de guérilla. Bien qu'il n'ait jamais fait partie des combattants, les hindous ont fait croire aux naxalites que le chrétien révèlerait leurs secrets à la police.
Harcelé, battu, puis excommunié
Anant Ram Gand était converti au christianisme depuis l'an dernier et en a fait les frais. Avec sa famille, ils avaient déjà été harcelés à plusieurs reprises à cause de leur foi. Ils ont été empêchés d'aller chercher de l'eau au puits public.
Anant a été battu deux fois en 2018, et excommunié du village. Il a déménagé avec sa famille... et vivait un kilomètre plus loin.
En Inde, les extrémistes hindous mènent en ce moment une campagne intitulée 'Villages Sans Chrétiens' par laquelle ils incitent les villageois à la haine contre les chrétiens, ce qui entraîne en général leur expulsion.
Les lois anticonversion, appliquées dans six États indiens dont Odisha, facilitent aussi le harcèlement des chrétiens. En 2018, il y a eu au moins 20 attaques anti-chrétiennes dans l’État d'Odisha.
Élections présidentielles dans quelques semaines
En avril ou mai prochain, les quelques 814 millions d'électeurs indiens devront se prononcer lors des élections présidentielles et législatives. Si le BJP, parti des nationalistes hindous actuellement au pouvoir est réélu, la situation des chrétiens et des autres minorités en Inde pourrait continuer à empirer.
La vague de violence antichrétienne de ces dernières années a largement augmenté depuis que le BJP nationaliste hindouiste de Narendra Modi est arrivé au pouvoir en 2014.