FRANCE - 1 page
Je suis chrétienne, catholique à la base. J’ai connu quelqu’un durant mon adolescence et malheureusement je suis tombée enceinte. Ma mère était évidemment déçue « Qui de nos jours tombe enceinte avec toutes les protections qui existent ? ». Elle était déçue par rapport à ma foi et côté vie courante.
J’ai eu un fils et vers l’âge de 24 ans je me suis séparée de cet homme, ça ne fonctionnait pas. J’avais la garde de mon fils, je travaillais, j’étais la seule pourvoyeuse pour mon fils de 8 ans, mon ex ne me donnait rien parce qu’il était fâché et comme je n’aime pas le conflit, j’ai très vite laissé tomber (nous n'étions pas mariés).
J’avais envie d’aimer quelqu’un et de me marier. J’habitais dans une petite ville où tout le monde m’a vu naître et grandir, on était tous comme frères et sœurs, je devais chercher quelqu’un ailleurs et j’ai trouvé la voie d’internet. J’ai trouvé quelqu’un sur Meetic et après plusieurs mois de discussions, nous nous sommes vus et très vite nous étions mariés.
J’ai eu des enfants, mon couple est stable et mon mari est la personne la plus gentille du monde. Il n’a jamais élevé la voix, il n’aime pas le conflit. A part les enfants qui jouent et qui crient, aucun de nous n’a jamais élevé la voix ni insulté l’autre. J’ai appris à évoluer avec lui à un autre niveau, à fonctionner dans le calme. Ce que je décris de lui est probablement le rêve de toute femme, pourtant je ne suis pas à ma place.
J’envie mes voisines qui sont célibataires. Certaines d'entre elles sont malheureuses de ne pas être mariées et elles m'envient d'être "comblée".
C’est terrible ce que je dis, mais c’est ce que je sens. A 35 ans, je réalise que je ne suis pas à ma place. J’ai un emploi, un mari adorable et des enfants. Mais être maman, mère de famille, épouse, ce n'est pas pour moi. Je cherche encore quelque chose, je ne suis pas comblée.
J’ai longtemps gardé cela en moi parce que je mesure que c’est horrible ce que je dis. J’ai tout ce que beaucoup des personnes veulent, mais j’ai forcé mon propre destin et je réalise que j’ai fait des projets sans Dieu et que j’ai tracé ma propre route sans lui demander si je faisais bien et si c’était bon pour moi.
Je croyais que le bonheur c’était la vie de famille, le mari, les enfants, mais ce n’est pas vrai. Ce n’est pas vrai pour moi, ce n’est pas vrai dans mon cas. Petite, j’entendais souvent des histoires de personnes qui allaient chercher du pain et qui ne revenaient plus jamais dans leur foyer … aujourd’hui, je les comprends.
Chacun a ses raisons, moi je sens comme si je vis la vie de quelqu’un d’autre, quelque fois j’ai même l’impression que ce mari appartient à quelqu’un d’autre. Je n’arrive pas à m’approprier ma famille, je me sens comme une intruse. Je ne suis pas à ma place, je ne me sens pas à ma place. Lorsque je repense à ma vie d’avant, des larmes coulent sur ma joue, j’ai envie de fuir, de revenir dans le passé. Je me sens mal, coupable de voir mes enfants que j’aime profondément, mais souhaiter l’époque où ils n’existaient pas.
Si seulement j’avais réfléchi autrement, si je m’étais vraiment demandé ce qui était le mieux pour moi …
Récemment j’ai assisté à une étude biblique chez des évangéliques dans mon quartier. Il y avait beaucoup de jeunes à mon grand étonnement. A la fin nous avons prié et les adolescents ont demandé à Dieu de leur donner non pas ce qu’ils pensaient être bon, mais ce que Dieu savait être le mieux pour chacun, voilà des gens qui ont tout compris. C’est ce que j’aurais dû faire dès le début !
Après avoir eu mon premier fils par accident, avec une personne que je n’aimais finalement pas, j’ai senti que je devais « réparer » ma vie, en fondant un véritable foyer, mais c’était faux. J’ai poursuivi un chemin qui n’était pas pour moi et j'en suis malheureuse. J’aurais dû laisser les choses comme elles étaient. Rien ne pressait, à part dans ma tête. Financièrement je ne dépendais de personne, j’habitais chez moi avec mon fils, qu’est ce que je me suis inventée d’aller chercher les problèmes ?!
Je me sens horrible, les gens vont me juger, les gens ne peuvent que me juger, c’est pour cette raison que je garde cette souffrance secrète, et que j’en ai des ulcères.
C.V