Patrick Poivre d’Arvor. Qu’est-ce que vous dites le plus couramment quand les gens se retrouvent dans l’épreuve absolue ?
Stan Rougier. Mon rêve serait déjà que les gens se détachent d’une idée d’un Dieu qui serait complice de la souffrance, de l’accident, de la mort.
PPDA. Pourquoi ne fait-il rien pour l’empêcher ?
SR. Parce qu’il veut que notre liberté soit une vraie liberté et que nous ayons vraiment la possibilité de nous mobiliser contre tout ce qui écrase l’Homme. S’il n’y a pas cela, il n’y a pas d’hommes. Être Homme c’est lutter contre ce qui nous écrase. (…)
Je crois que j’ai manqué de Dieu dans ma jeunesse et j’ai vu beaucoup de jeunes qui sont morts de ne pas avoir eu une image de Dieu digne de leur adoration. Ils avaient un dieu teigneux, un dieu dénicheur de coupables, ils auraient rêvé d’un Dieu d’amour. Alors, comme j’ai eu la chance de le rencontrer dans ma jeunesse, je voudrais faire partager ma joie. J’ai eu un désir fou, de faire connaître ce visage de Dieu, cette Parole de Dieu qui est une Parole de Vie.
Jésus-Christ a quelque chose à dire aux hommes, il y a souvent un malentendu entre les humains, et Cette Parole de Dieu. Ils ne la comprennent pas, parce qu’elle n’a pas été prononcée dans leur « langue » donc il faut faire cette « traduction » pour eux. Et là il y’a tout un travail qui est passionnant, d’ajuster la Parole de Dieu, à tel ou telle, dans sa vie. Pour l’aider à se construire, à découvrir qui il est et à lui faire sentir qu’il est grand, qu’il est aimé.
Il est impossible d’éprouver du bonheur si on ne sait pas, qui on est d’où on vient et ce qu’on fait là. Je souhaitais de tout mon cœur que notre époque retrouve le sens de Dieu. On ne peut pas bien vivre si l’on croit que l’on vient du néant, pour y retourner.
Cela vaut la peine de se retrouver, d’être dans la joie, dans la fête, de nous dire que nous ne sommes pas des enfants du néant, pas les enfants du hasard, mais les fruits d’un amour infini. On retourne vers cet amour infini, on y retourne à tâtons, avec une démarche un peu hésitante, notre désir vers ce Dieu est par balbutiements. Mais tout cela est orienté, tout cela a un sens.
- C’est étonnant comme mes relations changent quand je les prie.
- Comme mes joies se transforment quand je les prie.
- Comme les évènements incompréhensibles prennent un sens quand je les prie.
Donc, si notre vie passe au creuset de la tendresse de Dieu, tout change.