21.03.16 - Nous vivons dans une société ultra-connectée, ce qui peut nous rendre bien service. Mais où sont passées les réactions des chrétiens qui, il y a peu, se révoltaient contre le code-barres, vu comme diabolique?
Qui remportera le bras de fer entre Apple et le FBI? Ils se disputent l’exploitation des données téléphoniques des meurtriers de l’attaque de San Bernardino en décembre. Les nouveautés présentées lors du Mobile World Congress de Barcelone et du Salon de l’auto à Genève donnent un aperçu des perspectives d’une société ultra-connectée: après les smartphones bons à tout faire, voici les voitures, les habits et les sols connectés.
Les développements d’une société connectée et l’exploitation des données intéressent les consommateurs par le surcroît de confort. Imaginez un peu: à l’avenir, votre vêtement connecté prendra toutes les mesures nécessaires pour un suivi efficace de votre santé. A la moindre anomalie, vous, vos proches et votre médecin serez immédiatement alertés. Un tiers des utilisateurs de smartphones en profiteraient déjà pour mesurer des données de santé et les partager.
La voiture connectée promet elle aussi une foule de fonctionnalités nouvelles pour le confort et la sécurité de ses usagers. Qui se plaindrait des solutions permettant de retrouver sa voiture sur un immense parking, de l’adaptation des réglages du siège, des rétroviseurs en fonction du conducteur ou encore du parcage sans intervention, etc.?
La marque de la bête en ligne de mire
Mais ces développements posent aussi toute une série de questions sur la confidentialité et l’usage de ces données personnelles. Il y a quelques décennies de cela, les chrétiens voyaient l’avènement imminent de l’Antichrist lors de l’arrivée des codes-barres sur les produits vendus au supermarché. La perspective d’une marque de la bête, empêchant d’acheter ou de vendre, selon le texte d’Apocalypse 13, faisait le buzz avant même les réseaux sociaux! Aujourd’hui, les chrétiens semblent faire peu de cas des données amassées par les multinationales et les Etats. A tort ou à raison?
Sur la forme, la récolte de données personnelles va continuer à se généraliser. Comme l’explique Jean-Pierre Graber, ancien parlementaire fédéral UDC (Suisse), il se pourrait bien que la monnaie disparaisse dans une décennie ou deux. L’utilisation de la monnaie «plastique» offre une traçabilité de l’individu, comme c’est déjà le cas du smartphone aujourd’hui et de la voiture connectée demain.
Emmanuel Ziehli, expert en nouvelles technologies, en appelle à la lucidité: «Lorsqu’on a dit aux propriétaires de chiens qu’une puce leur éviterait de perdre leur toutou, c’est en réalité leurs maîtres qu’on a “espionnés”».
La NSA - les services secrets américains - ne se cache pas d’espionner les appels téléphoniques, les mails et autres interactions des réseaux sociaux. On se souvient des conversations enregistrées entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. «D’ailleurs, si un pouvoir antichrétien s’avisait de persécuter toutes les personnes qui croient en Jésus-Christ, il lui serait très facile - aujourd’hui déjà - d’identifier très rapidement plus de 95% des chrétiens, surtout en Europe et en Amérique du Nord», affirme Jean-Pierre Graber.
Il précise que «le contrôle de nos données entre dans les cinq grandes caractéristiques annonciatrices de l’Antichrist: la progression de l’apostasie, l’instauration d’un monde toujours plus unifié aussi bien économiquement, politiquement que culturellement, l’instauration douloureuse de l’Etat d’Israël et la recrudescence de l’antisémitisme, la reconstitution de l’Empire romain (Union européenne) et le contrôle des activités et pensées des individus».
Le géopoliticien reconnaît que les chrétiens évangéliques ont lancé le sprint final un peu trop tôt, en tentant d’interpréter les prophéties, et qu’ils ont pu se tromper.