Prostitution de luxe, Miss BumBum, affaire avec le joueur de football Cristiano Ronaldo, Téléréalité et encore d’autres révélations choquantes, qui poussent beaucoup de personnes aujourd'hui à douter de son changement de vie. Sa conversion au christianisme ne manque pas de susciter des réactions, parce qu’Andressa s’était taillée une réputation sulfureuse dans son pays et à l’étranger, notamment à cause des joueurs de football.
Andressa Urach, dans une interview exclusive à la chaîne de télévision brésilienne Record, a retracé sans concession, sa trajectoire, de son enfance à la célébrité, puis en revenant sur les révélations de son livre polémique : Morri Para Viver (Je suis morte pour vivre).
Attention c'est un témoignage dur et cru à plusieurs égards.
Pages : 25 (sans illustrations)
Lieu : Brésil
PS : Ceci n'est pas la copie du livre, c'est la traduction d'une interview accordée à une chaîne de télévision nationale.
Quelques précisions :
Le livre et l'interview datent de 2015
Andressa Urach est née en octobre 1987
Le salaire minimum au Brésil en 2015 était de 788 Reais (788R$)
- Enfance
- Adolescence et mariage précoce
- Divorce, prostitution, multiplication des chirurgies esthétiques
- Prostitution de luxe, téléréalité, dégâts de la chirurgie esthétique
- Cristiano Ronaldo
- EMI (expérience de mort imminente), conversion, nouvelle vie
Gugu Liberato. Combien de temps a duré ta prostitution ?
Andressa Urach. Je me suis prostituée durant 6 ans. J’ai commencé à l’âge de 21 ans, lorsque je me suis séparée de l'homme avec qui j’étais mariée depuis 6 ans également. Je suis entrée dans ce monde de la prostitution pour des raisons financières. Il était question au départ de payer quelques factures, mais l’argent m’est monté à la tête.
GL. Tu as été mère très tôt
AU. Oui, très jeune. Je viens d’une famille très déstructurée. Petite, ma mère m’a confiée à des gens, elle m’a eue à 14 ans. Lorsque je suis née, mon père m’a rejetée. J’ai souffert d’abus de la part d’un grand-père d’adoption. Cela a fait naître la rébellion en moi.
GL. De quels types d’abus parles-tu ?
AU. Ma famille était très pauvre. Lorsque je suis née, ma mère et ses parents ont déménagé. Dans cette nouvelle ville, ma mère a connu et fréquenté un jeune homme. La mère et le père de ce jeune homme m’ont adopté. Cette femme était professeure de portugais, très aimable, vraiment chérie, c’est elle qui m’a éduqué. Son mari était le « bon » grand-père dont personne ne pouvait imaginer les agissements. J’avais 2 ans lorsque j’ai intégré leur foyer. De mes 2 ans à mes 6 ans, je n'ai pas de souvenirs.
AU. De mes 6 ans jusqu’à mes 8 ans, il a abusé de moi. Il a fait toutes sortes d’abus sur mon corps. Il me touchait, il me disait des mots, il introduisait ses doigts en moi, puis il me pénétrait. Je me souviens encore des douleurs…
GL. Penses-tu que ces abus dans l’enfance, ont un lien avec ton comportement à l’âge adulte ?
AU. Je ne peux pas attribuer directement la faute à cela, car j’ai fait des mauvais choix. Il est certain que ces abus ont influencé ma révolte durant mon enfance et mon adolescence. Je me suis mariée très jeune, j’ai souffert de problèmes psychologiques durant l’adolescence. Les abus sexuels ne sont pas la seule cause, il existe des femmes qui ont vécu les mêmes situations et qui ne se sont pas prostituées. Mais je crois que psychologiquement parlant, cela m’a fait énormément de mal. J’ai développé une grande haine, de la rage, une soif de vengeance. Je n’en ai pas parlé jusqu’à mes 22 ans.
A 22 ans, j’ai raconté les abus et les viols à ma mère. Elle voulait tuer cet homme. Mon beau-père a su la raisonner en lui expliquant que le meurtre de cet homme ne résoudrait rien, d'autant plus qu'elle ne pourrait plus prendre soin de moi, ni de mon fils, et que cela n'avancerait à rien de se faire justice soi-même.
Ç'a été très difficile d’écrire cela dans mon livre, ces moments revenaient dans mon esprit et je les revivais. Ma mère a beaucoup souffert à cette époque. Mais cette histoire a resserré nos liens. Nous étions devenues meilleures amies.
GL. As-tu pardonné à cet homme, qui a abusé de toi alors que tu n’avais que 6 ans ?
AU. Ç'a été très difficile… Très difficile. Très difficile. Mais grâce à ma conversion au christianisme, j’ai appris l’importance du pardon. Aujourd'hui, je prie pour que Dieu ait pitié de lui, autant qu’il a eu pitié de moi.
GL. Lui as-tu parlé depuis ?
AU. Non, je ne lui ai pas parlé depuis que ce fut rendu public, ni à lui ni à sa femme, qui est une personne que j’aimais beaucoup et que j’aime toujours beaucoup.
J’avais de la haine lorsque j’ai publiquement révélé son nom. J'ai donné son nom parce que je voulais qu'on aille le tuer.
GL. Dans ton livre, tu relates un épisode de rapport avec des chiens. Explique-moi comment cela a eu lieu ?
AU. (Soupirs) … pour que les gens comprennent. A l’âge de 8 ans, ma grand-mère adoptive a surpris mon grand-père d’adoption pendant qu’il me violait. Elle m’a alors renvoyé chez ma mère. J’avais presque 9 ans, quand ma mère m’a reprise. Vers mes 10-11 ans, j’avais une voisine de mon âge, ses parents élevaient des chiens. C’étaient des petits chiens de la race pinscher. Je jouais avec mes petits voisins, un frère et une sœur. Un jour la petite fille m’a raconté ce qu’elle faisait avec les chiens. Elle mettait les "parties" d'un petit chien dans ses parties intimes.
GL. Un petit chien ?
AU. Oui. Elle avait mon âge, c’était une enfant. Donc, lorsqu’elle collait un chien sur ses parties intimes, elle ressentait du plaisir. Comme il arrivait que je dorme quelques fois chez eux, j’ai fini par faire la même chose. J’ai appris à ressentir du plaisir avec un animal.
GL. Puis tu as grandi, tu as connu un jeune homme de 17 ans qui est le père de ton enfant, âgé de 10 ans aujourd'hui.
AU. Oui. A l’âge de 15 ans, j’habitais avec mon père. Cela a duré 6 mois et ma mère est venue me chercher. Puis au collège j’ai connu mon ex-mari. Au bout d’un mois, je l’ai présenté à ma mère. Ma mère me donnait des pilules contraceptives depuis l’âge de 13 ans parce que j’étais une enfant rebelle. Elle prenait des précautions.
Je fumais de l’herbe, je fuguais, ma mère était déjà venue me chercher dans une favela (bidonville), pauvre de ma mère. J’étais mauvaise, j’avais de la haine, j’avais choisi le mal.
Lorsque j’ai connu celui que j’allais épouser, sa famille était merveilleuse. C'était une structure familiale qui me faisait envie, son père et sa mère étaient mariés depuis de longues années, ils faisaient des barbecues les week-ends. Je voulais ça !
Je voulais cette vie pour moi. Je voulais une maison, une famille. Quand je l’ai connu, j’ai dit : C’est lui que je réclame !
Alors je l’ai présenté à ma mère. Le jour de la rencontre, elle lui a dit qu’elle n’acceptait cette relation que si on se mariait. Il a immédiatement répondu oui, et nous nous sommes mariés. Puis, nous avons emménagé dans notre propre foyer. J’ai cessé la pilule durant 8 mois et je suis tombée enceinte. Artur était un enfant désiré parce que nous voulions grandir. Nous voulions être vus comme adultes et non comme des enfants. C’était merveilleux. J’ai vécu 6 ans d’un mariage merveilleux.
Mais à cause de mon caractère, j’ai toujours été une personne grossière, mal élevée, je ne savais pas correctement traiter mon mari. Aujourd'hui, je sais que je suis responsable de la fin de ce mariage parce que je n’ai pas su prendre soin de cette union. Je ne savais pas prendre soin de la maison, ni du linge, je ne savais rien faire. Je mettais mon travail en premier avant mon foyer. Je voulais de l’argent, je voulais évoluer professionnellement. Et … j’ai toujours été très coquette, depuis l’enfance.
J’ai allaité Artur durant 3 ans, après j’ai mis du silicone dans mes seins. C’est aussi l’un des motifs de la fin de mon mariage, car mon mari, jaloux, n’était pas d’accord avec ces prothèses mammaires. Tout cela nous a conduits à un point de non-retour, les disputes se multipliaient puis un jour, il est parti.
AU. Je me suis très rapidement retrouvée couverte de dettes. Mon mariage était terminé et j’avais un fils, des factures à honorer. J'étais désespérée, me demandant comment j’allais m'en sortir.
Puis une connaissance m’a expliqué qu'elle avait une cousine, qui avait reçu 500R$ pour avoir dansé dans une boîte de nuit. Je me suis exclamée waouh 500R$ ! Mon salaire mensuel est de 1 000R$, j’économisais les tickets de bus, parce que je devais prendre 2 bus pour aller au travail, mais je ne prenais qu’un bus et je marchais durant le reste du trajet. Je mangeais des nouilles instantanées, je n’avais rien. Je ne savais pas quoi faire. Mon raisonnement était que si je laissais mon fils affamé, je perdrais sa garde, ou j'optais pour l'autre solution, la prostitution.
Quand elle m’a rassurée en me disant qu’il s’agissait simplement de danser, au fond j’ai eu un petit espoir. Je me suis convaincue que je n’avais pas besoin de faire quelque chose d’amoral. Je ne ferai que danser. Je me suis rendue à l’adresse.
Je n’ai pas aimé les lieux, c’était très sale, laid. C’était une maison de prostitution assez lugubre. J’ai vu plusieurs filles danser. J’étais assez effrayée. J’ai demandé ce qu’il fallait faire pour danser.
Auparavant, j’avais envoyé mes photos à la dame qui tenait l’endroit, c’est elle qui m’avait donné ce rendez-vous. Cet endroit me répugnait et j’ai décidé de partir quand elle m’a dit : attends, je te présente un ami à moi. Ce monsieur était un juge. Il a discuté avec moi. Je n’avais même pas d’argent pour rentrer, devant mon désespoir il m’a proposé de me ramener en voiture. En chemin, il s’est arrêté dans un motel. Il a commandé du champagne et s’est mis à parler de sa vie, à se livrer sur ses problèmes, son mariage, etc. Il n y a pas eu de relations sexuelles entre nous. Il m’a donné un chèque de 500R$ et m’a laissé devant la porte de ma maison.
Lorsque j’ai eu ce chèque entre les mains, j’étais si contente, tant d’argent pour ma seule compagnie, je vais devenir riche ! Cela représente beaucoup d’argent, vous imaginez, je travaillais beaucoup, je partais à 6h du matin et je revenais à 22h le soir, pour un salaire de 1 000R$ à la fin du mois, et là, je venais d’avoir la moitié de mon salaire, pour quelques instants dans la journée. J’ai honoré quelques factures. Puis je me suis dit que je ne retournerai pas chez cette dame. J’ai cherché un meilleur endroit sur internet.
GL. Tu cherchais un endroit de prostitution d’un meilleur niveau ?
AU. Oui, j’ai trouvé une bonne adresse sur internet et après quelque temps je m’y suis rendue. Une dame m’a reçue, très vite elle m’a effrayée, parce qu’elle a commencé à me donner les règles. Elle voulait que je vienne du lundi au samedi, que j’arrive à minuit et que je ne reparte pas avant 4h du matin. Je lui ai dit que je ne pouvais pas, puisque j’avais un travail, un enfant, je ne pouvais pas dormir dehors. J’ai refusé de signer et elle m’a dit qu’elle ne pouvait rien faire comme c’étaient les règles de la maison.
Je m’en allais, quand le gérant m’a accosté. Je lui ai expliqué pourquoi je partais, je lui racontais que je ne voulais que danser, quand il m’a dit que pour danser il fallait un corps parfait, puis il m’a mise à l’aise. Il m’a dit que je serai maquillée et que je n’avais rien à faire.
J’étais donc invitée à m’asseoir et à regarder les filles de la maison. Il y en avait environ 200. Elles étaient extrêmement jolies, extrêmement sensuelles, des vêtements serrés, très courts, des corps parfaits, des visages parfaits. Le gérant m'a demandé de me mettre à l’aise et de ne pas faire ce que je ne souhaitais pas. J’ai accepté. Puis il m’a expliqué que si éventuellement j’avais un client, je n’avais pas à reverser quelque chose à l’établissement, je n’avais qu’à commander une boisson, peu importe même un jus de fruit, par contre cela coûte 30R$ et ce serait payé par le client.
Si le client payait mes services par carte bancaire, alors l’établissement retenait 15 % et il me reversait le reste le lendemain en espèces. Si le client me payait en espèces, tout était à moi.
GL. Comment était ce lieu de prostitution, il y avait une boîte de nuit puis un autre lieu avec des chambres ?
AU. C’était une boîte de nuit. Avec des emplacements sur lesquels les filles dansaient, et aussi une scène où il y a des présentations de filles à partir de minuit. Parmi ces filles, il y avait des célébrités, des filles déjà connues dans les médias, puis une catégorie de très jolies filles qui se présentent à certaines heures précises. Comme des spectacles, les clients appréciaient de voir ces filles se présenter nues.
GL. On peut penser à tort qu’il s’agit là de filles qui n’ont pas fait d’études, pourtant il y avait des filles diplômées.
AU. Oui, c'est exact, il y avait ces filles de bonne éducation, diplômées, très intelligentes et des célébrités. Beaucoup, beaucoup de célébrités : des actrices, des mannequins, etc.
Beaucoup de filles n’assument absolument pas, mais j’ai eu des amies, des célébrités, des personnes qui passent à la télévision et qui sont aussi des escorts girls.
Quand j’ai commencé, je gagnais 400R$ par passe et par heure. Plus tu deviens connue, plus tu augmentes le prix. Dans cet établissement, mon prix était monté jusqu’à 3000 R$ pour 1 heure. Il m’arrivait de coucher avec 7 hommes le même soir.
GL. Qui étaient ces hommes ?
AU. Tous types d’hommes : des jeunes, des vieux, des maigres, des gros, des ventrus...
GL. Tu te protégeais ?
AU. Oui, surtout qu’il y avait des cas d’hommes porteurs de maladies, de VIH. Il y avait un médecin porteur de VIH qui offrait des sommes très élevées pour coucher avec les filles, sans préservatifs. J’ai vu des porteurs des maladies sexuellement transmissibles, des personnes avec des plaies, des verrues sur la région génitale ou des femmes avec des boutons. Il n’était pas rare que j’aille avec des couples mariés.
GL. Prenais-tu du plaisir ?
AU. J’ai appris à prendre du plaisir parce que je considérais cela comme une profession. Lorsque j’ai commencé, c’était pour payer des factures, mais après avoir vu autant d’argent, je me suis dit : non, ça, c'est un travail !
J’ai créé un personnage, j’avais besoin d’un nom, j’ai créé le personnage Imola, comme le circuit automobile.
J’avais pris la décision de devenir très riche en 10 ans, même millionnaire. Je me faisais 30 000R$ par mois. J’étais devenue une machine, c’était un travail. Je satisfaisais mes clients, je faisais tout ce qu’ils voulaient en échange, je recevais la valeur que j’annonçais. J’ai créé Imola, parce que c’est dans ce circuit qu’Ayrton Senna a perdu la vie. Alors, je disais aux clients qu’avec moi, soit ils se perdaient, soit ils étaient n°1. C’était une façon ridicule de procéder, mais ça marchait.
J’étais devenue dégoûtante, arrogante, les autres filles me détestaient. Si tu discutes avec les 200 filles qui travaillaient à cet endroit avec moi à l’époque, elles vont toutes dire que j’étais insupportable.
J’ai fait d’autres chirurgies plastiques, je voulais avoir plus de clients, plus d’argent. Quand j’améliorais mon corps par la chirurgie esthétique, je sentais que j’étais mieux que toutes les autres et je le disais même aux clients que j’étais la meilleure. Je demandais davantage que les autres filles. Si les filles demandaient 400R$ j'en réclamais 800R$, si elles réclamaient 800R$ j'en réclamais 1600R$. Je ne voulais qu'aucune de ces femmes soit plus valorisée que moi.
GL. Comment réussissais-tu à éprouver du plaisir dans ça ? Surtout que tu avais une clientèle diverse composée de femmes, d'hommes d’âge avancé, des jeunes, des gros, des minces, des petits, des grands ?
AU. Je pensais à l’argent. L’argent me donnait du plaisir. J’ai vécu des situations horribles. Puis j’ai découvert que la pratique masochiste était mieux payée. Alors j’ai appris à battre les clients quand ils le demandaient. Puis, plus tard, j'ai appris à être battue. J’ai commencé à sentir du plaisir dans ces pratiques sadomasochistes. Je trouvais du plaisir dans l’agression, dans la douleur, dans l’étouffement, dans les gifles, etc. Dans tout ça, je pensais à l’argent.
C'est allé loin quelques fois. Un soir, j’étais avec un Argentin qui a mis une bouteille dans ses parties et la bouteille a explosé en lui. Il a beaucoup saigné. J’ai vraiment eu peur. Il y a eu des choses épouvantables. Il y a aussi le cas d’un paraplégique, qui était venu avec sa femme. Nous avions tous les trois fumé de l’herbe. Elle a fait une crise de jalousie parce que j’embrassais son mari handicapé, elle a sauté et l’a violemment fait tomber du lit. C’était une situation douloureuse. Dire qu’au début, je le faisais avec des gens « normaux » pour des relations sexuelles « normales », mais à un certain stade de dépravation, la normalité ne me suffisait plus. Les choses les plus dégoutantes étaient celles qui m’apportaient le plus d’argent et c'est ça qui m’intéressait. J’ai commencé paradoxalement à faire quelques dépressions. J’étais un être humain vide.
J’avais un immense plaisir à contempler les liasses de billets que j’avais. Je m’achetais des tonnes de chaussures, j’avais grand plaisir à m’acheter beaucoup de chaussures. De même, j’avais grand plaisir à m’acheter des vêtements, des voitures. L’argent coulait à flots, et lorsque je suis arrivée à ce pic, j’ai senti le vide. En même temps que j’éprouvais du plaisir à acheter, 30 minutes après, je plongeais dans une dépression.
Il y avait des jours où je ne voulais pas sortir de ma chambre. J’éteignais la lumière, je fermais la fenêtre, et je restais dans ma chambre froide. Je me sentais très seule, je ne pouvais me confier à personne. J'avais dit à ma famille que j’étais une simple danseuse. Ma mère s’occupait de mon fils, parce que je lui avais dit que je dansais. Je travaillais toutes les nuits du lundi au samedi. J’avais au moins 4 hommes par nuit.
GL. En dehors de l’herbe que tu fumais, est-ce que tu te droguais ?
AU. J’ai touché à la cocaïne, mais j’ai vu pas mal de filles qui ne parvenaient plus à sortir de ça. Des filles qui avaient le désir de sortir de la prostitution, mais qui ne pouvaient pas, parce qu’il fallait financer leur coûteuse addiction à la cocaïne. Elles y étaient depuis 10 ans, dans ce bordel, sans pouvoir en sortir. Cela m’a interpellé, j’ai décidé de consommer la cocaïne de façon exceptionnelle.
D’ailleurs, le propriétaire de l’établissement m’adorait pour cela. Je ne lui posais pas de problème. J’arrivais un peu avant l’heure, et j’étais la dernière à partir le matin. Lorsque le dernier client quittait l’établissement, cela pouvait s'éterniser jusqu’à 8h du matin. Tant qu’il y avait un client, je restais. J’ai commencé à me faire une réputation, je donnais de l’argent aux serveurs pour être placée aux meilleures tables. Je considérais tout cela comme une entreprise. J’avais décidé de ne jamais rentrer chez moi, sans avoir obtenu au minimum 3 000R$ pour la nuit.
AU. J’ai découvert que plus j’étais connue, plus je gagnais de l’argent. J’ai vu des filles célèbres produire des shows de striptease dans cette boîte. J’ai décidé d’être connue moi aussi. Je voulais plus d’argent. À partir de là, je suis devenue l'égérie de la boîte. Puis j’ai participé à un concours de miss football dans l’Etat de Rio Grande do Sul. C’est là que j’ai réellement accédé à la prostitution de luxe.
Dans la boîte où je travaillais, ce sont les filles qui allaient vers les clients. Dans la prostitution de luxe, tu apparais à la télévision, tu es connue dans les médias [présentatrice télé, téléréalité et autres] et ça augmente ton prix parce que tu apparais dans les médias. Plus tu apparais à la télévision, plus ta valeur prostitutionnelle est élevée, les clients te cherchent.
GL. Cela est-il valable pour la couverture de magazine ?
AU. Principalement si tu apparais en couverture de magazine. Une fille qui apparaît en couverture d'un magazine a au moins 7 000R$ par client. Moi, j’étais passée à 10 000R$ après la couverture du magazine.
AU. Puis j’ai connu un religieux, un pai de santo (sorte de sorcier), qui est assez connu ici à São Paulo. Il m’a dit qu’il allait s'occuper financièrement de moi. J’ai emménagé chez lui, j’ai même pris mon fils avec moi, en me disant que maintenant j’aurais une famille, puisqu’il avait décidé de s’occuper de moi. Il me donnait de 10 000R$ à 12 000R$ par mois. Au fond, cela me suffisait, vu qu’en plus, je ne couchais plus qu’avec une seule personne et cela me donnait une certaine stabilité.
Mais ç'a vite tourné au vinaigre parce que d'une part les relations sexuelles normales ne me disaient plus rien, j'avais pris l'habitude de relations sexuelles extrêmes. Ceci ajouté au fait qu’il était agressif, il traitait mal ses employés, puis c’est moi qu’il a commencé à traiter mal, je suis partie au bout de 3 mois.
Je suis rentrée à Porto Alegre. En rentrant, je me suis dit que j’allais travailler dans mon ancien établissement, mais j’ai vu un casting pour une publicité concernant une boisson gazeuse. J’ai décidé de faire ce casting où j’ai rencontré le chanteur Latino. J’ai supplié pour devenir une de ses danseuses. Il a finalement accepté. Je me suis rendu pour cela à Rio de Janeiro où j’ai partagé un appartement avec d’autres danseuses. Après 5 ou 6 mois, j’ai fait la couverture d’un magazine, c’était ce que je souhaitais. Durant cette période je ne me prostituais pas, j’avais des économies. Le chanteur Latino n’acceptait pas qu’une de ses danseuses se prostitue, il m’avait averti que la ville de Rio était petite et qu’il ne voulait pas de scandale à mon sujet, sinon je ne ferais plus partie de sa troupe. J’ai tenu mon engagement. Mais je me suis rendu compte que ce n’était pas rentable pour moi. Je voyageais beaucoup, mais j’étais loin de gagner ce que je gagnais dans la prostitution. À la base, je voulais gagner plus, pas moins. Je suis donc partie, en le remerciant. Puis j’ai fait le concours Miss BumBum Brasil (miss fesses Brésil).
AU. Je suis sortie 2e du concours, j’ai alors décidé d’embrasser la 3e, pour éclipser celle qui avait gagné le concours. En effet toutes les caméras se sont braquées sur moi qui embrassais la 3e . Après cela, dans les coulisses, je lui ai fait une proposition.
Que penses-tu de faire semblant d'être un couple gay ?!
Elle était d’accord. Nous avons donc contacté un paparazzi, après avoir loué un bateau, j’ai demandé au paparazzi de faire des photos indiscrètes lorsque nous ferions semblant de nous embrasser. Nous avions tout simulé et nous avions fait la couverture du magazine britannique TheSun. C'est ce que je voulais, une couverture internationale !
AU. C’était phénoménal, c’était en dehors du Brésil, c’était un sentiment jouissif ! Une véritable drogue, la célébrité est une drogue ! Plus tu en as, plus tu en veux. Encore et encore. Je voyais que le fait de me comporter de manière inhabituelle attirait l’attention. Les femmes normales cherchent une certaine posture, une belle image de mère de famille, etc. Moi, je voulais faire exactement l’inverse. De toute façon, je n’avais pas de morale, aucun principe, j’étais une prostituée. Qui attendait autre chose de moi ?
GL. Ta valeur a augmenté ?
AU. Oui, c’est monté à 15 000R$, par client.
GL. Qui paie 15 000R$ ?
AU. Des hommes d’affaires par exemple, beaucoup d’hommes paient, ils paient. J’étais contente que ces hommes, qui pouvaient dépenser leur argent avec n’importe qui d’autre, me choisissent moi.
GL. Quel a été le montant le plus élevé qu’un homme ait payé pour coucher avec toi ?
AU. 30 000R$. A cette époque j’étais « en couple », c'est un 3e type de prostitution où un homme te paie pour ton exclusivité sur une période convenue. Tu es donc sa « copine », il paie cher pour que tu n'ailles pas vers un autre homme. Un autre client est alors venu à moi, mais je ne pouvais pas, car le genre d’hommes qui paient pour une prostituée fixe et exclusive sur un temps a aussi des possibilités de te surveiller, par plusieurs moyens, même téléphoniques. Mais cet autre client était insistant et lorsqu'il a balancé le montant de 30 000R$, j’ai réussi à me soustraire à la vigilance de celui qui me finançait pour faire cette passe et je suis rentrée.
Lorsque tu es célèbre, il y a des précautions à prendre, pour ne pas te faire piéger. Quelqu’un peut t’appeler et te faire des propositions alors que c’est un reporter ou un paparazzi qui cherche à exposer tes activités de prostitution. Donc, je demande toujours 50 % d’acompte, et il faut que cela se passe dans certains lieux, dans certains hôtels.
GL. Peux-tu nous parler du Book Rose ?
AU. C’est une prostitution à une autre échelle. Cela fonctionne dans l’événementiel avec des hôtesses ou des mannequins. Si tu organises par exemple un évènement, tu as contacté des filles et tu as le book de chacune d'elles. Sur le book, tu peux savoir quelle fille accepte de se prostituer et tu la contactes à dessein, parce qu’à la fin, tu peux coucher avec elle ou l’offrir à tes clients.
Toutes les mannequins ou hôtesses ne sont pas forcément des prostituées, mais dans ce milieu, il y en a et c’est comme ça que cela fonctionne, ça existe. Ce sont les agences de mannequins, ou agences d’hôtesses, qui font cette médiation entre les clients et les filles. Par exemple, le propriétaire d’une marque importante sollicite des mannequins pour un évènement important. Il demande expressément à ce qu’il puisse coucher avec ces hôtesses après l’événement. L'agence envoie donc des filles qui feront ce double travail.
De nos jours, la plupart des agences se cachent derrière l’événementiel pour abriter des activités de prostitution. C'est le cas des salons automobiles, des défilés de lingerie, etc. Cela est destiné à faire voir les filles du Book Rose. C'est un package.
GL. Avec combien d’hommes as-tu couché ?
AU. Avec énormément d’hommes, en 6 ans, si je fais un rapide calcul, ça me donne au moins 2 000. J’ai couché avec au moins 2 000 hommes pendant toutes ces années de prostitution.
GL. As-tu pratiqué une fois l’interruption de grossesse ?
AU. Grâce à Dieu, non, je n’ai jamais eu à faire cela. Au milieu de tant de choses horribles, je suis contente de n’avoir jamais eu à faire cela. J’ai toujours eu tellement peur de tomber enceinte que j’ai toujours pris grand soin et pris toutes les précautions de ce côté-là. En plus de la pilule, j’ai toujours utilisé mes propres préservatifs. Dans ce milieu, il y a des hommes hors de sens, des hommes capables de percer des préservatifs pour tenter d’engrosser une prostituée dont ils sont tombés amoureux.
GL. Ce sont les clients ou les filles qui font ça ?
AU. Il arrive que des filles fassent ça, mais beaucoup de clients amoureux percent les préservatifs pour engrosser les filles. J'ai constamment utilisé mes propres préservatifs, et j’avais, autant que possible, des clients fixes, réguliers.
Les hommes tombent facilement amoureux, parce qu’ils sont en carence affective. Mon rôle était de les flatter, de leur dire qu’ils étaient élégants, beaux, qu’ils sont bons au lit. Ça flatte leur égo, ce sont des choses qu’ils n’entendent plus de la part de leurs femmes ou de leurs copines.
Beaucoup se plaignaient : ma femme ne m’accorde plus d’attention, ma femme ne discute plus avec moi, ma femme ne me montre plus d’affection…
J’ai joué à la psychologue à plusieurs reprises avec mes clients.
Je voyais qu’ils avaient besoin d’affection, ils avaient besoin que je leur dise qu’ils étaient les meilleurs. 90 % de ces hommes étaient mariés et tous avaient besoin d’être flattés. Des hommes de toutes sortes, des pervers, des normaux, des nerds, des looks de premier de la classe, des hommes riches, des hommes très très riches, ou alors des hommes pauvres qui ont économisé longtemps pour payer mes services. Tous ces hommes qui venaient dans l’établissement étaient en carence affective, on leur donnait de l’affection et on flattait leur égo, on leur donnait de l’amour et eux nous donnaient de l’argent. Alors, beaucoup tombaient amoureux, et ils perçaient les préservatifs pour que les filles tombent enceintes d'eux. Moi, je me suis toujours protégée de cela.
GL. Dans ton livre, tu as confessé avoir couché avec ton propre frère. Pourtant, ton frère a démenti cela. Qu’as-tu à dire à ce propos ?
AU. C’est si honteux et horrible de parler de cela, ce sont des choses que j’ai envie d’oublier des fois. J'avais passé ma vie à vouloir le cacher, mais j’avais besoin que ça sorte. J’avais besoin d’avouer toute cette vérité pour pouvoir commencer une nouvelle vie. C’est la vérité, c’est ce que j’ai raconté dans le livre. C’est arrivé, nous étions adolescents.
GL. Tu as donc couché avec Ricardo Urach ?
AU. Je préfère ne pas citer le nom, je ne tiens pas à nuire à quelqu’un. Je voudrais que mon livre aide les gens, pas qu’il les démolisse.
GL. Je t’en parle parce que c’est lui qui est allé démentir dans la presse. Il a fait ce démenti sur internet en disant qu’il travaillait comme chauffeur et qu’il n’avait pas couché avec sa sœur.
AU. Lorsque c’est arrivé, j’avais 15 ans. J’avais repris contact avec mon père après une fugue, car ma mère me frappait. Je séchais les cours, je fuguais du collège, de la maison, et je vendais mes propres affaires pour aller vivre avec un bandit. Je sortais avec un bandit d’une favela et ma mère n’était pas d’accord. Elle est arrivée chez le bandit avec la police et elle m’a dit qu’elle n’en pouvait plus : il fallait que j’aille habiter avec mon père.
Je ne connaissais pas mon père, je l’avais vu une seule fois de toute ma vie. Alors, à 15 ans, je débarque chez lui et je découvre qu’il a un fils et possède un bar. Une ambiance de fêtes et d’alcools, etc. À cette époque, j’avais déjà un fardeau bien lourd, en plus, je fumais des cigarettes et de l’herbe.
Il a demandé à mon frère, que je ne connaissais pas, de m’emmener dans des bals pour me sortir un peu. Je découvre donc que j’ai un frère qui a à peu près mon âge. On boit de l’alcool, et malheureusement, c'est arrivé. Et cela s’est reproduit chaque fois que nous allions à une fête.
GL. Parlons à présent de cette recherche effrénée que tu avais pour un corps parfait
AU. En 4 ans, j'ai fait 14 chirurgies esthétiques. J’en faisais une tous les 3-4 mois en moyenne.
GL. Tu mis de l’hydrogel dans le corps, une substance aujourd’hui interdite au Brésil.
AU. L’hydrogel a failli me tuer la première fois, j’ai eu une infection dont tout le monde a été au courant. Mais le PMMA est bien pire, c’est la fameuse bioplastie. Si je savais que ça me causerait les dégâts que je connais aujourd’hui… Aujourd'hui, j'ai une myosite dans le muscle, le produit s’est nécrosé dans mon fessier et dans mes jambes, ce produit ne part pas, après 18 chirurgies où les médecins ont essayé de retirer l’hydrogel, et encore, ma dernière hospitalisation, c’est à cause de cette bioplastie.
C’est du venin, c’est un danger. Il faut qu’ils retirent cela du marché, c’est du poison. Regardez ce qui se passe avec moi, je peux être hospitalisée à n’importe quel moment, si mon muscle fait un nouveau rejet. C’est comme du ciment dans mon corps. Les médecins ont réussi à retirer l’hydrogel, mais pas la PMMA. J’ai énormément souffert, les médecins creusaient dans ma chair. J’ai 3 trous dans ma jambe droite et quatre trous dans ma jambe gauche.
Ma jambe a pourri. Seuls ma mère et Dieu ont été témoins du degré de souffrance que j’ai traversé. En tout, j’ai dû dépenser près d’1 million R$ pour mon corps, entre les chirurgies esthétiques et les réparations de ses dégâts.
En quête de perfection, j’ai abîmé mon corps. Je ne savais pas que ces produits pouvaient me tuer. Les médecins m’ont vendu cela comme une avancée de la médecine, la nouvelle chirurgie esthétique était sans risque, sans coupure. En principe, c'est fait pour les gens qui ont perdu par exemple un morceau de bras. On leur met cela pour remplir les parties manquantes. Et moi, j’ai mis ça pour arrondir mes courbes et cela a failli me tuer.
Aujourd'hui, je sers Dieu, et je sais qu’il est le Dieu de l’impossible. J’ai confiance en sa volonté. Mais les médecins me disent que je peux avoir un problème à n’importe quel moment parce que mon corps n'a pas résorbé cette matière.
Il me reste ce poison de PMMA dans les pommettes, la bouche, le nez, la mâchoire, les cuisses, le fessier, l’arrière des cuisses et les mollets.
GL. Que penses-tu de toi, lorsque tu es nue devant un miroir ?
AU. J’ai abîmé mon corps. J’ai commencé à faire des tatouages pour essayer de cacher mes cicatrices. Mon corps commençait à devenir violet. La veille de mon hospitalisation, mon corps s’est mis à produire des hématomes, le produit était rejeté par le corps. Mais mon corps était en pleine inflammation. Pendant 1 an, les médecins ont procédé à 4 lipoaspirations pour tenter de retirer le produit.
GL. Ton corps devenait violet, et là il a noirci. Avais-tu des douleurs ?
AU. Plusieurs. Des déchirures, des fortes déchirures. Si je montais une marche d’escalier, la douleur était lancinante. Le produit a commencé à poser un problème 5 ans après son application. L’hydrogel avait commencé à descendre et s’est arrêté au niveau de mes genoux. J'avais des poches d’eau au niveau des genoux. Comme des tumeurs sur chaque genou. C’est là que les médecins ont commencé à retirer le produit, mais la douleur s'était déjà répandue. J’ai sombré dans le coma.
GL. Andressa a vécu une expérience de mort imminente lorsqu’elle a sombré dans le coma, mais avant ce récit, elle va répondre à des questions posées par des spectateurs.
Quand as-tu été le plus humiliée ?
Dans la prostitution, tu es forcément humilié d’une façon ou d’une autre. Par exemple, une fois, j'ai été frappée au point de m’évanouir. Une autre fois avec une fille, nous sommes sorties du bordel pour aller dans un motel avec des clients. Après les actes sexuels, ils ont montré leurs armes et nous ont braqué. Ils nous ont commandé de nous agenouiller. L’un d’eux a pointé son arme sur ma tête et un autre sur la tête de ma collègue. Ils nous insultaient, nous disant que nous étions des poubelles qui méritaient de mourir. Ils nous ont dit que nous étions des prostituées, des femmes sans aucune valeur. Ce jour-là, j’ai cru que j’allais mourir. Je crois que c’était la pire peur que j’aie pu ressentir à l’époque où je me prostituais.
Est-ce que ton comportement dans la téléréalité A Fazenda, était lié au manque de drogue ?
Oui, beaucoup. Dans cette téléréalité, on avait le droit de boire de l’alcool seulement une fois par semaine. Concernant la drogue, c’était interdit. Et moi, j’avais des habitudes avec la cocaïne. J’étais donc retenue pendant 90 jours et je suis devenue folle. Le jour où on avait droit à l’alcool, je buvais tout l’alcool que je pouvais et même on cachait de l’alcool dans les recoins pour pouvoir en boire plus tard. Ma façon de me comporter dans cette téléréalité était la conséquence de manques, mais aussi d’une grande haine qui était remontée. Ç'a donné ces scènes houleuses, dont j’ai encore honte aujourd’hui.
GL. Andressa a vécu une expérience de mort imminente lorsqu’elle a sombré dans le coma, mais avant ce récit, elle va répondre à des questions posées par des spectateurs.
Quand as-tu été le plus humiliée ?
Dans la prostitution tu es forcément humilié d’une façon ou d’une autre. Par exemple une fois j’ai été frappée au point de m’évanouir. Une autre fois avec une fille nous sommes sorties du bordel pour aller dans un motel avec des clients. Après les actes sexuels, ils ont montré leurs armes et nous ont braqué. Ils nous ont commandé de nous agenouiller. L’un d’eux a pointé son arme sur ma tête et un autre sur la tête de ma collègue, ils nous insultaient, nous disant que nous étions des poubelles qui méritaient de mourir. Ils nous ont dit que nous étions des prostituées, des femmes sans aucune valeur. Ce jour là j’ai cru que j’allais mourir. Je crois que c’était la pire peur que j’ai pu ressentir à l’époque où je me prostituais.
Est-ce que ton comportement dans la télé réalité A Fazenda, était lié au manque de drogue ?
Oui beaucoup. Dans cette téléréalité, on avait le droit de boire de l’alcool seulement une fois par semaine. Concernant la drogue, c’était interdit. Et moi j’avais des habitudes avec la cocaïne. J’étais donc retenue pendant 90 jours et je suis devenue folle. Le jour où on avait droit à l’alcool, je buvais tout l’alcool que je pouvais et même on cachait de l’alcool dans les recoins pour pouvoir en boire plus tard. Ma façon de me comporter dans cette téléréalité était la conséquence de manques mais aussi d’une grande haine qui était remontée. Ça a donné ces scènes houleuses, dont j’ai encore honte aujourd’hui.
GL. Tu as réagi violemment dans la téléréalité, lorsque quelqu’un t’a accusée d’être une mauvaise mère.
AU. Dans cette émission, j'ai craché sur des gens, j’étais devenue folle, je me suis comportée de façon honteuse. Mais je ne pouvais pas les frapper, parce que j’avais un contrat de non-agression avec la chaîne de télévision. Nous avions reçu une somme pour entrer dans l’émission et nous devions recevoir une autre somme après. Si je frappais quelqu’un, je perdais tout l’argent, et c’est l’argent qui m’intéressait.
Le pire pour moi, c'est quand elle m’a accusée d’être une mauvaise mère. Je n’ai pas appris à être mère. Aujourd'hui, oui, j’ai appris à être mère et c’est l’une des meilleures choses qui soit arrivée après ma conversion.
Avant, je pensais que l’argent suffisait à tous les besoins. Ma mère ne travaillait pas pour s’occuper exclusivement de mon fils. Elle n’avait aucune idée que je me prostituais. Pour elle, je ne faisais que des shows, des danses. Même lorsque je faisais des couvertures de magazines sexy ou quand je suis entrée dans la téléréalité, elle ne savait pas que le fil commun de tout cela était la prostitution. Ma mère ne se doutait pas que ma célébrité cachait autre chose. Moi, je leur donnais de l’argent et elle prenait soin de mon fils. C'est comme ça que je croyais qu’il fallait faire : grand appartement, voiture de luxe, la merveilleuse vie de luxe dont je rêvais, je l’ai offerte à ma famille. Mais je n’accordais aucune attention à mon fils. Je l’abandonnais à ma mère pour sortir avec mes amis et faire ma vie.
Je sortais absolument tous les jours de la semaine. Je commençais à sentir un vide que je comblais en buvant un peu plus et en me droguant. Je n’arrivais pas à dormir, j’avalais des cachets pour trouver le sommeil. Je prenais 3 ou 4 calmants et au réveil, je sniffais de la coke pour être éveillée.
Les gens ne savaient pas que je vivais comme cela. La cocaïne, ça ne se voit pas, sauf si tu racontes toi-même à quelqu’un, sinon ça ne se voit pas. J’ai commencé à plonger dans une profonde dépression. Je contemplais l’idée du suicide. J’en suis même venue à souscrire une assurance-vie parce que je me rendais compte que ma vie ne pouvait continuer de cette façon. Je ne pensais plus qu’il pouvait y avoir une nouvelle vie pour moi, je me disais que j’avais été si loin dans le mal, dans l'immoralité, qu'il ne pourrait y avoir une autre chance pour moi.
Mon fils a aujourd’hui 10 ans et on me dit que je n’aurais pas dû faire ces révélations dans le livre par égard pour lui. Oui, j’ai honte et j’ai même très honte de ce qui se trouve dans ce livre, mais c’est ma vie et je m’en repens sincèrement devant Dieu. Il n’y a pas une chose là-dedans dont je sois fière. Il y a que Dieu qui puisse mesurer l’étendue de ma repentance. Si je pouvais retourner dans le passé, j’aurais fait des choix très différents.
(En pleurs) Il a fallu que je vive une expérience proche de la mort, il a fallu que je sois dans un précipice, dans un puits profond, pour donner une autre valeur à la vie, à ma famille.
Non, l’argent n’est rien. L'argent est peut-être « merveilleux » par rapport à ce qu'on peut en faire, mais ce n’est absolument rien. Je croyais qu'en étant célèbre, on m’aimerait, toute ma vie au fond, j’ai cherché à être aimée.
J’ai cherché l’amour des êtres humains, c’était une façon de satisfaire mon égo, oui. Quand je m’habillais de manière provocante, quand je portais ces petits vêtements très serrés, c’est parce que je voulais qu’on me complimente. Même si les compliments étaient dégradants comme : « Tu es bonne », moi, ça m’allait. Ça me rendait heureuse, mais c’était un bonheur illusoire. Tout comme le bonheur que procuraient les sacs que j’achetais, les chaussures, etc., mais ça n’avait jamais de fin, ça ne s’arrêtait jamais.
Quand j’étais pauvre, je croyais que le bonheur se trouvait dans la richesse, puis quand j’ai eu des appartements de luxe, des voitures de luxe et ce que l’argent peut acheter, j’ai bien vu que tout cela n’était RIEN. Avec cet argent et ce luxe, j’ai fait 3 overdoses de drogue. Je cherchais la fin de cette vie, je cherchais la mort. Je me sentais inutile, je me demandais ce que j’étais venue faire dans ce monde, était-ce juste pour souffrir ?
(En pleurs) La culpabilité me revenait encore et encore : regarde l’être humain que tu es, regarde le mal que tu as causé autour de toi.
Dans l’occultisme, j'ai fait un « travail », un sort pour tuer quelqu’un. J’ai détruit des familles, j’ai cohabité avec des hommes mariés. La culpabilité revenait dans toute sa force dans ma tête. Je ne mesurais pas mes efforts pour faire le mal, j’avais volontairement choisi le mal.
Toute ma vie, j’avais choisi le mal, et en faisant toujours les mauvais choix, je m’enfonçais dans des sables mouvants. Tous les jours, je m’enfonçais encore et encore. Je n’avais pas de limites…
J’ai été la copine de plusieurs bandits, dont certains étaient mariés, et j’en étais amoureuse. Je pensais qu’un de ces hommes me reviendrait, qu’il deviendrait mon mari et qu’on formerait une famille.
À cette époque, les gens voyaient une Andressa heureuse, les téléspectateurs voyaient une célébrité accomplie, parce que j’étais grande gueule, je répétais : parlez en bien, parlez en mal, mais parlez de moi. Je suis comme ça, je suis heureuse comme je suis !, c'était faux.
J’étais en train de mourir, je me tuais petit à petit à l’intérieur. J’avais monté une fausse image de moi. J’étais mal dans mon être, j’avais besoin d’aide, mais je ne savais ni auprès de qui, ni comment trouver de l’aide, parce que personne ne connaissait tous mes secrets, personne ne pouvait m’aider.
Je ne connaissais pas Dieu, je ne croyais pas en Dieu, alors je n’avais pas de recours, je ne savais pas où chercher de l’aide. Mon hashtag était : #BoirePourOublier
Mon recours était la drogue, les fêtes, l’alcool, des « amis » qui ne sont d’ailleurs jamais venus me voir quand j’ai été hospitalisée plus tard. Aucun d’eux n’est venu, ma mère est la seule qui soit restée à mes côtés, puis quand je me suis convertie, les gens de l’église sont venus me visiter. Aucun de mes « amis » n’est venu, aucun. Alors que lorsque je dépensais beaucoup d’argent dans les fêtes, j’avais beaucoup d’amis, j’étais entourée de gens. Mais dans ma souffrance, aucun n’est venu me voir.
Il a fallu que je voie la mort en face, que j’arrive à ce point-là, pour croire que Dieu existe. Savoir qu’il pouvait me donner une autre vie, savoir que je pouvais moi-même me pardonner en cessant de me torturer à cause du passé. Dieu m’a permis cela, il a enlevé le fardeau que je traînais. Les angoisses, le vide, les pensées et l’envie de mort.
Juste avant mes problèmes de santé, j’avais reçu une proposition d’un magazine masculin où il était question de poser en simulant l’acte sexuel toute seule. Au moment où j’ai reçu cette offre, je me suis tournée vers ma mère, je pleurais en lui disant que si je faisais encore ce type de choses, j’allais me suicider, j’étais déjà à bout.
C’était très bien payé. Mais je ne voyais plus la fin de ça. C'était dégoûtant, je m'en rendais compte, mais je n'arrivais plus à sortir de ce système.
Je commençais à réaliser que jamais je n’aurais de famille, jamais je n’aurais plus de mari, mon fils ne me respectera jamais. Je culpabilisais énormément. J’avais de l’argent et puis quoi ? C'est quoi ce bonheur-là ? Mon compte bancaire rempli ne remplissait pas le vide que j’avais dans moi. Il a fallu que je soufre dans ma chair, dans mon âme, dans mon esprit, il a fallu que je traverse ces souffrances et c’est la meilleure chose qui me soit arrivée finalement. Car il a fallu arriver à ce degré de souffrance pour me rendre compte que Dieu était et est là. Il transforme, il nettoie, il a enlevé ces horreurs dégoutantes que j’avais en moi.
GL. Tu as déclaré vouloir une famille, tu as un fils, et aujourd'hui, as-tu quelqu’un dans ta vie ?
AU. Non, la dernière aventure amoureuse était avec un homme très riche, un homme classé par le magazine Forbes ici au Brésil. Cet homme a une copine officielle, et j’étais celle de l'ombre. Quand j’étais hospitalisée, il m’a même aidé et je le remercie pour cela. Mais c’est aussi vers cette époque que ma conversion a eue lieu. Lorsque j’ai donné ma vie à Dieu, j'ai rompu avec lui.
Il s’est moqué de moi lorsque je lui ai parlé de ma conversion au Christ. Il m’a dit en se moquant que le jour où j’ouvrirais une église, il viendrait au culte. Il ne croyait pas que j’avais réellement donné ma vie à Dieu, il n'en revenait pas que je tourne le dos à tout son argent.
Il me donnait 30 000R$ par mois, il ne pensait pas que j’avais précisément tourné le dos à cela pour suivre un prétendu Dieu, pour vivre une foi, pour croire en ce qui est écrit dans la Bible.
Il s’est moqué de moi et m’a ridiculisée. Mais chacun sa route, je ne pouvais pas l’obliger à me croire ni à croire en Dieu.
Personne d'ailleurs ne croit que je suis devenue chrétienne. Je pense que seul le temps montrera aux gens à qui j’appartiens désormais. Je ne sais pas tout, mais j’avance, je grandis. Je ne cherche pas à ce qu’on me croit ou pas, je veux juste une seconde chance, vivre ma seconde chance. Une seconde chance pour moi, pour ma mère, pour mon fils.
Aujourd'hui, je valorise un simple verre d’eau, je valorise un plat de nourriture, je fais attention à mon alimentation, je valorise l’air que je respire. Chaque respiration est un remerciement à Dieu, je m’écrie : Ahh Seigneur, merci, merci mon Dieu.
Je reviens de loin, je peux regarder même mon oreiller et dire merci à Dieu, parce que je peux me reposer. Je me repose et je sens la paix, la paix. J'éprouve du plaisir à être chez moi, dans ma maison, avec mon fils, à regarder la télévision. Pour moi, c'est la chose la plus merveilleuse au monde : je sens mon fils et je m'écrie : Dieu merci, Merci ! Merci ! Mon année de conversion a été un bonheur inouï !
Pour la première fois je me suis présentée à son école pour la fête des Mères. Je ne m’étais jamais rendu à l’école de mon fils, j’avais peur qu’on se moque de lui, parce que j’étais une célébrité et j’étais une femme très vulgaire.
Alors ma mère l’emmenait à l’école. Mais cette année, je suis allée moi-même. J’ai changé ma façon de m’habiller, j’ai changé beaucoup de choses, l’autre Andressa est morte, morte. Gugu je sais d’où Dieu m’a sortie, et je sais que cette Andressa est définitivement morte. Je ne veux plus jamais revenir en arrière
GL. Es-tu prête à entendre des critiques à ton sujet ? Beaucoup de personnes ne croient pas à ta conversion
AU. Oui, je suis préparée. (Soupirs). J’ai eu une rencontre avec Dieu !
GL. Comment s’est produite ton expérience de mort imminente ?
AU. J’étais dans le service des soins intensifs. En réalité, jusque-là, je ne croyais pas en Dieu.
Ma famille fréquente l’Eglise Universelle depuis plus de 20 ans. Ma grand-mère est décédée en tentant de me convertir, ma mère a essayé aussi de son côté. Elle a beaucoup prié pour moi, quelques fois, je me dis que c’est la foi de ma mère qui m’a sauvée.
Lorsque j’étais dans le service d’urgence, souffrant énormément, j'avais la certitude que quelque chose allait se passer. J’avais si mal que je savais que j’allais mourir, les douleurs étaient insupportables. Ma pression était à 7 pour 3. J’avais tellement mal que je vomissais beaucoup. Je savais que j’allais vers la mort. Je pense qu'un athée, à l’heure du désespoir, croit à Dieu. C’était le seul à qui je pouvais demander de l’aide. Ce qui m'arrivait n'était plus du ressort humain.
Lorsque j’ai sombré dans le coma, je suis sortie de mon corps. J’ai vu mon âme sortir de mon corps. Je savais que c’était mon corps là, inerte. Je voyais l’hôpital et les gens qui s’y trouvaient. Mon âme montait, jusqu’à ce que j’arrive dans un endroit très éclairé, très silencieux. À cet endroit, une paix immense régnait.
J'étais seule, j’étais nue, j’ai vu mon âme nue, je n’avais aucun vêtement, je me suis regardée, je n’avais rien, ni vêtements, ni bijoux, rien.
Cet endroit très éclairé était le jugement, je savais que c’était mon tribunal.
AU. J’ai pensé : Mon Dieu, je suis morte ! J'ai eu conscience que j’étais morte et que j’allais passer par un tribunal.
J’étais là pour être jugée. J’avais la révélation que mon âme irait quelque part et ce n’était pas un bon endroit.
J’ai eu un retour de mémoire fulgurant dans mon esprit, tout ce que j’avais fait de mauvais revenait. Je vous assure, même le fait d’avoir lancé un mauvais regard à quelqu’un, tout était là, tout ce que j’avais fait de mauvais depuis le début me revenait comme un film.
Puis j’ai senti une puissante force se rapprocher de moi, une force très brillante, très paisible, vraiment très puissante, je n’ai pas de mots pour définir une telle puissance, mais je savais que c’était Dieu. C’était Dieu Gugu..., c’était Dieu, je savais que c’était Dieu…, c'était Lui (pleurs).
J’ai baissé les yeux, j’avais honte, je lui ai dit : Dieu, tu te manifestes en ma présence, je ne mérite pas ça.
Je demandais pardon, mon Dieu, pardonne-moi, pardonne-moi, pardonne-moi. Je suis morte, non, s’il te plaît, accorde-moi une seconde chance, pardon, pardon, pardon.
Donne-moi la chance de m’occuper de mon fils, pardonne-moi, mon Père, maintenant je sais, je vois que tu existes, pardonne-moi, pardonne-moi… (pleurs)… Pardonne-moi pour avoir blasphémé ton nom, pour avoir dit que tu n’existais pas, pardon, pardon, pardon ... (pleurs).
C’est alors que j’ai senti que je suis revenue dans mon corps, ce que j’ai vécu ne peut sortir de mon esprit, que mon fils meurt à l’instant si je mens.
J’ai vécu cela, Dieu est témoin de ce que j’ai vécu de l’autre côté, j’ai vécu cela, j’ai vu.
Lorsque je suis revenue dans mon corps à l’hôpital, cela faisait 3 jours que j’étais partie. Les médecins avaient commencé à me débrancher, ç'a fait la une des médias au Brésil, mais aussi ailleurs dans le monde.
Mes poumons ne fonctionnaient plus, mon système respiratoire était à l’arrêt ainsi que mes reins. J’avais une septicémie, une infection généralisée. Les médecins qui ne croyaient pas en Dieu ont dit à ma mère qu’il ne restait plus que la prière, autrement dit, c’était fini pour moi. Ma mère priait, priait, cela a eu un impact, parce que de l'autre côté, Dieu me faisait miséricorde.
Lorsque je suis revenue dans mon corps, j’ai respiré fort, j’étais intubée. Je me souviens que j’ai réappris à respirer. Aujourd'hui, je valorise le souffle, la respiration, la vie. Ce souffle de vie …
Avec ce premier souffle, j’ai senti que Dieu me redonnait la vie. Cette même nuit, l’âme de la mort (un démon) est venue me chercher. Il est venu jusqu’au bord de mon lit pour m’emmener. C’était une chose très sombre, très grande, très mauvaise, froide, gelée. La peur et des cris l’accompagnaient. Il y avait deux parties, comme une âme noire et une autre grise, je savais que c’était la mort. La mort, c'est un truc, un esprit, et cet esprit est venu réclamer mon âme.
Cet esprit s’est approché de moi, il a mis la main dans mon corps pour sortir mon âme, et mon âme a bougé, j’ai crié : Maman ! Maman !
Je me débattais, j’essayais de résister. Ma mère pouvait voir que j’étais en agonie. Je criais au secours, au secours ! Personne n’entendait mes cris.
Ma mère, les infirmiers, tout le monde voyaient que j’étais agitée, désespérée, mais personne ne savait que l’esprit de la mort était là et personne ne savait que je criais parce qu'il essayait de m'emmener.
Je pleurais, je désespérais, et j’ai entendu ma mère faire de fortes prières. Elle disait à Dieu : « Non, mon Dieu, non, s’il te plaît, cette enfant, je te l’avais confiée. »
Ma mère faisait tout ce qu’elle pouvait, elle priait, elle me bénissait, elle chassait les démons, elle faisait tout, elle prenait position, elle chassait tout ce qui n'était pas la volonté de Dieu. Elle a rappelé à Dieu qu’elle m’avait confiée à lui quand je suis née. Elle demandait à Dieu que je n’aille pas en enfer, mais que mon âme lui revienne.
Soudain, l’esprit de mort est parti.
J’avais entendu dire que si tu ouvrais ton cœur à Christ avant de mourir, tu étais sauvé de l’enfer. Alors dès que le démon de la mort est parti, j’ai demandé à ma mère d’appeler un pasteur parce que je voulais donner ma vie à Jésus très rapidement, avant que le démon revienne. Mes premiers mots étaient : Maman appelle le pasteur, appelle le pasteur ! je suis prête pour Jésus !
Ma mère est revenue avec plusieurs pasteurs. Dès ce jour le processus de conversion a commencé, les pasteurs m’aidaient sur tous les points, j’étais prise en charge psychologiquement.
Durant 18 jours, je souffrais encore des conséquences des chirurgies. J’ai été réanimée plusieurs autres fois.
Au bout de 18 jours, les médecins n’étaient pas optimistes à mon sujet. Je pleurais beaucoup. Un jour sans le vouloir, j’ai mis un doigt dans un des trous de ma cuisse, ce qui en est sorti m’a désespérée, je me demandais comment j’allais vivre avec ces jambes, je pourrissais de l'intérieur.
À cette époque, j’étais une présentatrice télé, mais je me prostituais encore parce que je gagnais davantage que mon salaire de la télé. Je devais maintenir le niveau de vie que j’avais atteint.
Quand j’ai vu ce que mon corps devenait, j’ai eu peur, je me suis demandé de quoi j’allais vivre, qu’est-ce que je deviendrais si je n’avais plus de revenus. Le docteur a évoqué le fait que je ne puisse plus marcher.
À ce moment, une pensée réconfortante m’a traversé l’esprit : À présent, tu connais Dieu, il est puissant, il pourvoira.
C’était une pensée réconfortante, on me demandait de me calmer, d’être patiente. Ma mère est partie à l’église, elle a dit qu’elle en avait besoin pour prier. Quand elle est partie, j’ai eu comme un ras-le-bol, j’ai parlé à Dieu :
Seigneur, je sais maintenant que tu existes, j’ai été en ta présence et je sais que ce n’est pas de la folie. Tu existes, tu es puissant. Je n’accepte plus de rester dans cet hôpital, je veux ma guérison dans 7 jours !
Et en 7 jours, j’ai vu une nette amélioration, les trous se sont refermés au grand étonnement des médecins.
Les gens ont vu mes trous, c’était partout sur internet. Les médecins ne croyaient pas que ces trous que j’avais depuis des mois se soient fermés en quelques jours.
Le 24 décembre, j’ai été libérée de l’hôpital. Quand je suis rentrée, j’ai regardé les réseaux sociaux. Tout le monde était à la plage. J’ai eu envie aussi d’aller m’aérer à la plage. Cela faisait déjà 5-6 jours que j’étais sortie de l’hôpital. J’avais besoin de m’égayer, je croyais encore que c’était dans ce genre de choses que je me ressourcerai véritablement, avec des amis, à la plage. Depuis mon divorce, je passais tous mes étés à la plage. C’était la première fois que je passais un 1er janvier … à l’église. [Au Brésil, l’été s’étale de janvier à mars], alors j’ai voulu aller à la plage rejoindre les autres.
GL. Après tout ce que tu as traversé, y compris ce que tu as vécu de l’autre côté, tu…
AU. Je suis têtue, j’ai des réflexes sur lesquels je dois encore travailler. Mais quand j’ai décidé d’aller à la plage, j’étais encore assez orgueilleuse, je me disais que j’avais mon Dieu dans mon cœur et que je n’avais pas vraiment besoin d’apprendre des choses de la Bible. J’allais à l’église, parce que ma mère allait à l’église, mais je ne pensais pas avoir besoin d'apprendre des choses, d'évoluer dans la vie chrétienne. [les Brésiliens vont à la plage du 31 décembre au 1er janvier vêtus de blanc, pour honorer la déesse de l'eau, Iemanja]
Je suis donc allée à la plage, j’ai attrapé une bactérie.
AU. En quelques heures, j’ai attrapé une dangereuse bactérie et là, j’ai souffert, encore plus que lors de la première infection.
Ma pauvre mère ! J'ai vraiment été un fardeau pour elle. Après avoir supporté ma première infection, il fallait encore qu’elle s’occupe de moi. Le temps de rentrer à la maison, j’étais infectée.
Une personne de l’église est venue me voir avec des questions précises : que sais-tu de Jésus ? Je lui réponds que ce que je sais de Jésus, c'est ce que j’ai vu dans les films.
Elle m’a demandé de lire la Bible ou d’écouter la Bible sur internet. Si je n’arrivais pas à me concentrer dans la lecture, elle m’a demandé d’écouter la Bible audio sur l’ordinateur. Elle m'a fait comprendre qu'il fallait connaître les Évangiles, il fallait que je lise au moins : Matthieu, Marc, Luc, Jean !
Là, j’ai pris les évangiles qu’elle avait, j’ai commencé à lire. Quand je lisais, une paix descendait sur moi. Cette paix commençait à remplir mon être au fur et à mesure que je lisais. J’étais étourdie par cette sensation et je parlais à Dieu : Mon Dieu, c’est mieux que n’importe quelle drogue que j’ai déjà goûtée ! Une paix, une paix, une paix qui remplissait mon vide intérieur. Je constatais que c’était ce que je cherchais depuis longtemps, c’était le remède dont j’avais besoin. Cette chose-là, ces Évangiles, c’est de l’or ! Cette Parole, la Parole de Dieu, ces mots étaient vivants, ces mots me réconfortaient. Ces mots me disaient que Dieu me pardonnait, j’entendais le pardon de Dieu. Je vois que Jésus pardonne une prostituée. Dieu est capable de pardonner même des personnes encore pires que moi.
GL. Qui peut assurer que la Andressa Urach du passé, celle-là qui a vu, qui a senti la présence de Dieu, qui a pourtant repris un temps son ancien comportement, qui a lu la Bible, qui s’est à nouveau transformée… Qui dit cette Andressa du passé, ne va pas se réveiller à nouveau ?
AU. Non, elle ne se réveillera pas et tu sais pourquoi ? Parce que j’ai découvert l’amour de Dieu. Je ne peux obliger personne à me croire, le temps fera son œuvre. Je ne cherche pas à me justifier devant les hommes, je cherche le pardon de Dieu et je sais que Dieu m’a déjà pardonné. Mon livre, c'est le minimum que je puisse faire.
Il faut que les gens sachent que Dieu pardonne et à quel point il pardonne. Dans ce livre, je confesse tous mes péchés pour aider justement les gens qui sont perdus, des personnes qui sont dans l’abîme, comme je l’ai été.
Je ne voyais aucune issue, je ne connaissais pas Dieu, je ne croyais pas que Dieu pouvait faire quelque chose pour moi. Je voudrais que les gens en lisant mon histoire se disent : attends, moi aussi, je peux bénéficier d’une seconde chance !
Oui, il y a des révélations polémiques. J'ai entendu des critiques qui me disaient qu’il n’était pas nécessaire de m’exposer à ce point. Je réponds OUI, c'était nécessaire. Il y a des gens qui sont prisonniers de ces vies, qui ne savent pas qu’il y a une issue, qu’il y a un Dieu vivant.
Il est vrai que peu de personnes sont capables d’avouer des choses aussi terribles, d'avouer avoir commis les choses dégoutantes que je confesse dans ce livre. Mais c’est pour aider ceux qui ont besoin d’aide, des gens qui cherchent de l’aide avant qu’elles ne se fassent du mal à elles-mêmes en tentant d'échapper à cet enfer.
J’ai fait tellement de mal et à tellement de personnes, qu’aujourd'hui, je me dois de faire ce qui est bien. Aujourd'hui, je sais qu’il y a un Jugement, mais j’ai ma conscience tranquille. J’ai fait des choses horribles, mais cette personne est morte, et aujourd'hui, je suis une autre personne à qui Dieu a accordé de vivre une autre histoire.
GL. Dans ton ancienne vie, il parait que tu avais été payée pour feindre une relation amoureuse avec un chanteur connu, est-ce vrai ?
AU. Je n’ai pas envie d’exposer quelqu’un d’autre, dans mon livre, je n’ai mentionné le nom de personne. C’est moi qui me confesse, j’expose les histoires, pas les gens, dans le but de montrer de quoi est capable un être humain. De ce que j’ai été capable de faire.
GL. Pourquoi quelqu’un paie pour faire croire aux médias qu’il sort avec une personne connue ?
AU. Pour accroître sa propre popularité. Tout pour la célébrité, n’importe quoi pour la célébrité ! Les simulations de relations amoureuses, j’ai moi-même montré plusieurs fois mes sous-vêtements aux paparazzis en feignant l'accident. J’ai fait croire qu’on m'avait volé ma tenue de carnaval pour faire un scandale et apparaître dans la presse pour satisfaire mon ego.
GL. Tu as couché avec des joueurs de football au Brésil et en dehors du Brésil
AU. Oui. Ce sont des Brésiliens qui jouent à l’étranger et des footballeurs étrangers également. C’est plus facile de les retrouver à l’étranger, parce qu’ils habitent dans des grandes villas, et c’est plus discret. La prostitution avec eux est mieux organisée. J’ai couché avec plusieurs footballeurs connus, certains moins connus. Ce sont pour la plupart des joueurs de football mariés, certains ont des enfants. Ces footballeurs paient très cher, puisqu'ils payent aussi pour la discrétion. Ils savent aussi qu’en couchant avec une personne connue dans les médias, la fille ne va pas le crier sur tous les toits, car elle avouerait par là qu’elle se prostitue.
La mise en relation se passe lors des fêtes.
GL. Tu es allée à Madrid pour rencontrer Cristiano Ronaldo
AU. Si j’ai mentionné le nom de Cristiano Ronaldo dans le livre, c’est parce que l’histoire avec lui avait été médiatisée. Depuis ma conversion, je lui ai personnellement demandé pardon, à lui et à sa compagne de l’époque, Irina.
Car… je l’ai piégé.
J’avais un plan, tout a été monté. C’est grâce à un joueur brésilien qui jouait au sein de la même équipe de Cristiano Ronaldo. Il nous a mis en contact lors d’une fête russe. Nous étions en pleine discussion et j’ai dit au joueur brésilien que mon rêve était de coucher avec Cristiano Ronaldo. Il a pris mon numéro de téléphone et l’a passé à Cristiano. J’étais déjà rentrée au Brésil lorsque Cristiano est entré en contact avec moi.
J’ai alors commencé à enregistrer toutes nos discussions, dans le but de le piéger. J’ai pris un billet d’avion pour me rendre à Madrid, parce que je voulais que les médias croient que j’étais avec lui.
Je voulais qu’il fasse une photo avec moi, une photo de fan simplement, je désirais faire le buzz au Brésil avec ça.
J’avais tout planifié, avec les paparazzis, tout était organisé pour faire croire à autre chose. J’ai averti mon ami paparazzi en lui disant que j’étais au niveau de telle fenêtre de l’hôtel. Il se tenait donc prêt à faire des photos. Cristiano n'est pas venu, il m’avait de ce fait énervé. Je voulais me venger de lui parce qu’il ne s’était pas présenté au rendez-vous. Lorsque je suis rentrée au Brésil, j’ai envoyé nos conversations au magazine britannique The Sun, sans même leur réclamer de l’argent, je leur ai fait croire que j’avais couché avec Cristiano
Il a réagi en disant qu’il allait me faire un procès. Puis j’ai commencé l’émission de téléréalité et il n’est plus jamais entré en contact avec moi. Ça s’est arrêté là.
Depuis, Andressa travaille comme reporter sur la chaîne Record où elle anime une émission hebdomadaire « Eu Sobrevivi » (J'ai survécu), elle y relate les témoignages de personnes ayant survécu à des grandes épreuves.
GL. À la nouvelle Andressa !
AU. Merci !