L’année 2012 a été particulièrement difficile pour moi. Tout allait absolument mal et j’étais en proie à des tourments, à des incertitudes et je menais diverses batailles spirituelles intenses.
J’essayais donc d’occuper mon temps autant que possible et le soir quand je rentrais, je buvais un verre d’alcool. Oui juste un verre. Cela me détendait et j’appréciais la sensation d’avoir le cœur plus léger en l’espace d’un moment mes problèmes semblaient si loin que je pouvais commencer à dormir.
J'ai laissé cette habitude s'installer tous les soirs après la prière. Cela a duré 2 ans avant que je me pose la question du vice. Dans le même temps je trouvais cela ridicule même d’en parler, il s’agissait d’un verre d’alcool, ou selon les soirs, d’un shoot d’alcool fort. Mais au fond de moi quelque chose m’accusait, car j’attendais ce moment plus que la prière, et je recevais plus de joie de l’alcool que de Dieu.
J’avais ce petit RDV euphorique juste avant de me coucher, et j’ai commencé à me dire que rien ne pouvait prendre la place de Dieu dans mon cœur. J’en ai alors, parlé à Dieu :
"Puisque je ne peux rien te cacher je dois te dire que je reçois un soulagement immédiat avec ce petit verre d’alcool plus que lorsque je prie. Cela fait déjà deux ans que mon espoir est devenu ce petit verre plus que toi.
Qu’est-ce qui fait que je ne reçoive pas la joie et le soulagement de ta part chaque jour et chaque nuit ?!
Il y a certainement une erreur dans ma façon de prier ou la façon dont j’espère en toi. Je manque peut-être de foi et je bois un peu en attendant que tu fasses quelque chose. Mais en même temps, j’ai l’impression de bloquer mes bénédictions, j’ai l’impression que tu attends que je cesse l’alcool, pour me donner quelque chose. Parce que tu veux reprendre ta place. J’ai vu dans les psaumes que tu dois être ma joie, mon espérance et mon bouclier. Or je dois avouer que depuis deux ans, c’est ce petit verre qui fait ce travail tous les soirs en moi. Quand je finis mon verre, mes yeux changent, mes problèmes sont loin et c'est ce qui me donne l’espérance et me donne un bouclier qui minimise mes soucis. Est-ce normal ?! Est-ce constructif ?! Je ne le pense pas, cela est basé sur du néant, ce n’est pas ce que tu enseignes "
J’ai effectué un petit test pour savoir si j’avais une addiction. J’ai tenu 3 semaines sans alcool, les premiers jours étaient étranges, mon « rituel » me manquait. Mais au bout du 3e jour je n’y pensais plus. J’ai donc tenu plusieurs semaines, et j’ai recommencé mes rituels, parce que cela me manquait et que j'essayais de me convaincre que ce n'était pas un problème. Mais je savais au fond de moi que ce n’était pas normal, un chrétien ne peut agir comme s’il ne connaissait pas Dieu, en mettant l’espérance de sa joie dans autre chose que Dieu, et ce, au quotidien.
J’ai donc prié et même jeûné, pour que Dieu remplisse ce vide là, et qu’il reprenne la place que j’avais durablement donné à l’alcool.
J'ai sans cesse prié pendant encore un an, je ne voyais aucun résultat, je n’avais pas assez envie envie de me battre, mais j’avais envie de plaire à Dieu. Je m’appuyais sur le verset de Philippiens pour dire : « C’est toi qui produit en moi le vouloir et le faire ». Mon âme n’avait aucune envie, mais mon esprit voulait bien faire. (Philippiens 2:13 car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir).
Je m’étais préparé à ajouter cette bataille aux autres que je menais déjà dans mon processus de sanctification, car je ne voyais pas de résultats. Je me suis dit que c’était une chose que je devais combattre durant de longues années comme d’autres péchés et défauts que j’ai.
Pourtant, dès le 1er janvier 2018, du jour au lendemain, je n’ai plus eu envie d’alcool, cela ne me disait plus rien. Je me suis réveillé comme si je n'avais jamais connu l'alcool de ma vie. Cela fait plus d’un an et je glorifie Dieu que ce rituel ait été effacé de ma vie non par ma force mais parce que Dieu a décidé qu’il était temps de m’épargner cela, j'avais de mon côté simplement persévéré dans la prière.
Même si cela semble insignifiant pour certains, pour moi c’est un miracle car je n’ai rien fait à part persister dans la prière. Je ne m’attendais pas à ce que cela soit aussi radical, je pensais que ce serait progressif, pas du jour au lendemain comme ça, alors que je n’avais pris aucune résolution comme ce qui se fait en début d’année. Je ne me suis jamais dit : cette année j’arrête l’alcool, c’est justement en faisant ce genre de choses que j’échoue toujours. J'ai constaté que Dieu est maître du temps, à moi de prier et à lui d’intervenir en son temps. Ce n'est pas la première que quelque chose "sort" du jour au lendemain de ma vie avec facilité, alors que j'ai combattu longtemps par diverses techniques humaines. Aujourd'hui toute mes joies et euphories viennent de Dieu. Lorsque j'ai le cœur lourd je parle à Dieu jusqu'à ce qu'il se soulage. J'ai réappris à recevoir la paix, sans artifices.