Des milliers de personnes ont formé une file d'attente de près de 1,5 km à Genève où se déroulait une distribution de nourriture pour la sixième fois, indique l'AFP.
À Genève, ils étaient des milliers à faire la queue samedi 9 mai pour de la nourriture. Dans cette ville réputée pour son raffinement, la file d'attente a commencé à se former dès 05h00 devant la patinoire des Vernets, selon l'association Caravane de Solidarité, le principal organisateur.
Quand la distribution a débuté, quatre heures plus tard, la file, où les gens portaient des masques et se tenaient à deux mètres les uns des autres, s'étirait sur environ 1,5 km. Pour les organisateurs, ils étaient plus de 2.000.
«Nous allons un peu crescendo», déclare à l'AFP la directrice de Caravane de Solidarité, Silvana Mastromatteo. Cette distribution était la sixième organisée depuis le début de la crise du nouveau coronavirus, et à chaque fois la demande est plus forte.
Et cette file d'attente interminable...
— Marie Prieur (@marie_prieur) May 9, 2020
À 13h30: - "Vous êtes là depuis quelle heure ?"
- "10h" #Caravanedelasolidarité #Genève pic.twitter.com/fk72o8OcSv
Silvia, 64 ans, originaire des Philippines, attend depuis trois heures. «Nous avons besoin de nourriture», dit-elle. «Tout est tellement plus difficile depuis le début de la crise.»
Environ 1.500 grands sacs à provisions remplis de riz, de pâtes, de café instantané, ou encore de céréales sont entreposés le long des murs du grand hall d'entrée, et remplissent un hall voisin.
Et si les réserves de nourriture sont épuisées, des bons de 20 francs suisses (un peu moins de 19 euros) seront distribués, explique Patrick Wieland de l'ONG Médecins sans frontières (MSF), co-organisateur. MSF offre également des tests Covid-19 aux personnes présentant des symptômes.
Une enquête menée sur 550 des personnes venues la semaine passée montrait que plus de la moitié d'entre eux étaient sans papiers, mais qu'un tiers avait un permis de résident et environ 4% avaient la nationalité suisse.
Mesures restrictives
La Suisse a mis en place mi-mars une série de mesures d'urgence, dont la fermeture des restaurants et de la plupart des autres commerces. Le virus a tué plus de 1.500 personnes.
Le pays a commencé à lever progressivement ces mesures, mais le quasi-arrêt de l'économie pendant deux mois a eu des conséquences terribles pour les travailleurs sans papiers et, plus généralement la population particulièrement vulnérable.
Selon l'Office fédéral de la statistique, environ 8% de la population suisse, soit près de 660.000 personnes, vivent dans la pauvreté, sur environ un million considérées en situation précaire.