C'est le cas de Ranya Abd al-Masih, 39 ans. Mariée et mère de trois filles, elle a subitement disparu. Quelques jours plus tard, elle s’exprimait dans une vidéo où elle déclarait qu’elle s’était convertie à l’islam et qu’elle rompait tout contact avec sa famille. Ses proches et son église sont persuadés qu’elle ne s’est pas convertie de son plein gré mais qu’elle y a été forcée, sûrement sous la menace.

Bien qu’elle ne dispose pas de chiffres exacts, l’ONG Coptic Solidarity basée aux Etats-Unis, estime que les chrétiennes coptes, jeunes filles ou femmes mariées, qui disparaissent en Égypte se comptent par centaines. Certaines réapparaissent à un moment donné et annoncent qu’elles se sont converties à l’islam mais d’autres ne donnent plus jamais signe de vie. 

 

Impact psychologique

Selon un ancien ravisseur, ces enlèvements sont commandités par des groupes islamiques. Ils reçoivent de l'argent pour chaque femme enlevée, et ils paient également la police pour s'assurer leur indulgence. Il raconte : «Les ravisseurs menacent les filles pour qu'elles se convertissent à l'islam. Une fois qu'elle atteignent l'âge légal, un responsable islamique complice atteste de la conversion, établit un certificat officiel et fait changer la mention de la religion sur la carte d'identité de la fille.»

Cette menace constante est difficile à supporter psychologiquement. Particulièrement dans les zones rurales, les chrétiennes n'osent pas sortir seules de chez elles et doivent être constamment accompagnées d'un parent masculin pour les protéger.

Les jeunes filles mineures issues de familles vulnérables sont particulièrement ciblées, enlevées et mariées de force, d'autant que se marier très jeune est la norme dans la société traditionnelle.