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Veuve avec des enfants, j’étais professeure à l’université lorsque j’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari, puis mon ex mari.

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Je n’aspirais à rien de spécial avant de le rencontrer. J’avais une trentaine d’années, même si je ne cherchais pas forcément à me remarier, je ne sais pas si j’avais envisagé de terminer ma vie seule avec mes enfants.

J’ai été séduite par cet homme qui me semblait équilibré. Il était converti depuis peu au christianisme. Lui aussi, élevait seul ses enfants dont certains étaient majeurs.

Il avait de bonnes manières, il était très élégant, il n’élevait jamais la voix, il avait des bonnes valeurs et il était financièrement stable. Rien, absolument rien ne semblait s’opposer à l’idée que nous nous mariions. Haut fonctionnaire, il a été envoyé à New York, j’ai dû abandonner mon poste pour élever les multiples enfants de cette famille recomposée. Tout se passait bien, j’ai encore enfanté. Tous les enfants étaient bien élevés, tous très affectueux et respectueux, ils m’appelaient tous maman, mêmes les plus grands qui avaient 17 et 18 ans.

Lui était souvent absent, appelé à gauche à droite dans tous les pays de la planète. En dehors de la présence des enfants, je me sentais seule. J’avais des sentiments mitigés, je sentais des choses, j’avais des intuitions, je les refoulais. J’essayais de rester concentrée sur ma vie en chassant les mauvaises pensées pour avoir un peu de paix.

Un jour, une femme inconnue m’appelle. J’entends les pleurs d’un nouveau-né, elle approche le bébé pour que j’entende bien ses pleurs et l’inconnue me dit que ce sont les pleurs de l’enfant de mon mari.

Une femme m’appelle d’un numéro étranger pour me dire que mon mari venait d’être père. Sous le choc, je contacte un privé. Il parvient à se rendre dans le pays en question, et effectivement j’ai les preuves que mon mari a bien eu un enfant avec une jeune femme.

J’étais perdue. Je ne pensais pas que cela arriverait à nos âges. Je pensais et je croyais qu’après avoir vécu tous les deux des précédentes unions, nous avions réellement décidé de nous concentrer sur celle-là et terminer notre vie ensemble. J’avais confiance en sa foi chrétienne, je croyais qu’il était un homme bon, nous priions ensemble lorsqu'il était là, et nous allions au culte le dimanche quand il le pouvait. Nous étions ce type de parents qui faisaient honte aux enfants parce que nous dansions à l’église lors des louanges.

 

Comment avait-il pu me trahir de la sorte ?!

 

J’étais totalement perdue. J’avais déjà 40 ans, lui 60 ans. J’avais abandonné ma carrière, je ne savais pas ce que j’allais devenir. Je ne pouvais pas partir quelque part pour me reposer et évacuer ma douleur, je ne pouvais pas abandonner nos enfants dont la dernière avait à peine 5 ans. Je devais faire comme si tout allait bien, et ne rien dire. Lorsque les journées se terminaient, je me mettais à genoux devant mon lit pour parler à Dieu. Tous les soirs je passais du temps dans cette position pour évacuer ma souffrance et lui dire tout ce qui me passait par la tête.

Mon mari se doutait que j’avais su pour sa jeune maîtresse. Il m’évitait, prétextant des missions diverses. Il évitait la confrontation, cela faisait presque un an que nous ne nous étions pas vus.

Je n’avais pas de contact avec sa famille. Ils étaient musulmans et ils avaient mal vécu sa conversion au christianisme, puis plus tard, son mariage avec une chrétienne. Mais ils m’ont appelé, ils m’ont fait comprendre qu’il avait le droit d’avoir jusqu’à 4 épouses et que je n’avais pas à me plaindre, je devais me contenter d’élever les enfants et m’estimer heureuse.

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C’est certainement une chose à laquelle je ne m’attendais pas. Je n’ai rien demandé et on m’appelle pour rajouter l’horreur à ma souffrance.

Je crois que nous traversons tous des crises où on se rend compte qu’on est seul au monde. Et c’est là qu’on réalise que la seule personne qui puisse nous comprendre, c’est Dieu. Il savait mon incompréhension, il savait pourquoi j’étais perdue, il savait ce que j’avais espéré en me mariant et il savait quelles étaient mes craintes concernant l’avenir.

Un jour mon mari a enfin daigné se présenter à la maison. Il était distant. Il n’avait pas l’air désolé. Cela n’a fait qu’augmenter mes souffrances et ma frustration. Alors que ma vie s’écroulait, de son côté tout semblait aller pour le mieux. Il brillait professionnellement, il avait pris une telle ampleur que vous l’avez certainement tous vu au moins une fois à la télévision ou dans la presse écrite, où que vous soyez dans le monde. Je n’étais pas jalouse de sa carrière, mais je trouvais tout cela injuste dans la mesure où quelqu’un t’inflige une peine, il ne s’excuse pas et tout marche très bien pour lui, alors que de mon côté, ma vie était à terre.

Tout cela me poussait encore plus vers Dieu. Je me suis demandée si Dieu avait vraiment approuvé ce mariage. J’ai réalisé qu’en réalité je n’avais pas vraiment insisté dans ce sens. Tout semblait tellement parfait à l'époque, que je ne me souviens pas avoir demandé à Dieu son avis. Je me souviens avoir demandé des bénédictions, mais je n’ai pas demandé si je devais vraiment entreprendre cette alliance.

Il est vite reparti en mission. Tous les soirs je me tenais dans la même position sans sentir de soulagement. Parler à Dieu me permettait d’évacuer temporairement le trop plein de souffrances. J’ai alors senti que mon mari n’était même plus chrétien. J’ai vu des photos et j'ai eu des échos de sa famille. Il ne me l’a jamais personnellement avoué, ni à ses enfants qui sont actuellement tous majeurs et toujours chrétiens à ce jour.

Lorsque j’ai appris la reconversion de mon mari, j’ai aussi compris qu’il était définitivement parti, notre mariage était fini. En effet, il n’a pas tardé à me signifier qu'il me quittait. J’étais entre la fatalité et le soulagement. 

Je craignais le déchirement de cette famille. Est-ce qu’il allait me retirer ses enfants qui étaient devenus les miens ? Où allions-nous vivre ? Je devais reprendre ma carrière, mais comment ?

Je ne savais pas comment cela allait se passer. S’il me laissait les enfants je ne pouvais pas changer de ville pour ne pas les traumatiser davantage. Je n’avais pas d’argent, je dépendais de mon mari et durant ce mariage j’avais été vraie. Je ne voulais pas lui soutirer des sous pour me faire une cagnotte, je demandais seulement ce dont j’avais besoin et ce dont le foyer avait besoin. Mon compte en banque n’était pas reluisant. Je me demandais si je n’avais pas fait une erreur si je n’avais pas été idiote. Mais dans mes prières, j’ai senti que Dieu me disait non, j’avais été honnête et que je ne devais pas le regretter. Je me demandais si ce n’était pas moi qui inventais cette voix, parce que je me disais qu’au vu de la situation, j’avais totalement raté ma vie. J’aurais mieux fait de rester veuve, j’avais un très bon poste à l’université, j’étais indépendante, mes enfants et moi ne manquions de rien.

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J’ai senti que je devais trouver un logement. Je voulais acheter une maison. C’était comme un regain de ma dignité, de mon indépendance. Je ne sais comment l’idée a germé, car je n’avais pas d’argent. Tous les enfants ont choisi de rester avec moi, je n’allais pas les abandonner.

J’ai commencé à soumettre la situation au Père. Je lui ai dit que j’avais besoin d’une maison et que je n’avais pas les moyens d’en acheter. Je ne voulais plus rien de mon mari parce qu’il représentait toute la souffrance que j’éprouvais. C’était un être humain qui m’avait tellement fait souffrir que j’avais souhaité mourir. Je ne voulais rien de lui. Je lui ai rendu ses bijoux et tous ses cadeaux. Je ne voulais aucun souvenir, plus rien qui venait de sa part. Si je voyais une bague qu’il m’avait offerte, je pouvais pleurer toute une journée parce que je me souvenais du jour où j’ai reçu le cadeau. Ce n’était pas par orgueil que je ne voulais rien de lui, mais pour éviter plus de  souffrance.

 

Je pouvais souscrire à un crédit, mais je ne voulais pas. Toute ma vie j’ai fui les dettes. J’ai été élevée dans l’idée que Dieu n’aimait pas les dettes, et je l’ai vu à plusieurs reprises dans la Bible. Je n’avais pas connu des chrétiens qui avaient des dettes à l’époque, ni dans mon enfance. Je voyais qu’ils économisaient et payaient comptant. C’était comme cela dans ma famille et autour de moi, de sorte que je n’ai jamais rien acheté par crédit. Ce n’était pas mon éthique ni ma façon de voir les choses. Même si le monde actuel est construit de sorte qu’on peut difficilement échapper aux dettes, je ne le voulais pas. Voilà quelqu’un qui n’a pas encore de travail et qui demande quand même une maison à Dieu.

Ce n’était pas ma principale demande. Je priais et je jeûnais d’abord pour que Dieu apaise mon cœur, ensuite qu’il m’aide à oublier mon mari qui s’était encore remarié soit dit en passant, avec une femme dont je n’avais jamais entendu parler; enfin, qu’il me montre où aller et comment réorganiser ma vie.

 

Un jour je me balade dans les rues de New York et par inadvertance je tombe dans un trou et je me casse une jambe. Est-ce que j’avais vraiment besoin de cela ?! Je me souviens que la Bible dit qu’il faut rendre grâce en toute chose. Je m’exécute le cœur lourd. Je dois forcer mon âme à le faire. Les larmes coulent, je suis fatiguée, je n’en peux plus, je m’effondre et je pleure beaucoup. Puis je réalise que tout ce temps les pompiers m’ont évacué et que je me trouve à l’hôpital, plâtrée jusqu'à la poitrine. J’étais là sans être là. Lorsque je suis totalement calmée, j’avertis les enfants et lorsque je raccroche, on me dit que des messieurs veulent me voir.

Les avocats dans ce pays font des publicités sur des panneaux et à la télévision en cherchant agressivement les clients.

Si vous êtes impliqué dans un fait divers vous êtes contacté par plusieurs d’entre eux sans avoir rien demandé. C’est ainsi que j’apprends que la ville est fautive, car elle n’a pas signalé le trou et ne l’a pas sécurisé. Je suis encore dans un lit d’hôpital lorsque je signe un accord d’indemnisation sans jamais avoir porté plainte. Je ne m’attendais même pas à ce qu'on me rembourse les frais d’hospitalisation et voilà qu’on insiste pour m’indemniser si je ne porte pas plainte contre la ville. Le montant ?! Le prix de la maison que je désirais.

Je me retrouve donc propriétaire sans jamais avoir souscrit à un crédit et sans dépendre de mon ex-mari, tout ce que j’avais demandé dans mes prières.

J'ai finalement repris ma vie en main, j'ai retrouvé un petit poste à l'université, la vie continue ...

Tag(s) : #TEMOIGNAGES

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