Comme plusieurs le savent, je suis né dans un foyer chrétien, de parents pratiquement adolescents, qui aujourd'hui je le constate, grandissaient eux-mêmes avec nous à l'époque. Quand tu es enfant, tu ne réalises pas que tes parents grandissent encore, mais quand tu deviens adulte, tu comprends et tu leur excuses beaucoup de choses. Aujourd'hui j'ai pratiquement l'âge que mon père avait quand il m'a inscrit à l'université et je me dis : Lui il était déjà père de famille ! Avec d'énormes responsabilités ! Bref, ce n'est pas le sujet.
Il y a toujours eu des petits livrets bibliques, des évangiles comme des témoignages et autres littératures chrétiennes à la maison. Je ne lisais pratiquement que les témoignages sans forcément que mes parents le sachent, car la grande majorité d'entre eux, n'étaient vraiment pas de mon âge, eux-mêmes ne les lisaient pas réellement.
Je n'ai jamais aimé la télévision, alors je lisais beaucoup, mais je n'arrivais pas à lire la Bible, ce n'est pas faute d'avoir essayé. J'ai terminé les Evangiles vers les âges de 7 à 9 ans à peu près. Ce n'est que beaucoup plus tard, que j'ai terminé d'un trait la Bible par la première fois.
Petit, un jour j'ai lu l'Evangile de Marc dans la Bible des Gédéons que tout le monde connait.
A la fin de cette portion de Bible, il y avait une prière à faire si on voulait accepter Jésus comme Seigneur et Sauveur.
Je me suis assis sur mon lit, j'ai fermé les yeux et j'ai récité cette phrase en pensant chaque mot, je le voulais. Immédiatement après, j'ai eu une sensation de légèreté si forte, que j'ai crains d'ouvrir les yeux car je me sentais flotter dans l'air. Quelque chose en moi flottait réellement et je ne m'attendais pas à cela. Entre la phrase prononcée et la sensation que j'ai eue, l'expérience a dû durer une minute ou deux minutes au maximum.
Dès que l'impression de flotter est passé, je me sentais bien, comme jamais je ne suis senti bien, en paix. Je me sentais neuf, je n'ai pas d'autres mots.
J'ai ouvert les yeux, je suis sorti de la chambre et sans rien dire à personne, je suis sorti jouer dehors normalement, où d'ailleurs je me suis un peu disputé avec une cousine. La vie normale avait repris comme si de rien n'était ...
Durant mon adolescence, nous étions encore une fois dans une autre ville, dans un autre pays, au grès des affectations professionnelles de mes parents.
Dans l'église que nous fréquentions, il y avait des classes d'école du dimanche. C'était organisé comme un grand collège/lycée. Après le culte en commun du matin, tout le monde se dirigeait dans sa "classe".
Il y avait la crèche pour les bébés, puis les maternelles, les 8-10 ans, les 10-12 ans, les 12-15 ans, les 16-18 ans, puis les classes pour adultes en fonction des thèmes par semestres. Il y avait des professeurs qui étaient des diacres et diaconnesses de l'église. Des personnes qui avaient des métiers normaux en semaine et qui étaient formées pour dispenser des études dans les classes de l'église le dimanche. Tout était très organisé, très carré, très sérieux. En dehors du temple principal, l'église avait des bâtiments sur plusieurs étages. Le culte commençait à 9h, à 10h30 il était terminé, nous allions alors dans les classes et à 12h30 chaque famille rentrait à la maison.
A partir de 12 ans, notre école du dimanche consistait à la préparation au baptême, de sorte qu'entre 12 et 15 ans, nous choisissions quand nous voulions être baptisés. Je l'ai fait vers l'âge de 15 ans, comme la grande majorité des adolescents de l'église. Lors de mon baptême je n'ai rien ressenti, en dehors de la gêne d'avoir des milliers de regards sur nous.
Plus tard, j'ai encore changé de pays. Lorsque j'ai été autonome, j'ai commencé à traverser plusieurs difficultés. Je ne comprenais pas pourquoi Dieu ne m'aidait pas sur ce qui me semblait être vital. Il répondait à mes prières communes, mais je ne comprenais pas pourquoi il me fermait la porte sur ce que j'estimais être vraiment important à l'époque.
Un jour pendant un jeûne, j'avais imprimé les versets qui concernaient ma situation, pour me baser sur les écrits bibliques et réclamer à Dieu des explications, puisque je ne comprenais pas. Durant le jeûne, lorsque je lisais ces versets devant Dieu, je me suis attardé sur le passage de David qui disait : "J'ai été jeune, j'ai vieilli, je n'ai point vu le juste abandonné ni sa postérité mendiant son pain".
J'ai parlé à Dieu, en lui disant que j'étais son enfant et quelle était la raison pour laquelle j'étais abandonné ? J'ai réclamé mon "dû". Je lui ai dit que je croyais à ce qui était écrit, mais je ne voyais pas la réalisation de cela dans ma vie. Pourquoi y avait-il un fossé entre ces passages et ma vie ?
En allant me coucher tard dans la nuit après ce jeûne, j'ai entendu une phrase forte en moi-même : "Es-tu juste ?"
A l'époque je ne savais pas que Dieu "parlait" vraiment aux gens en dehors de la nuit, et en dehors peut-être des pasteurs. Il y a tellement de gens qui inventent des choses.
Cette phrase m'a fait sursauter. J'ai cherché dans la Bible ce que cela voulait dire être juste. Quelles étaient ces conditions pour lesquelles Dieu disait "vous serez pour moi des fils et des filles". Pourquoi Dieu en parle au temps futur ? Quelle est la réalité actuelle ?
Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des filles, Dit le Seigneur tout puissant. 2 Corinthiens 6:18.
J'en avais parlé à ma petite sœur quelques années plus tard, elle m'a répondu qu'elle ne croyait pas que tous les chrétiens étaient enfants de Dieu. J'étais étonné, car nous n'en avions jamais parlé et je réalisais que ma petite sœur était plus avancée que moi sur le sujet.
Lorsque Dieu m'a posé cette question après mon fameux jeûne, j'ai compris immédiatement que je n'en faisais pas partie. Le million de choses que Dieu peut nous dire avec seulement trois mots !
Il me disait que j'avais des péchés installés dans ma vie, des péchés qui selon la Bible, placent des chrétiens qui les commettent, dans la case d'injustes !
Ce passage a été écrit pour l'église de Corinthe, pour des convertis, pour des chrétiens.
Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu. 1 Corinthiens 6:9-10.
Personne ne m'avait jamais dit cela, on m'a toujours dit que j'étais enfant de Dieu parce que j'étais chrétien. Dieu me montrait que je n'en étais pas, je me disais chrétien, mais je n'étais pas son enfant !
Je savais précisément ce que Dieu voyait dans ma vie, on ne va pas se mentir, je savais pour quels points précis Dieu m'avait posé la question.
Ainsi, dès que j'ai reçu et compris la question, "Es-tu Juste ? ", j'ai immédiatement et sans délai, pris l'engagement de commencer à retirer ces péchés de mon existence, peu importe le temps que cela prendrait, avec son aide, je combattrais contre moi-même.
Au fond, je savais que c'était des péchés, mais je me disais que ce n'était pas si important, après tout il y a pire dans la vie, je ne fais de mal à personne, etc !
Dès que je l'ai fait, j'ai ressenti la même sensation que lorsque j'étais enfant et que j'avais dit à Jésus que je voulais qu'il soit mon unique Seigneur et Sauveur. J'ai senti un véritable poids se retirer de mes épaules, je me suis senti léger. Je ne savais pas que je portais un tel poids !
A partir de là, il y a eu un avant et un après, dans tous les domaines de ma vie.
Peu importe les difficultés, les épreuves et les larmes, je ne me suis plus jamais senti abandonné. Je sentais la présence de Dieu, je sentais Christ à mes côtés, pas seulement durant les jeûnes. Quelques semaines après cet engagement, j'ai encore décidé de jeûner. Je ne demandais pas d'argent à Dieu, je n'ai pas appris à prier pour ça, je n'ai jamais vu mes parents demander de l'argent à Dieu non plus, alors qu'ils se sont mariés et ont eu des enfants avant de travailler. Ils étaient lycéens/étudiants, orphelins, sans trop de moyens. Pourtant, je n'ai pas de souvenir qu'ils aient demandé des sous à Dieu.
Donc je priais pour qu'il me donne un équilibre, afin que je n'inquiète plus trop. Je lui demandais de permettre qu'on me donne plus d'heures au travail, plus de remplacements à faire durant les vacances des autres, qu'il place mon nom devant mes patrons, etc.
Cette nuit-là, j'ai fait un rêve où je trouvais un petit billet d'un dollar, pourtant j'habitais en France.
Dans le rêve, je marchais vers le centre ville, il s'est mis à pleuvoir, je me suis abrité sous une station de tramway et quelqu'un qui est entré dans le tramway a fait tomber un billet d'un dollar américain dehors au moment où il entrait. Le tramway est vite parti, pas le temps de lui dire, j'ai ramassé le billet et en l'ouvrant, il s'est transformé en plusieurs autres billets de centaines d'Euros. Le rêve se termine là.
Un rêve bizarre, inhabituel, mais au lendemain d'un jeûne, je me demandais si Dieu essayait de me dire qu'il ne m'abandonnera pas comme le verset que je lui avais réclamé ?
J'étais content de me dire que si c'était le cas, le plus important, était qu'il me considérait enfin comme "juste", même si je devais encore combattre les péchés.
J'ai mis ce rêve de côté pour vaquer à mes occupations. J'ai eu des imprévus cette matinée en question, de sorte que mon emploi du temps était chamboulé.
C'était l'été, il faisait très chaud, je me suis rendu dans le centre-ville, je ne sais plus pourquoi, c'était vers 2013. A mi chemin, il s'est mis à pleuvoir ! En plein été et sans que la météo l'ait annoncé.
Je me suis donc refugié sous le premier abris-bus et un tramway passait. Un jeune homme est passé en vitesse devant moi, il a fait tomber une toute petite boule de papier en entrant dans le tramway qui a vite redémarré. Il y avait des dizaines de personnes sous l'abris-bus à cause de la pluie et je ne sais pas pourquoi, je ne cessais de fixer la boulette de papier.
A un moment donné, j'ai marché vers la boule comme si j'étais hypnotisé, je l'ai prise et je suis revenu à ma place. J'ai commencé à la défaire et cela a pris du temps, tellement elle était compressée et je ne voulais pas la déchirer. Croyez-le ou non, une fois dépliée, la boule était un billet d'un dollar américain !
J'ai eu une sensation de déjà vu, le rêve que j'avais fait la veille m'est revenu en mémoire. Le billet ne s'est pas transformé en plusieurs billets d'euros comme dans le rêve et ce n'était pas nécessaire. J'ai compris le message. J'ai compris que Dieu me rendait ce verset :
J'ai été jeune, j'ai vieilli; Et je n'ai point vu le juste abandonné, Ni sa postérité mendiant son pain. Psaumes 37:25.
Je ne suis pas une personne qui a de l'argent, toujours pas d'épargne, mais Dieu ne m'a plus jamais abandonné depuis cette époque, c'est tout ce que je voulais. J'ai encadré ce billet il y a un mois quand je l'ai retrouvé dans une petite boîte où je l'avais rangé. Pour le souvenir et pour le témoignage. Dieu lui-même sait qu'entre lui et moi, il ne s'agit pas d'argent, même si le symbole peut sembler étrange. Moi je sais, et ceux qui sauront comprendre ce témoignage le sauront aussi.
D'une façon ou d'une autre, je vois sa main régler mes problèmes pendant que je m'occupe de chercher son royaume et sa justice, c’est-à-dire à me sanctifier.
J'ai compris une chose, en dépit d'avoir ouvert mon cœur à Christ depuis mon enfance, d'avoir reçu le baptême à l'adolescence, là-haut je n'étais pas considéré comme enfant de Dieu à cause des péchés que je commettais et que je considérais pratiquement comme des droits, tout en sachant au fond, que Dieu ne pouvait pas réellement être d'accord. Je pense que j'avais espéré qu'il regardait ailleurs. Le genre de choses pour lesquelles d'autres chrétiens disent :
Tu crois que tu peux être parfait ? Tu veux être Dieu ? Dans quel monde vis-tu ?
J'ai vraiment entendu ces phrases de la part des chrétiens, qui me voyaient changer et qui se sentaient jugés par ma propre sanctification alors que je ne les jugeais pas, j'expliquais pourquoi je cessais de faire certaines choses. Mais chacun sa route …
Je remercie Dieu d'avoir une famille et des amis qui m'ont toujours poussé vers le haut en ce qui concerne l'Evangile, et encouragé dans ce sens. Aujourd'hui, je sais à quel point c'est une grâce d'être bien entouré. Même lorsque ces personnes apprennent des nouvelles choses, elles me disent ; "allons, montons ensemble vers Dieu" et pas "tu crois que tu es mieux que nous autres ?" Pour cela, j'ai très peu d'amis chrétiens.
Je combats encore une partie de ce que j'avais pris l'engagement de combattre, le chemin est long, le combat intense, mais j'ai énormément progressé. Dieu n'a pas attendu que je cesse totalement de les commettre pour me bénir. Il m'a béni dès la seconde où je me suis engagé à fuir mes péchés, à la seconde où j'ai reconnu que c'était vraiment mal et que j'ai détesté ces péchés.
C'est tout ce qu'il voulait, que je reconnaisse le mal en moi et que je prenne le chemin de la conformité à Christ.
Quand je l'ai compris, j'ai voulu à nouveau me faire baptiser. Je venais de comprendre une chose importante, je voulais renouveler mon alliance avec Dieu. Mais Dieu m'a fait comprendre que ce n'était pas la peine, car il y a plusieurs autres étapes de ce type dans l'évoution de la vie chrétienne, on ne se refait pas baptiser à chaque fois. Il y a un seul baptême, comme le dit la Bible, il y a un seul baptême en Christ, après le baptême c'est une question de sanctification et un choix vers la sanctification. Le choix entre les appelés à Christ et les élus de Christ.
il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême Éphésiens 4:5.
J'ai cru bon de témoigner sur cette partie de ma vie, parce que j'ai retrouvé le billet le mois dernier et que cela m'a rempli de joie au souvenir que Dieu est fidèle, et aussi parce que cela répondra à deux questions d'une personne. Evidemment, un témoignage n'est pas parole d'Evangile, ce sont des expériences personnelles de la vie d'autres chrétiens. Jésus a dit : "va et témoigne ce que j'ai fait pour toi" (Marc 5:19), pour que d'autres prennent connaissance de la façon dont Dieu peut agir dans la vie humaine.
Il est bon de garder à l'esprit que la Parole la plus vraie, reste celle de l'Evangile et que nous pouvons tout dire à Dieu, dans le livre d'Esaïe, Dieu dit "venez et plaidons". C'est dans ce cadre que je lui parle, que j'ose parler et réclamer pour comprendre. Je ne crie pas réellement à Dieu comme on crierait sur quelqu'un, je crie mes douleurs et les joies, c'est différent. Devant Dieu il faut rester humble, rester à sa place comme le déclare la Bible. Il choisit comment il nous répond, mais il répond à sa façon, il nous instruit, il parle à nos cœurs, exactement comme ce que déclare la Parole. Si vous voulez rapidement apprendre sur Dieu, lisez Esaïe, si vous voulez rapidement apprendre sur Christ, lisez l'Evangile de Jean.
Venez et plaidons ! dit l'Éternel.
Si vos péchés sont comme le cramoisi,
ils deviendront blancs comme la neige;
S'ils sont rouges comme la pourpre,
ils deviendront comme la laine.
Ésaïe 1:18
...
Moi, l'Éternel, ton Dieu,
je t'instruis pour ton bien,
Je te conduis dans la voie que tu dois suivre.
Ésaïe 48:17