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... raconte-leur tout ce que le Seigneur t'a fait, et comment il a eu pitié de toi. Marc 5:19.
C'était il y a très longtemps, j'habitais en colocation. Je suis entré dans cette colocation par l'intermédiaire d'une connaissance qui libérait sa chambre car elle partait dans une autre ville. A ce moment-là mon bail arrivait à échéance et je ne voulais plus y rester car j'habitais en plein centre-ville avec le bruit des bars, des bagarres et des véhicules de nettoyage des rues qui commençaient leur ballet incessant d'allers et venues de 3h jusqu'à 5h du matin. Ce n'était pas vivable, le bailleur ne voulait pas investir dans le double vitrage pour étouffer les bruits de l'extérieur.
La proposition de colocation tombait bien même si j'appréhendais beaucoup car je suis une personne fondamentalement solitaire.
Le logement était grand et spacieux, il y avait trois grandes chambres, un grand salon, une très grande cuisine et un balcon. Chacun avait sa chambre et nous étions trois étudiants. J'étais le seul qui travaillait parallèlement à ses études, les autres étaient boursiers.
A cette époque-là je travaillais en hôtellerie. Je devais être à l'hôtel à 6h du matin pour servir des petits-déjeuners dans les suites, et ensuite j'allais en cours quand tous les clients étaient servis et débarrassés.
La colocation se passait sans problèmes majeurs mais je ne me sentais pas chez moi au bout de 5 mois. Chaque fois que je rentrais je restais dans ma chambre sur mon ordinateur. Je crois que je me suis assis au salon une seule fois avec eux le premier jour, pour faire connaissance avec les deux garçons. Le balcon ? Je n'ai jamais mis les pieds sinon pour nettoyer quand c'était mon tour de faire le ménage.
C'était le logement d'une dame qui vivait à l'étranger et qui ne voulait pas que son logement reste vacant, de peur d'être squatté. Elle laissait des étudiants y habiter. Nous ne payions que les factures courantes : électricité, internet, eau, taxe d'habitation, tout cela divisé par trois. Chacun payait sa propre nourriture.
Un soir où je suis rentré particulièrement tard, j'étais fatigué mais détendu. J'étais dans ma chambre et j'ai parlé à Dieu sans espérer qu'il m'écoute vraiment. Je voulais juste me confier sur le fait que je n'arrivais pas à habiter avec des gens.
"Seigneur je te remercie de ce que j'ai un toit sur ma tête. Mais, je ne me sens pas bien ici. N'importe qui d'autre dirait que j'ai beaucoup de chance de ne pas vraiment payer de loyer. Je suis dans un bon quartier, les voisins ne posent aucun problème. Le problème c'est vraiment moi. Je suis navré si je joue à l'enfant gâté ou autre, mais tu me connais, tu connais mon caractère ce n'est pas d'aujourd'hui, ni d'hier, même chez mes parents je restais toujours dans mon propre coin et mon père me grondait quelques fois en me demandant si j'habitais vraiment chez lui parce que j'étais toujours reclus dans une pièce. Je voudrais partir, habiter seul, mais je ne sais ni où ni comment. Je n'ai pas assez d'argent pour chercher un logement."
Je ne sais pas même pas si j'ai dit amen, pour moi, ceci n'était pas une prière. Je n'espérais rien du tout. Je voulais juste dire à quelqu'un que je n'étais pas épanoui, je ne me sentais à ma place.
En France, si tu veux louer un logement, il faut justifier que tu gagnes au moins 3 ou 4 fois la valeur du loyer. Sinon il faut un garant, quelqu'un qui gagne cette somme et à qui on viendra réclamer les loyers si tu ne paies pas. En général, quelqu'un de ta famille devient ton garant, mais quand ta famille ne vit pas en France, tu n'as pas de garant et c'est compliqué. Si tu n'es pas un étudiant boursier, tu n'as pas le droit aux chambres universitaires. Si en plus tu viens d'un pays étranger, c'est encore plus dur.
Après avoir fait cette sorte de conversation, j'ai fait ma prière du soir comme d'habitude ou presque, à l'époque je ne priais pas systématiquement avant de dormir. Durant la nuit, j'ai fait un rêve où j'ai vu une rue et une grande porte en bois couleur marron. Au réveil, je me suis dit, c'est normal de rêver d'un appartement puisque j'en ai parlé la veille à Dieu.
Pour moi, c'était juste psychologique, même si la recherche de logement ne me tracassait pas puisque je ne voyais vraiment pas comment un bailleur accepterait mon profil. Au moment où je faisais cette prière, j'étais sans emploi, c'était la période d'examens à l'université, j'étais obligé de démissionner à l'hôtel parce qu'ils n'avaient pas voulu m'accorder la permission de m'absenter durant 2 semaines.
Cela arrivait souvent que je démissionne d'un job durant les examens, j'en trouvais un autre après.
Le lendemain alors que j'avais un trou d'une heure, quelque chose m'a poussé à regarder des annonces de logements en ligne sur le site d'annonces d'étudiants. Je sais que ce n'était pas moi, si vous me connaissiez, vous sauriez que je ne suis pas du genre à entrer dans un magasin si je n'ai pas l'intention d'acheter quelque chose. Je ne suis pas du genre à convoiter ce qui n'est pas à ma portée. Donc, chercher un logement alors qu'on n'a ni travail, ni argent, ni garant, cela ne pouvait pas venir de moi.
Je suis tombé sur la première annonce, elle était intéressante. Quelque chose m'a poussé à appeler, j'ai presque entendu en moi : Appelle !
J'ai appelé tout en me disant : Mais c'est moi qui appelle là ? Mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? Je vais faire perdre le temps des gens pour rien !
C'est une fille qui a répondu. Elle m'a dit que c'est elle qui occupe actuellement le logement et elle m'a donné un RDV. J'ai noté tout en me disant, voilà je vais lui poser un lapin, ça ne me ressemble pas. Qu'est-ce que je suis en train de faire ?!
Dans ma tête, j'étais persuadé que je n'irai pas. La veille ou l'avant-veille, la fille m'appelle, elle me donne l'adresse en me disant que le logement serait à moi. Déclaration étrange.
Je ne pensais plus à lui poser un lapin, mais je me préparais à lui expliquer lors du rdv que je n'avais pas les moyens d'emménager, je n'avais pas d'argent, même pas un travail. J'essayais de construire mentalement un discours pour qu'elle ne m'insulte pas après lui avoir fait perdre son temps.
A l'heure du RDV j'ai avancé dans la rue indiquée et je me suis retrouvé devant une grande porte en bois ! Gros choc, la porte était la même que j'avais vu en rêve ! La même avec les mêmes motifs inscrits ! C'était l'endroit exact ! Je suis resté bloqué en face de cette constatation jusqu'à ce que la fille m'appelle pour me demander où j'étais.
J'étais choqué et ensuite j'étais comme sorti de mon corps, c'était irréel, tous mes gestes, ce qui est sorti de ma bouche, je m'observais faire, ce n'était pas moi.
Dès que je suis arrivé, la fille m'a dit que le bailleur arrivait dans 30 minutes pour signer le bail. Au lieu de paniquer, j'étais calme. Je pensais que je venais juste visiter et là on parle de signer le bail.
Je pensais, cet homme ne m'a jamais vu, je n'ai même pas apporté une pièce d'identité parce que je suis juste venu m'excuser auprès de la fille ... Pourtant j'étais très calme. Toute l'agitation se passait dans un autre coin de moi-même.
Elle m'a dit spontanément.
- Écoute j'ai quelques affaires que je ne peux pas prendre avec moi tout de suite. Si tu veux bien les garder, dans un mois je viendrais les prendre. J'ai ce mois de loyer déjà payé et le mois d'après aussi. Je te les offre en échange de ce service.
En temps normal j'aurais dit : Non mais ça me gêne, je ne veux pas profiter de toi, je suis juste venu te dire que je ne peux pas prendre ce logement... mais quelque chose a fermé ma bouche ! Rien n'est sorti !
Aujourd'hui je sais que c'est l'Esprit qui a fermé ma bouche. Mais à l'époque, je croyais que j'étais en état de choc face à une bêtise que je m'apprêtais à faire.
Le bailleur est arrivé dans la foulée bien avant les 30 minutes, je n'ai même pas eu le temps de digérer les mots de la fille. Il est arrivé avec des fiches et le bail. Il m'a dit de signer et d'apporter ma pièce d'identité plus tard ainsi qu'un chèque de caution. Il m'a dit que si je voulais qu'il encaisse le chèque dans 3 mois, il attendrait 3 mois ou même plus.
Le type est parti en me laissant les clés !
La fille est aussi partie et je me suis trouvé seul dans ce logement en ne comprenant rien de ce qui venait de se passer !
J'ai un logement ? J'ai un logement !
Je suis tombé à genoux ... J'ai parlé à Dieu. Je lui ai dit que si c'était lui qui venait de faire tout cela, alors non seulement je trouverais un travail avant que le monsieur se réveille pour me demander des garanties, mais qu'en plus j'aurais de quoi tout équiper. J'ai remercié et loué Dieu, tout en continuant à lui demander si c'était vraiment lui. Si c'était sa main, je sais que Dieu ne fait pas les choses à moitié. S'il m'a mis là, surtout de cette façon ! Il pourvoira !
Je suis rentré à la colocation en leur disant que je partais parce que j'avais trouvé un logement. Ils étaient choqués, cela ne faisait que 5 mois que j'étais avec eux et ils pensaient que je cherchais un logement depuis mon arrivée, ils se sont sentis trahis par moi.
J'ai voulu leur expliquer comment les choses se sont passées, mais ils n'ont pas voulu m'entendre.
Même moi je ne savais pas que je cherchais un logement, j'ai fait une seule prière calme pour exposer mon état d'esprit et tout s'est enchaîné tout seul. J'ai été spectateur moi-même. Il est très difficile d'expliquer les interventions spectaculaires de Dieu, même à des chrétiens !
J'ai fait mon déménagement tout seul puisqu'ils étaient fâchés, les deux garçons étaient catholiques. Deux semaines après mon emménagement, j'ai trouvé un travail à la Poste par l'intermédiaire d'une agence d'intérim. Comme c'était la période de grandes vacances j'ai beaucoup travaillé de sorte qu'en deux mois, j'avais équipé le logement (four, micro-ondes, etc). C'est après cela, que le bailleur s'est effectivement "réveillé" pour me demander s'il m'avait réclamé une sorte de garantie parce qu'il ne la trouvait pas chez lui, je lui ai confirmé qu'il ne m'avait rien réclamé et il a ri. Je crois que même lui n'a pas compris ce qu'il s'était passé. Mais au moment où il m'a parlé de cela, j'étais en possession de deux fiches de paie et aussi la garantie de mon employeur. Je lui ai tout envoyé.
Voilà ce que le Seigneur a fait, j'ai eu les clés d'un logement dans lequel je suis entré sans argent, sans avance, sans travail et sans garant.
Normalement cela ne se passe pas de cette manière. Il faut plusieurs mois pour trouver un logement. Quand on visite un logement, il y a des dizaines d'autres personnes qui visitent en même temps. Le bailleur choisit le meilleur dossier, c'est à dire celui qui a le plus de garantie d'honorer ses loyers, etc. Généralement s'agissant d'étudiants, ils préfèrent ceux qui se présentent avec des membres de leurs familles qui font office de garants. Dans mon cas, j'étais seul, la famille à l'étranger, etc.
Dieu a été suffisant, il a fait grâce, il a étendu mes limites. Gloire à Lui.
Dieu m'a souvent laissé dans la souffrance et je considère que ce sont des épreuves de foi, mais je n'oublierai jamais les nombreux miracles qu'il a opérés dans ma vie. J'atteste par ma vie ce que résume le psalmiste, quand on est plus profond de la souffrance et qu'on s'imagine que Dieu nous a abandonné, il faut regarder en arrière pour contempler ce qu'il a fait pour nous avant, cela permet de conserver la foi. Il est le même hier, aujourd'hui et demain.
Avant qu'ils m'invoquent, je répondrai; Avant qu'ils aient cessé de parler, j'exaucerai. Ésaïe 65:24. Jaebets invoqua le Dieu d'Israël, en disant : Si tu me bénis et que tu étendes mes limites, si ta main est avec moi, et si tu me préserves du malheur, en sorte que je ne sois pas dans la souffrance !... Et Dieu accorda ce qu'il avait demandé. 1 Chroniques 4:10. Mon âme, bénis l'Éternel, Et n'oublie aucun de ses bienfaits ! Psaumes 103:2.
Quand le vol de la tempête
Compte les bienfaits de Dieu
Version originale : « Count Your Blessings »
AF045. Edwin Othello Excell
1. Quand le vol de la tempête
Vient assombrir ton ciel bleu,
Au lieu de baisser la tête,
Compte les bienfaits de Dieu.
Compte les bienfaits de Dieu,
Mets-les tous devant tes yeux,
Tu verras, en adorant,
Combien le nombre en est grand.
2. Quand sur la route glissante,
Tu chancelles sous ta croix,
Pense à cette main puissante
Qui t'a béni tant de fois.
3. Si tu perds dans le voyage
Plus d'un cher et doux trésor,
Pense au divin héritage
Qui Là-Haut, te reste encore.
4. Bénis donc, bénis sans cesse
Ce Père qui chaque jour
Répand sur toi la richesse
De son merveilleux amour.