Savang (pseudonyme) est né dans une famille pauvre et méprisée par tout le village au Laos. Pour gagner le respect de sa communauté, le moyen le plus facile était la sorcellerie. «Dès l’âge de 10 ans, j’ai mémorisé des incantations qui invoquaient les esprits. À 12 ans, j’ai appris la magie noire et vers 14 ou 15 ans, j’ai commencé à la pratiquer. À 18 ans, j’étais devenu une personne importante dans la communauté : le chaman!»

 

À la recherche du «Grand Esprit»

Alors que Savang était au sommet de sa vocation, il se sentait vide. «Je désirais quelque chose que je ne pouvais pas nommer. Je me suis alors souvenu d’un camarade de classe chrétien. Il m’avait dit un jour que Dieu est l’Esprit qui peut être partout à la fois. Cela m’avait fasciné.» Mais Savang n’a pas exploré cette voie et, depuis, il a perdu contact avec ce garçon. C’est à 24 ans qu’un ami lui a tendu la main en lui parlant à nouveau de ce Grand Esprit. Aussitôt, Savang a accepté Jésus et il a trouvé la paix. Ensuite, il a consacré sa vie à Christ et il a abandonné sa croyance animiste. Il raconte :

«Quand j'ai appris à connaître Dieu, j'ai eu peur de mon passé. En découvrant qui est le véritable Esprit, j’ai réalisé combien les pratiques chamaniques sont néfastes.»
 

Une famille de parias

Toute la famille de Savang a décidé de suivre Jésus et a cessé de participer aux cérémonies animistes. «Ainsi, nous sommes devenus des parias dans le village et une cible de persécution pour les autorités locales, qui voient dans la foi chrétienne un défi à l’idéologie communiste. Notre communauté nous a discriminés et s’est moquée de nous», dit Savang.

Tous ses amis l'ont abandonné. Malgré cela, il est resté fidèle au Seigneur. Savang s’est inscrit à une formation biblique à Ventiane, la capitale, et il est revenu au village pour évangéliser. Sa passion pour partager la Parole a surmonté la peur :

«De plus en plus de gens ont cru et ont accepté Christ. Les autorités aussi sont venues et ont essayé de me faire taire.»
 

Face à la persécution

Plus Savang prêchait, plus les gens venaient. Alors le gouvernement local a conspiré pour l'arrêter sur de fausses accusations. Il a été mis dans une prison sombre et humide, pleine de fous. On lui a demandé à maintes reprises de signer un document disant qu’il renonçait à sa foi. Il a refusé. Au bout de trois mois, Savang été libéré sous caution, sans signer le document. Mais l'épreuve n'était pas terminée. Dix jours après, alors qu’il se remettait du traumatisme de sa détention, la police est venue le remettre en prison. 

«Les interrogatoires exigeant que je renonce à ma foi n’ont pas réussi à me convaincre. Je savais que Dieu était toujours avec moi.»

 

Au quatrième mois, Dieu a répondu à ses prières. Son cas a été entendu grâce à une organisation de défense des Droits de l'Homme qui a pris connaissance de sa situation. Bien que Savang soit maintenant sorti de prison, la police  locale continue de le surveiller. Il a l’espoir de voir se multiplier les églises de maison dans sa région. Savang prie pour que Dieu lui ouvre des portes afin que cette vision se réalise. Et il affirme: «Je suis fermement convaincu que, lorsque vous êtes appelé par Dieu, la persécution ne doit pas être un obstacle à l'accomplissement de votre mission.»