Face à la recrudescence du nombre de cas de Covid-19 outre-Rhin, certains Länder envisagent de réquisitionner diverses infrastructures, pour les utiliser comme centres de détention réservés à des cas extrêmes de violation de quarantaine.
Selon une enquête menée par le célèbre quotidien allemand Die Welt et publiée le 17 janvier, plusieurs Länder (Etats fédérés) souhaitent instaurer des lieux de détention obligatoire pour les individus qui enfreignent à plusieurs reprises les mesures de quarantaine visant à lutter contre le Covid-19. Si certains Länder refusent d’avoir recours aux admissions forcées, d’autres prévoient de réquisitionner à cet effet diverses infrastructures telles qu’un centre de détention pour mineurs, ou des cliniques qui seraient surveillées en permanence par un « service de sécurité ».
D’après les autorités des différents Länder souhaitant recourir aux admissions forcées, interrogées par Die Welt, la pratique serait réservée aux cas « extrêmes », à savoir des violations répétées de la quarantaine par des individus se sachant contaminés. Le journal allemand cite comme exemple du type de problèmes rencontrés par les autorités, celui d’un homme de 27 ans mis en examen dans la ville de Göttingen (Baxe-Saxe) pour s’être entraîné deux fois dans une salle de sport en mai 2020, alors qu’il se savait être infecté par le Covid-19.
Parmi les Länder qui devraient prochainement avoir recours aux admissions forcées, figure selon le tour d’horizon de Die Welt le Bade-Wurtemberg, un Land du sud du pays frontalier de la France. Deux hôpitaux devraient bientôt y être mis à disposition afin de servir de centres de détention pour les « briseurs de quarantaine ». Un porte-parole du ministère local des Affaires sociales précise que ces lieux seront surveillés « en permanence par un service de sécurité ».
Tout au nord du pays, le Schleswig-Holstein prévoit d’accueillir dès les prochains jours qui viennent les récidivistes dans le centre de détention pour mineurs de Moltsfelde, à Neumünster.
Le Brandebourg, Land qui entoure Berlin, veut également mettre en place un bâtiment visant à centraliser les « briseurs de quarantaine », qui pourrait être un hôpital ou d’autres « installations appropriées » où seraient internés les contrevenants, selon les termes utilisés par les autorités interrogées par Die Welt.
En Saxe, dans l’est du pays, la loi prévoit que les citoyens qui enfreignent la quarantaine soient détenus dans un « hôpital fermé à clé ou dans un autre logement approprié ». Jugeant « plutôt improbable » de devoir recourir à ce scénario extrême, le ministère local des Affaires sociales précise néanmoins rechercher un lieu « adapté aux soins médicaux [et pouvant] être gardé par la police », afin de ne pas empiéter sur les besoins de lits d’hôpital.
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