Ils ont choisi de pardonner l’impardonnable : Gina Edwards

Elle a survécu au massacre qui a emporté sa tante et ses deux cousines à Nebo, en Caroline du Nord aux Etats-Unis en 2007. Très proches d’elles, elle s’y rendait régulièrement, mais sa tante avait un compagnon jaloux, violent et instable. Un jour alors qu’elle s’y trouvait, ce dernier les a toutes enfermé dans le salon, puis il a tiré à plusieurs reprises d’abord sur sa tante, morte sur place. Puis sur sa cousine qui s’est également effondrée dans le salon, et sur Gina qui a reçu deux balles. Feignant la mort, alors que l’autre cousine était poursuivie par cet homme, elle a réussi à déverrouiller une porte de la maison et à s’enfuir tandis qu’elle entendait le compagnon de sa tante tirer et tuer la cousine qui avait tenté de se réfugier dans sa chambre. Elle parvient à trouver de l’aide chez une voisine éloignée du domicile, car elle craignait d’être retrouvée par l’assassin si elle se réfugiait chez les voisins proches. Épuisée et choquée, elle parvient à atteindre cette maison et la dame qui lui ouvre appelle les secours. Heureusement, les balles n’ont touché aucun organe vital chez elle. La police a réussi à attraper le meurtrier après des échanges de tirs, mais il était trop tard pour la vie de sa tante et de ses deux cousines.

« Il a volé ma vie ce jour-là, le sentiment de sécurité a disparu de ma vie. Je me sentais coupable d'avoir réussi à fuir et les laisser dans cette maison. J’avais beaucoup de questions, je me demandais "et si j’avais couru plus tôt", "et si j’avais pu les sauver", "et si j’étais restée dans la maison", "et si j’avais dû prendre une autre décision" …beaucoup de questions en moi. J’avais la rage. Pendant que j’avais reçu les balles et que je gisais inerte au sol, je chantais intérieurement des chansons pour ne pas sombrer »

« Sincèrement cela a été très difficile, car c’est une petite ville, qui n’avait même qu’un seul feu rouge à l’époque en 2007. C’était partout, tout le monde commentait l’affaire. Je ne pouvais me rendre nulle part sans être confrontée à cette affaire, je ne pouvais pas oublier, même un peu, j’ai donc déménagé, je suis partie dans un autre Etat, c’était une des meilleures décisions de ma vie. Mais plus tard j’ai dû revenir et affronter le procès. Revoir son visage a été très difficile ».

« Toute ma famille était présente, cela m’a fortifiée, j’ai eu l’assurance pour parler et raconter ce qui s’était produit. »

« En fin de compte j’ai réalisé que la meilleure chose à faire c’était le pardon. Je lui ai donc pardonné, parce qu’en lui pardonnant j’ai ôté un énorme poids de ma vie, je ne voulais plus qu'il m'empêche d'avancer. Je veux avancer, alors j’ai choisi de pardonner, mais je ne pourrais jamais oublié ce qu’il a fait.  Depuis ces assassinats, ma vie a beaucoup changé. J’ai connu une personne incroyable et nous avons deux fillettes. »