Brésil, Page : 1,5
A l’âge de 17 ans, j’étais fiancée. Je préparais tranquillement mon mariage quand un beau jour, mon homme m’annonce qu’il me quitte. Nous n’avions jamais eu de problèmes, pas de conflits ni de disputes. J’étais donc vraiment choquée et anéantie.
Quelques jours seulement après, j’ai appris qu’il vivait avec une jeune fille et sa mère. Comme je connaissais vaguement cette fille, je me suis rendue chez elle après le lycée. Elle a accepté de me parler à travers le portail. Elle a tout simplement dit la vérité, en m’avouant qu’avec sa mère, elles avaient observé mon ex. Il était pour elles, le gendre idéal. Elles voyaient comment il me traitait bien, et elles savaient qu’il avait des bonnes notes, il se destinait à une carrière prometteuse. Alors elles ont tout simplement décidé de le voler par la sorcellerie.
J’étais étonnée et très surprise qu’elle me dise cela. Comme ça, aussi simplement. Comme si on jouait à un jeu et que j'avais perdu. Je me disais qu’elle m’avait raconté une fable pour que je n’insiste pas et que j’aie peur d’elle et de sa mère.
Au lieu de rentrer chez moi, je me suis rendue chez ma tante pour lui confier ces choses. Elle m’a expliqué qu’il y a beaucoup de charlatanisme mais aussi des choses réelles dans ce monde. Elle m’a demandé d’oublier mon ex car s’il avait été envoûté, ce n’était pas contre son gré. Pour être envoûté, il faut que la victime donne son « accord ». Cela peut se produire lorsqu’il accepte et conserve un cadeau, ou quelque chose qu’il acceptera de manger, même un bonbon. Le mieux c’est quand la victime flirte et se laisse séduire au point d’embrasser ou de coucher avec la personne. Toutes ces "permissions", scellent l’envoûtement et la victime en devient prisonnière. Ma tante m'explique donc que s'il n'avait pas flirté ou accepté quelque chose de cette jeune fille, il n'aurait jamais été envoûté.
J’étais tellement révoltée que les gens puissent faire cela. Sur le chemin du retour, je me disais que si c’était comme ça que tout le monde faisait pour se marier, alors moi aussi j’irais voir une sorcière pour « attraper » un homme.
J’ai trouvé le jeune homme en question, il était assez simple, il commençait des études d’avocat. Une fois que je l’ai envoûté, il a largué sa copine pour moi. Mais il n’était plus normal. Quand il était avec moi, il semblait vouloir partir ou fuir. Mais lorsqu’il n’était pas avec moi, on aurait dit qu’il ne pouvait pas vivre sans moi, il faisait tout pour me retrouver. Je trouvais qu’il était instable. Il y avait des moments où il semblait « lucide » et il avait l’air de se poser la question de ce qu’il faisait avec moi. Je commençais à me demander si ce n’était pas la sorcellerie qui le perturbait autant. Ce jeune homme était chrétien. Il avait des phases où il jeûnait pour ses examens. J’ai noté que c’était pendant ces jeûnes, qu’il devenait lucide vis-à-vis de moi.
Je n’étais pas heureuse dans cette situation, je me sentais coupable de lui causer des troubles émotionnels. Quand il a raconté qu'il faisait beaucoup de cauchemars où il me voyait, la culpabilité a totalement envahi mon âme. Je n’en dormais plus. J’ai demandé pardon à Dieu, je lui ai demandé de défaire la sorcellerie. Ma grand-mère m’avait élevée, j’habitais chez elle. C’était une femme très croyante, lorsqu’elle m'a surprise dans des positions de prières, elle m’a demandé ce que je demandais tant à Dieu avec autant de larmes. Je ne priais jamais, je n'allais même pas à l'église, donc elle a été surprise de me voir prier tout le temps. Je n’ai pas pu mentir, j’ai tout avoué. Ma grand-mère semblait très déçue. Elle a soupiré très fort, ... elle a respiré avant de me dire que je devais commencer par avouer ce que j'avais fait, au jeune homme, avant de venir parler à Dieu.
Je ne voulais absolument pas le faire. Comment je pouvais aller chez lui, pour lui dire que je l’avais envoûté ?! Non, … non non… oh non ... encore non .... non...non ... non je ne pouvais, non je n’allais pas faire ça ... non.
Je me suis dit que je préférais régler cela avec Dieu, il allait défaire le lien, et personne n'avait besoin de l'apprendre. Après quelques jours, j’ai senti que Dieu ne ferait rien, sans que je me confesse, ce que ma grand-mère m'avait dit, était la vérité. Ma grand-mère m’a demandé de prier pour que cela se passe bien et que le jeune homme accueille ma confession de la meilleure façon possible. Du haut de son âge avancé, elle a prié TOUTE une nuit avec moi, pour me soutenir et me donner le courage de faire ce qui est juste. Le lendemain, je suis allée voir le jeune homme, je lui ai tout avoué. Il m’a écouté en silence sans m'interrompre.
Lorsque j’ai fini, il est resté silencieux et pensif durant plusieurs minutes, pour moi c'était interminable. Puis il m’a dit que s’il avait été "propre" devant Dieu au moment de l'envoûtement, ce que j’avais fait n’aurait pas pu l’atteindre. Il avait des choses à confesser à Dieu, sa vie n’était pas droite devant son Seigneur. Il m’a dit qu’il me pardonnait totalement et que cela lui permettra de se tenir plus proche de Dieu désormais. C'était cette année 2021. Nous sommes restés amis et chacun a commencé à s'approcher sérieusement de Dieu.