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Nous habitons dans une ville de colonisation allemande. Le fossoyeur de la ville était un homme très joyeux qui disait bonjour à tout le monde lorsqu’il se déplaçait à vélo. Il pouvait même s’arrêter quelques instants pour échanger des blagues. On le voyait passer au moins une fois par jour. Puis un jour, deux jours, trois jours se sont écoulés et personne ne l’avait vu. Mes grands-parents pensaient qu’il avait peut-être pris sa retraite, il était fossoyeur depuis de très longues années.
Puis un jour on l’a vu passer, mais il semblait être une autre personne, son expression faciale avait radicalement changée. Il a fini par nous raconter ceci.
Je n’ai jamais rien vu de surnaturel durant toute ma carrière. Mais récemment il s’est passé quelque chose qui m’a bouleversé. On devait déplacer des cercueils d’une famille allemande d’un tombeau vers un autre. Ces décès dataient de plus de 30 ans. Ils avaient donc l’apparence de ce que pourrait ressembler des cercueils vieux de 30 ans dans un cimetière. Un cercueil a particulièrement attiré notre attention. Il était neuf, encore très brillant, comme si la personne venait d’être enterrée. Les détails en métal brillaient encore, et cela nous a beaucoup étonné mon coéquipier et moi. Nous avons ouvert le cercueil, ce que nous avons vu nous a presque fait bondir.
C’était une femme, elle devait avoir dans les 40/50 ans. Sa peau était encore rosée, ses vêtements étaient intacts, les fleurs déposées à ses côtés semblaient avoir été posées le jour même. Pourtant cette femme était morte depuis plus 30 ans. La chose la plus effrayante de cette scène était la présence de coléoptères. Ils étaient vivants et partout autour d’elle.
Le visage de cette femme dégageait beaucoup de souffrance et d’horreur, comme si elle avait vu quelque chose de très effrayant avant de mourir. Mon collègue a couru chercher un bidon d’essence qu’il a versé dans le cercueil. Il a mis le feu, mais le feu ne consumait rien en dehors de l’essence. Lorsque l’essence avait fini de bruler, le cercueil était intact. Ces petits animaux noirs ne mourraient pas, et ne cherchaient pas à sortir du cercueil. Après cette constatation, nous avons refermé et vissé le cercueil. La famille avertie, nous a demandé de tout sceller en attendant l’arrivée du prêtre qui a été mis au courant de tout ce que nous leur avions raconté. Lorsqu’ils sont arrivés, le prêtre s’est dirigé sans tarder vers la porte du tombeau que nous venions à peine de construire, le ciment était encore frais. Avec un petit morceau de bois, il a écrit un texte en allemand sur le ciment. Puis il s’est adressé à mon collègue en allemand, il voulait qu’on attende que le texte gravé sur le ciment sèche avant que nous recouvrions le tombeau de carrelage.
Plus tard, mon collègue m’a raconté ce que la famille se disait en allemand, car il comprenait tout. De son vivant, cette femme était une personne horrible, une très mauvaise femme qui avait des pratiques occultes profondes. Elle avait causé beaucoup de mal. Elle avait du plaisir à faire du mal. Elle ne commettait pas le mal pour une raison autre que le plaisir de voir la souffrance dans le regard de ses victimes. Les personnes de sa famille qui racontaient cela étaient des personnes très âgées.
Lorsque mon grand-père a demandé au fossoyeur s’il savait ce que le prêtre avait écrit en allemand, il répond que son collègue lui a traduit ce qui semblait être une prière renvoyant cette femme et ses démons en enfer.
Le fossoyeur raconte alors qu’il ne dort plus et qu’il a perdu l’appétit. Chaque fois qu’il ferme les yeux, il revoit le regard angoissant de cette femme qui avait une expression d’horreur absolue. Elle dégageait beaucoup de peine et de douleur. Il revoyait sans cesse ces petits animaux transpercer la chair de cette femme. Une chair qui ne pourrit pas.
J’étais choqué, j’écoutais tout ce qu’il racontait sans sourciller. Il nous a dit qu’après tant d’années à travailler avec la mort, il ne voulait plus aller au cimetière car il n’avait plus de paix. Après nous avoir raconté cela, il est rentré tout triste chez lui. L’homme heureux et joyeux qu’il était, avait perdu sa joie de vivre. Il s’affaiblissait de jour en jour, il ne répondait plus aux blagues de mon grand-père. Puis, il a été alité chez lui quelques temps, avant de mourir. Je me demande encore si ce qu’il avait vu l’avait choqué au point d’en mourir, ou s’il a été véritablement hanté par quelque chose au moment où il a ouvert le cercueil de cette femme.
Lorsqu’il était alité, il a demandé à son épouse à ne pas être enterré dans le cimetière où se trouve le cercueil de cette femme.