Accusé d'«incitation à la haine contre un groupe qui relève de la section des crimes contre l'humanité», un évêque luthérien finlandais s’est exprimé le 10 novembre devant l’ADF. Le gouvernement américain a alors demandé une surveillance de la liberté religieuse en Finlande.
Un évêque finlandais a eu l’occasion de s’exprimer sur sa situation judiciaire et ses convictions le 10 novembre, devant l’Alliance defending freedom (ADF). Il est accusé d’«incitation à la haine contre un groupe qui relève de la section des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité». Rédacteur en chef d’un site affilié à la mission évangélique luthérienne de Finlande, le révérend Juhana Pohjola fait l’objet de poursuites judiciaires depuis le mois d’avril, rapporte le Christian Post.
Il est attaqué pour la publication d’une brochure sur l’homosexualité, présente sur le site depuis 2004. Le petit ouvrage s’intitule «Homme et femme qu’il a créés : relations homosexuelles, défier la conception chrétienne de l’humanité». Les propos y apparaissant sont devenus illégaux depuis l’entrée en vigueur de nouvelles lois en 2011. Päivi Räsänen, femme politique du parti des chrétiens-démocrates, est l’auteure de cette brochure.
Vivre sa foi sans «craindre l’ingérence du gouvernement»
«Les gens libres ne devraient pas avoir à violer et à abjurer leurs convictions les plus profondes pour continuer à faire partie d’une société libre. La vraie liberté religieuse protège à la fois le droit d’un individu d’avoir des croyances impopulaires face aux vents culturels dominants du monde, mais aussi son droit de vivre authentiquement et de professer les vérités qui lui sont chères, sans craindre l’ingérence du gouvernement», a déclaré Juhana Pohjola.
La liberté religieuse sous surveillance
Presque immédiatement après le discours, relayé par l’ADF, le département d’Etat des Etats-Unis a demandé que la Finlande soit inscrite sur la liste de surveillance de la liberté religieuse, «pour avoir criminalisé les croyances chrétiennes», annonçait le Freedom center le lendemain de la rencontre.
Une lettre, signée par six représentants américains, affirme que «punir des citoyens pour […] une brochure qui est aux yeux du public depuis dix-sept ans est un abus manifeste du pouvoir du gouvernement. Ces actions du gouvernement finlandais auront sans aucun doute un effet dissuasif sur la liberté d’expression en Finlande et en Occident».