Stan Rougier
On croit Dieu indifférent aux maladies, aux guerres et autres détresses, alors qu’il ne cesse d’appeler des volontaires pour en tarir les causes.
Dieu veut faire un monde, où l’homme ait un rôle à jouer. Il fallait pour cela que notre univers, soit un univers inachevé, où l’homme ait une tâche de créativité. Il faut qu’il soit co-créateur avec Dieu. J’ai envie de citer un poète musulman, Mohamed Iqbal… qui disait :
Tu créas la nuit,
Je fis la lampe.
Tu créas l’argile,
Je fis la coupe.
Tu créas la forêt, la montagne et le désert,
Je fis l’allée, le jardin, le verger
Cette collaboration entre Dieu et l’homme est absolument capitale et ne peut que se faire que si le monde a un certain inachèvement. Dans cet effort que l’homme fait, il se grandit, il apprend la responsabilité, il apprend la solidarité.
Il faut reconnaître que souvent les croyants, n’ont pas été à la hauteur de cette demande que Dieu leur faisait.
C'est-à-dire qu’au lieu de faire cesser le mal, ce qui était leur vocation, ils l’ont amplifié. Lorsque Gandhi dit :
"L’évangile est merveilleux mais les chrétiens sont épouvantables"
Il a l’expérience de chrétiens qui étaient racistes. Dans l’évangile, Jésus ne cesse de guérir, de tendre la main, il ne cesse de faire cesser les douleurs. Lorsqu’on lui demande pourquoi ce garçon est-il né aveugle, est-ce que c’est la faute de ses parents, est-ce que c’est la sienne ?
Il dit ni l’un ni l’autre, et il le guérit !
Il le guérit et il dit : afin que la gloire de Dieu éclate en lui. Autrement dit,
- le mal est une pro-vocation
- la souffrance est une pro-vocation
{Nous avons par lui des con-vocations]
Le mal et la souffrance sont des occasions, une convocation à relever les manches, à se laisser mobiliser et d’entrer dans une action de guérison de soulagement, etc.
Jean 9:1-3
1 Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance.
2 Ses disciples lui firent cette question: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle?
3 Jésus répondit: Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui.
Tant qu’on en reste au « pourquoi » on ne s’en sort pas. Jésus lui, a guéri sans regarder au pourquoi.
Lorsque nous sommes confrontés à ce type de choses, nous devons nous poser la question de savoir quelle est la finalité de la souffrance et du mal. Leur finalité c’est qu’on lutte contre, voilà le rendez-vous que Dieu nous donne.
Parfois certaines personnes font de leurs souffrances, un tremplin. La souffrance et la douleur peuvent être un sursaut, pour conduire à un bien plus grand. C’est à nous de faire monter le niveau d’amour, de la planète, ce n’est pas possible d’en rester là.
Les petits faits ordinaires qui nous dégoutent sont légion, mais il nous est demandé de ne pas nous laisser abattre par cela et de trouver, même peut-être dans cette douleur qui nous afflige, un motif et un sursaut. Ce sont ce qu’on fait ces gens qui se sont soulevés au contact d’une souffrance qui leur apparaissait insoutenable.
C'est ce qu'à fait Henri Dunant en fondant la Croix-Rouge.