Contrairement à ce qui s’observait jusqu’à présent, les hommes des jeunes générations seraient plus nombreux à se rattacher à une religion que les femmes. Les Eglises auraient joué un rôle important dans cette nouvelle tendance.
Si d’après lui, les femmes semblaient jusque-là avoir toujours été plus religieuses que les hommes, Ryan Burge, enseignant chercheur dans l’Illinois (Etats-Unis) spécialisé en religiosité et comportement politique, observait dans un article pour Christianity Today le 26 juillet que la tendance s’inverse aujourd’hui avec les jeunes générations.
Parmi les personnes nées en 2000 et après, 49% des femmes américaines ne revendiquaient ainsi aucune religion en 2021, contre 46% des hommes. En revanche, seulement 20 % des femmes de plus de 50 ans se disent athées, agnostiques ou sans opinion contre 25% des hommes dans les mêmes tranches d’âge.
L’Eglise évangélique a ramené les hommes dans le «troupeau»
Le chercheur note, parmi les facteurs de ce changement, que les Eglises évangéliques auraient remarqué dans les dernières décennies un engagement de foi moindre notamment chez les jeunes hommes, «[dénoncés] pour leur manque de responsabilité et de dévotion religieuse», et auraient tenté d’y remédier.
«Les ministères des hommes se sont concentrés sur la formation de disciples masculins et sur le retour des maris et des pères dans le troupeau», explique-t-il. Il fait allusion à des séries de prêches sur la «virilité biblique» et aussi, entre autres, au pasteur à la fois très suivi et très critiqué Jordan Peterson, instigateur de «l’Evangile de la masculinité». Ces voix «pourraient avoir affecté l’implication des hommes dans l’Eglise ces dernières années, mais elles ont peut-être également été un facteur de dissuasion de l’assiduité des femmes.» Ryan Burge conclut à une possible crise à venir pour les congrégations qui comptent sur le leadership et l’engagement des femmes.