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Laura, décédée en 2019.

Laura, décédée en 2019.

Âgée de 33 ans en 2024, Deverie Sosa est maquilleuse de profession, elle a perdu sa sœur de 22 ans le 15 mars 2019. Aujourd'hui, elle veut transmettre un message suite à ce drame. Le témoignage date de 2023. 

 

Sa petite sœur est décédée suite à une procédure esthétique appelée BBL (brazilian butt lift), qui consiste à retirer les graisses non souhaitées dans certaines parties du corps, pour les réinjecter dans d'autres parties du corps et le rendre harmonieux selon les critères de beauté féminins actuels. Cette opération de chirurgie esthétique vise à affiner la taille, augmenter la poitrine et le derrière sans ajout de silicone ou de matière étrangère. 

(Sa sœur venait d'avoir un enfant avec une personne avec qui elle n'était pas mariée, cette information permettra de comprendre quelques parties du témoignage).

La soeur Deverie Sosa et la maman de Laura

La soeur Deverie Sosa et la maman de Laura

La sœur. Je pense que toutes les femmes ont des raisons personnelles de faire ce qu'elles font. A mon avis, d'un point de vue biblique et spirituel, je crois vraiment que lorsqu'on cherche Jésus de tout son cœur et que l'on permet à Jésus de remplir tout notre être, ce type de désir ne devrait pas exister. C'est ma façon de voir les choses. 

Ma sœur était croyante, malheureusement elle a traversé et choisi des chemins tortueux. Ma sœur était belle telle que Dieu l'a faite, je ne dis pas cela simplement parce que c'était ma sœur. Je le dis, parce que je trouvais que ma sœur était réellement jolie. Malheureusement, elle en est arrivée au point où il lui a semblé nécessaire de faire cette opération.

 

Ma sœur souhaitait plus que tout être mère, je me souviens qu'elle disait souvent qu'elle voulait avoir 9 ou 11 enfants. Mais dès qu'elle est tombée enceinte, elle a vu comment cela était difficile, elle a changé de discours.

C'était une personne d'un bon fond, une personne merveilleuse, une bonne tante pour mes enfants et pour les autres enfants. C'était une personne responsable et présente pour nous en cas de besoin, prête à aider et toujours prête à donner.

Deux mois après la naissance de son fils, elle a décidé de transformer son corps. Je me souviens qu'à cette époque, j'en parlais à ma mère, je lui disais que je croyais qu'elle traversait une dépression post-partum. Son corps avait changé, elle se sentait un peu déphasée, en insécurité par rapport à sa nouvelle silhouette.

Quelques mois avant son décès, même si elle n'abordait pas ce sujet avec nous, elle m'a quand même dit qu'elle se sentait grosse.

Deux semaines avant son décès, je suis allée la voir sur son lieu de travail et je lui ai demandé ce qui n'allait pas, car je sentais qu'elle cachait quelque chose. Elle m'a dit qu'elle traversait une phase très difficile. Comme nous sommes chrétiennes, je lui ai dit qu'il fallait qu'elle revienne encore à Jésus, je lui ai rappelé qui Jésus est pour nous, elle s'est mise à beaucoup pleurer. C'était la dernière longue conversation que j'ai eu avec ma sœur.

Je crois vraiment qu'elle traversait une dépression après son accouchement et qu'elle pensait que la chirurgie l'aiderait à surmonter son mal-être.

 

 

La mère. Elle a voulu me rassurer mais je ne crois pas qu'elle ait vraiment vérifié ou enquêté sur ce docteur avant de se soumettre à cette procédure. Elle a dit qu'un collègue de travail lui a dit que sa femme avait fait le BBL et que c'était vraiment très réussi. Elle m'a alors dit qu'elle voulait le faire avec ce même médecin, je me souviens encore de cette conversation.

 

La sœur. Ma mère, en tant mère, lui a bien sûr demandé de ne pas le faire. Elle avait de mauvais présentiments, qu'est-ce qu'elle t'a répondu maman ?

La mère. Elle m'a dit : Pourquoi es-tu si négative ?

 

La sœur. Elle n'a pas écouté les sentiments de notre mère. Elle a balayé ce que maman lui disait. Ma mère sentait que quelque chose arriverait à ma sœur. Mais elle répondait, non maman il n'arrivera rien, ne soit pas négative, etc.

Ma sœur voulait que ma mère l'accompagne le jour de l'opération, mais ma mère avait refusé dans un premier temps. Mais elle l'a accompagnée le jour où elle devait s'y rendre. Elle a senti qu'il fallait qu'elle y aille. Elles ont roulé toute la nuit pour se rendre à Matamoros au Mexique.

La mère. Durant les 5h de trajet, j'avais la tête contre la vitre du véhicule, je n'étais pas tranquille. Ma fille était contente, elle était d'humeur joyeuse, elle me taquinait. Elle était prête. Lorsque nous sommes arrivées à la clinique, j'ai eu l'étrange sensation d'être dans une morgue.

Laura Lianna Ruiz

Laura Lianna Ruiz

La sœur. J'ai su que ma sœur allait faire cette opération deux semaines avant. Ma mère était la seule à le savoir depuis le début, parce que ma sœur ne voulait pas nous le dire. Elle a demandé à notre mère de garder le secret, parce qu'elle savait que nous serions contre et que nous allions nous opposer à elle.

Mais, je sentais quelque chose car elle m'évitait. Elle évitait de me parler. Le 13 mars 2019, elle était à l'église pour présenter son fils aux membres, afin qu'ils prient pour lui, pour sa vie, comme on fait chez nous. Son fils avait alors 3 mois. C'est une coutume, on apporte son enfant à l'église et on dit qu'on offre l'enfant à Dieu. On lui redonne l'enfant afin qu'il en prenne soin : "Je te redonne cet enfant, fais-en selon ta volonté et pour ta gloire, amen!"

Ma sœur avait tenu à faire la présentation de son enfant avant sa chirurgie, c'était un mercredi, elle est décédée le vendredi.

Après la présentation de son enfant au culte de nuit, elle est venue nous embrasser très rapidement en disant : Bon je vous aime, je dois y aller. Comme si elle nous évitait.

Je sais pourquoi elle nous évitait, elle ne voulait pas qu'on lui parle. Sa décision était prise, elle ne voulait pas être dissuadée. Sa décision était arrêtée point. Je pense qu'elle n'est pas la seule, les gens qui prennent des décisions fermes ne veulent pas être stoppés dans leur élan, ils ont décidé de ne rien entendre. C'est comme ça. Mais si vous êtes croyants ne vous fermez pas devant Dieu, car Dieu sait ce qui vous attend !

 

 

La mère. Après le décès de ma fille, j'ai dû retourner sur le marché de l'emploi. Je me suis battue pour avoir de l'argent et pour la garde de mon petit-fils. Son père n'était pas si présent dans sa vie, ce n'était pas quelqu'un avec qui j'étais rassurée de laisser cet enfant. Alors j'ai dû me battre pour avoir de quoi payer des avocats. Je remercie Dieu d'avoir permis que je récupère assez d'argent pour y parvenir.

La sœur. Je ne dis pas ceci pour le dénigrer, je dis juste la vérité, mais cette personne n'avait jamais rien fait pour mon neveu, ma sœur le prenait entièrement en charge. Cette personne s'est présentée un mois après le décès de ma sœur pour le récupérer. Nous nous sommes battues pour le garder. Nous rendons grâce à Dieu pour avoir permis que cet enfant reste avec ma maman. Nous avions beaucoup prié et jeûné pour qu'il reste.

La mère. Je priais tout le temps, même lorsque je me trouvais dans le hall du tribunal, je priais. C'était un combat, se battre contre le père biologique de l'enfant, ce n'est pas évident. Il faut pouvoir aussi expliquer à Dieu pourquoi tu veux prendre un fils à son propre père.

La sœur. Ma mère a clamé le nom de Dieu. C'est tout ce qu'il nous reste de notre soeur, c'était son premier et seul enfant.

Témoignage : Ma sœur est morte durant une opération de chirurgie esthétique
Témoignage : Ma sœur est morte durant une opération de chirurgie esthétique
Témoignage : Ma sœur est morte durant une opération de chirurgie esthétique

La sœur. Pour revenir à ce jour où ma sœur est décédée, alors que ma mère avait l'impression de se trouver dans une morgue et non dans une clinique, elle a pris une photo de ma sœur qui s'apprêtait à subir l'opération.

Ma sœur s'amusait à lui dire qu'elle ressemblerait à Jennifer Lopez, ma mère n'arrivait même pas à rire, mais elle essayait de ne pas rendre la situation difficile.

Quant à moi, je n'ai pas trouvé le sommeil la nuit précédente. J'étais angoissée, je ne pouvais dormir. Je savais que c'était mal, ce n'était pas bien. Le matin, ma mère m'a appelé en me disant qu'elles étaient bien arrivées et que l'opération allait se réaliser.

Elle m'a demandé de prier, ce que j'ai fait. Puis, ma mère m'a rappelé, je savais que quelque chose n'allait pas, c'était beaucoup trop tôt. Quand j'ai répondu, ma mère criait, elle pleurait et elle hurlait. Elle pouvait à peine parler. J'ai entendu : Ta sœur ... Ta sœur est partie !!!

Je suis tombée à genoux, je me suis écroulée devant Dieu en multipliant des mots devant le Père. Je lui disais : Non mon Dieu, non ! Non mon Dieu non !

Mais ma sœur était déjà partie.

Témoignage : Ma sœur est morte durant une opération de chirurgie esthétique

La mère. A un moment donné pendant l'opération, ils sont venus me voir en me disant qu'ils essayent de ressusciter ma fille. Je me suis exclamée : Quoi ? que voulez-vous dire par ressusciter ma fille ?

Je ne comprenais pas la situation, je ne savais même pas dans quelle chambre se trouvait ma fille, Dieu m'y a conduite directement. Quand j'ai débarqué dans une chambre, c'était la sienne, elle était entre la vie et la mort. L'électroencéphalogramme était plat. J'ai tenu la nuque de ma fille, j'ai parlé à Dieu : Je croyais que tu m'avais promis que je rentrerais avec ma fille. Seigneur non, s'il te plait NON !

A ce moment, l'électroencéphalogramme s'est remis à faire des mouvements. Ma fille a entendu ma prière, Dieu a ramené ma fille, des larmes ont coulé de ses yeux, mais elle ne pouvait parler. Je savais qu'elle avait entendu. Quelques secondes plus tard, tous les signaux étaient à nouveaux plats. Ce n'était pas l'heure de ma fille, mais elle est partie.

(…)

Ils ont cassé 8 côtes d'un côté, 4 côtes de l'autre côté. Ils ont abîmé son pancréas, le docteur ne savait absolument pas ce qu'il faisait. Il a injecté une partie de la graisse non dans sa poitrine, mais dans les poumons !!!

Ils m'ont fait payer pour l'autopsie qui a révélé que ma fille est décédée d'un excès de graisse dans les poumons, son pancréas était perforé et avait saigné. Elle avait reçu trois fois la dose d'anesthésie normale.

Lorsque j'ai compris que ma fille était décédée je suis restée en état de choc. Ma fille est entrée dans la salle d'opération vers les 8-9h, elle est décédée à 13h.

Plus tard, lorsque je repassais la frontière avec le corps de ma fille, j'ai reçu un coup de fil d'une de ses amies. Elle avait fait des recherches sur ce médecin. Il n'était pas certifié en tant que chirurgien esthétique, c'était juste un médecin généraliste. Ma fille ne s'était même pas renseignée. Il n'avait jamais fait des études pour faire de la chirurgie, encore moins de la chirurgie esthétique. Son amie m'appelait pour nous dire de ne pas faire l'opération, mais c'était trop tard, elle ne savait pas que mon bébé était déjà parti.

Témoignage : Ma sœur est morte durant une opération de chirurgie esthétique

La soeur. Voilà, ma mère a vu sa propre fille partir sous ses yeux. Ma sœur est décédée pour quelque chose qui pouvait être évité.

Oui le BBL quelques fois ça rend bien, c'est joli, et qui ne veut pas se sentir bien, à l'aise dans son corps ?

Pourtant, cela ne vous satisfera jamais, pas entièrement, pas en vérité. Croyez-le ou non, mais la seule personne capable de nous satisfaire entièrement, c'est vraiment Dieu. C'est un chemin que de choisir Dieu en toute chose, on y avance, on ne ressent plus certaines nécessités.

(…)

Je pense que je peux bâtir mon propre corps autrement, peu importe le temps que prennent les exercices physiques et l'alimentation pour y arriver. J'aurais aimé avoir eu l'occasion de vraiment bien discuter avec ma petite sœur. Elle m'évitait, mais j'aurais aimé avoir eu le courage de la forcer à m'écouter. Je ne lui aurais pas parler du risque de mort ou des choses comme ça, non. Je lui aurais parlé par rapport à sa foi et insisté sur le fait qu'il y avait un autre chemin, d'autres possibilités même si elle ne voyait pas.  Dieu en a toujours.

Cela me fait mal car nous avions une bonne relation, nous nous aimions. Nous sommes 9 enfants au total, ma sœur reste une grande partie de nous, elle nous manque.

Ma mère était là quand ma sœur a accouché, c'est elle qui a coupé le cordon ombilical de son petit-fils, je crois que Dieu lui a donné l'envie d'être si présente dans la vie de ce petit-fils parce qu'il la préparait d'avance. Il savait que cet enfant lui reviendrait quelques mois seulement après.

Laura

Laura

La sœur. J'ai entendu ce que les gens ont déclaré au sujet du décès de ma sœur. Ils l'ont jugée parce que son enfant n'avait que 3 mois quand elle est décédée. J'ai donné mon avis au sujet de cette procédure, mais je voudrais aussi que nous sachions écouter les personnes en souffrance. Ma sœur n'était plus elle-même, elle vivait une dépression. Certaines femmes vivent très bien l'après accouchement, d'autres non.

Il faut savoir leur parler en appuyant sur le positif en Dieu. Ma sœur n'était pas seulement ma sœur de chair, c'était ma sœur en Christ. Nous avons le même Dieu. Je savais aussi que la personne avec qui elle a eu cet enfant, n'était pas une personne qui la faisait se sentir bien dans sa peau. Elle a eu à me le dire, c'était une partie du problème, mais elle a pris un mauvais chemin pour trouver la solution. Quand je pense aux conditions de son décès, je suis vraiment en colère. Ma sœur, Nos hace mucha falta (elle nous manque beaucoup). Cela n'en valait pas la peine.

(…)

Nous avons beaucoup souffert, c'est dur de traverser un deuil, c'est dur de voir une jeune fille, sa propre sœur ou son propre enfant dans un cercueil. Je me suis effondrée en voyant ma sœur. Ses funérailles étaient paisibles, calmes, nous avons senti la présence du Seigneur, Dieu était là. Pour autant, tout cela aurait pu être évité.

Nous voulons apporter ce message, cela aurait pu être autrement, ce n'était pas le chemin.

Permettez à Dieu de remplir vos manques, votre manque de confiance, vos insécurités. Dites à Dieu : Je veux être heureux/heureuse juste avec toi. Dieu a beaucoup de capacités, il faut lui faire confiance, il nous suffit. Refusez les mensonges de l'ennemi.

Je prie afin que nous chrétiens, même pour chaque personne qui connaîtra cette histoire, que nous sachions demander à Dieu de prendre entièrement le contrôle de nos corps, nos esprits et de nos âmes. Je prie afin que nous n'allions jamais chercher cet équilibre ailleurs qu'avec Dieu. Au nom de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, amen !

https://www.dignitymemorial.com/obituaries/houston-tx/laura-ruiz-9467133
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