HOMOPHOBIE - Le projet de loi vise à condamner les personnes qui forceraient des adultes ou mineurs à suivre une de ces « thérapies »
Le gouvernement du Canada a présenté ce lundi un projet de loi visant à faire interdire les prétendues « thérapies de conversion ». Le texte créerait cinq nouvelles infractions criminelles en interdisant notamment de faire subir une telle « thérapie » à un mineur, au Canada ou à l’étranger.
Selon le texte, un adulte ne pourrait pas non plus subir une « thérapie » contre son gré et personne n’aurait le droit d’en faire la publicité ou d’en tirer profit. Le texte contre ces thérapies, qui visent à changer l’orientation sexuelle et l’identité de genre des personnes LGBT, ferait du Canada l’un des pays « les plus progressistes au monde », selon le ministre canadien de la Justice.
Combattre les mythes et stéréotypes homophobes et transphobes
Lors de la présentation du texte au Parlement, deux adultes ayant été contraints de suivre des thérapies de conversion dans leur enfance ont témoigné. « Je suis une survivante », a déclaré Erika, une personne transgenre. « Je suis prisonnière de mon corps à cause de ce que mon thérapeute m’a fait et je vis avec les conséquences tous les jours. »
Le projet de loi précise que les thérapies de conversion causent des préjudices aux victimes et à la société en se fondant sur des mythes et stéréotypes au sujet de la sexualité et du genre. Elles postulent notamment que l’orientation sexuelle et l’identité de genre peuvent et devraient être modifiées.
L’adoption du texte au Parlement semble ne faire aucun doute, même si le gouvernement libéral de Justin Trudeau est minoritaire à la Chambre des communes. Le Nouveau parti démocratique (gauche) a déjà annoncé son intention de soutenir le projet. Selon une récente enquête officielle, 47.000 hommes canadiens appartenant à une minorité sexuelle ont été soumis à une thérapie de conversion.