Maison hantée : La maison des os

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Né au Portugal en 1535, Afonso Sardinha fut l'un des premiers "bandeirantes" au Brésil.

Vers la période coloniale en Amérique du Sud, 'Bandeirante' (pionnier) était le nom donné à ceux qui ont pénétré en Amérique du Sud, à la recherche de richesses minérales, en particulier l'or et l'argent, abondantes dans ces territoires.

Ils asservissaient les indigènes et exterminaient les Quilombos (peuples d'hommes noirs parvenus à fuir un lieu d'esclavage). Quilombo est un mot issu du terme bantou (d'Angola) : Kilombo, qui signifie, campement.

Les bandeirantes pourchassaient ces hommes et femmes parvenus à s'échapper d'un lieu d'esclavage, après avoir été emmenés de force depuis l'Afrique noire. Une fois échappés, ils vivaient dans la peur, en groupes fortifiés.

Les bandeirantes quittaient l'Europe pour s'aventurer dans ce continent, à la recherche de richesses et de terres. Ils étaient souvent financés par les noblesses européennes, qui devenaient par la suite propriétaires des terres et des hommes, une fois que les bandeirantes avaient tout préparé d'avance. Pour comprendre le cadre, des peuples puissants quittaient leurs pays pour s'installer chez d'autres, s'appropriant de force, les biens et les personnes.

Afonso Sardinha s'était donc rendu avec son équipe, sur les terres brésiliennes vers les années 1570. Il s'est approché d'une zone près du fleuve Itaí (rio Itaí), qui contenait des richesses et des métaux rares. C'était aussi une terre sacrée pour les indiens, mais Afonso a décidé de les chasser ou de les tuer, pour construire une fazenda (demeure fermière), afin d'exploiter l'or.

Sa réputation le précédait, il était connu pour être le plus grand chasseur des peuples indigènes. Les indiens ont courageusement combattu contre lui durant près de 10 ans, mais Afonso et ses hommes sont parvenus à les tenir à l'écart.

En 1580, Afonso Sardinha commence la construction de sa fameuse fazenda, il choisit la terre battue. Il construit d'abord la 'base' qui sera une Senzala (dortoir/logement des esclaves), un endroit qui ressemble à une prison, seulement 1,60m de hauteur, sans confort, comportant des minuscules fenêtres, où les esclaves dormaient après le travail.

Afonso Sardinha n'exploitait pas que les terres, il fut la première personne à commercialiser des êtres humains à l'intérieur du Brésil. Il faisait venir de force des milliers de personnes d'Angola (hommes et femmes), qu'il revendait à la nouvelle élite venue principalement d'Europe pour s'installer au Brésil.

La construction de sa fazenda de 21 pièces se poursuivait. Il n'avait pas voulu construire cette demeure avec des briques, il pensait que la terre battue résisterait mieux, surtout s'il ajoutait des os d'animaux. Il était persuadé que la maison serait plus solide.

Afonso se défaisait des esclaves lorsque ces derniers atteignaient l'âge de 25 ans ou 30 ans pour les plus robustes. Il jugeait qu'après 25 ans, les esclaves n'étaient plus si efficaces, alors il les revendait à d'autres fazendas. Lorsqu'il n'arrivait pas à revendre un esclave, il le tuait et joignait ses restes à la terre battue destinée à la construction de sa demeure. Il y mettait tous les indésirables et tous les esclaves qu'il n'appréciait pas.

Pendant la construction de cette demeure, les indiens (Carijós) tentaient toujours de récupérer ce territoire. Afonso construisait sa fazenda dans le lieu qui leur servait de cimetière et où ils déposaient des offrandes à leurs dieux. Mais, ils perdaient à chaque fois, et terminaient eux aussi en matériaux de construction. Les murs de la demeure avaient une épaisseur de 80 cm.

Afonso devenait de plus en plus riche en exploitant l'or du Pico do Jaragua (montagne). Il avait plusieurs plantations, des usines de fabrication de marmelade. Il était négociant en farine, en sel et en sucre. Parmi toutes les affaires qu'il gérait, le plus lucratif de loin, était le commerce de personnes : l'esclavage.

En 1616 Afonso Sardinha est finalement décédé. Ses descendants ont transformé la fazenda en lieu d'exploitation du café jusqu'en 1929, lorsqu'il y a eu le crash du cours du café. La fazenda était alors abandonnée.

En 1939, l'Etat de São Paulo a racheté plusieurs terres, en essayant de les restituer dans leur état d'origine. Des animaux ont été réintroduits, certaines terres ont été rendues aux indiens. Mais la fazenda n'avait pas été détruite. En 1961 le domaine devient le Parque Estadual do Jaragua.

Plus tard en 1994, l'UNESCO a déclaré le Parc du Jaragua, patrimoine naturel de l'humanité. Or la maison d'Afonso s'y trouvait, elle est désormais protégée par des conventions internationales.

L'Etat de São Paulo a réhabilité le bâtiment qu'il a transformé en auberge de jeunesse gratuite. Elle était baptisée : Magdalena Tagliaferro.

La ville s'est développée autour de ce parc, des maisons ont été construites. L'auberge recevait gratuitement beaucoup de jeunes, des étudiants, des campeurs, des scouts, etc. 

Ces personnes venues pour quelques jours, s'enfuyaient après la première nuit. Elles racontaient que durant la nuit, elles étaient réveillées par des mains.

Des mains qui tiraient les cheveux et qui parcouraient leurs corps. Elles entendaient aussi des gens pleurer, des bruits des chaînes qu'on traîne au sol. Elles pouvaient également voir des objets lancés contre les murs. Les bruits, les cris et encore d'autres phénomènes, provenaient de tous les coins de la maison. Ils voyaient des figures humaines (ombres) courir à travers les pièces.

Une jeune femme venue rendre visite à un membre de sa famille, a préféré passer la nuit dans cette auberge gratuite, car elle est arrivée très tard et elle ne voulait pas déranger sa tante. C'était un temps, pas si lointain, où les gens débarquaient chez les autres, sans forcément prévenir.

Très tôt le matin, elle s'est enfuie pour retourner directement dans sa ville, sans finalement se rendre chez la tante qu'elle venait voir. Totalement affolée, elle a raconté que durant la nuit, elle a senti plusieurs mains toucher ses cheveux et ses jambes.

Après avoir tenté d'étouffer ces témoignages, les responsables de l'auberge ont fini par avouer que cela arrivait bien, mais 'seulement certaines nuits'.

Ces jeunes ne connaissaient pas l'Histoire cachée du lieu. L'Etat, n'avait pas ébruité qu'il s'agissait d'une demeure dont les murs contenaient de la chair, du sang et des ossements humains, admettant juste la présence d'os d'animaux.

Ils avaient parlé D'Afonso Sardinha comme d'un grand homme, important pour l'Histoire de la région. Officiellement, on avait dressé le portrait d'un personnage historique positif.

Pourtant lorsqu'une majorité de jeunes a raconté des choses étranges vécues dans le bâtiment, les responsables ont dû admettre le lourd poids du passé de l'endroit, y compris l'existence d'une ancienne senzala, c'est précisément là que des bruits de chaînes se sont faits entendre ...

Lorsque ces récits paranormaux sont devenus trop nombreux, le lieu a été fermé en 2008, pour être transformé en musée. Les responsables du musée ne racontaient pas aux visiteurs, qui était vraiment Afonso Sardinha, ils préféraient offrir une sorte de story telling (légende positivement retravaillé) du personnage.

Ils ont parlé d'un homme venu du Portugal, un pionnier qui a brillamment réussi dans les affaires, excluant volontairement qu'il a fondé sa réussite sur des vols, des meurtres, l'esclavage et les dépossessions. Ils ont mis en avant le fait qu'il a initié le cycle de l'or au Brésil par exemple. 

"CONSTRUITE VERS 1580 PAR AFONSO SARDINHA, Un pionnier qui s'est installé dans la région pour chercher de l'or. LA MAISON A 21 pieces ET UNE SENZALA, QUI SE TROUVE SOUS LA MAISON. SES MURS MESURENT ENVIRON 80CM D'ÉPAISSEUR. CONSTRUITe en pisé, MATIÈRE COMPOSÉE DE SANG, DE VISCÈRES D'ANIMAUX, D'ARGILE ET DE FEUILLES SÈCHES."

Malgré la transformation de l'auberge en musée, en plein jour, les visiteurs disaient qu'ils recevaient des gifles de mains invisibles. Certains ont eu les cheveux arrachés et d'autres ont été fortement pincés. Ils entendaient également des pleurs et des cris, puis voyaient apparaître quelqu'un. Comme cela était confus, on leur disait que c'était dans "leur tête".

La nuit, le musée était surveillé par des vigiles. Les vigiles avaient vécu des phénomènes inhabituels à leur tour. Les plus courageux restaient une semaine tout au plus, les autres démissionnaient bien avant.

Les vigiles ont fourni pratiquement les mêmes récits aux responsables du musée. Ils entendaient des pas, comme s'il y avait une foule de personnes qui arrivaient, ils entendaient un grand groupe de personnes qui arrivaient et traversaient le gazon, pourtant ils ne voyaient jamais rien. Ils avaient l'impression que ces personnes se trouvaient en face d'eux, mais ils ne pouvaient les voir. Leurs chiens s'agitaient beaucoup lors de ces manifestations, alors que les lumières restaient allumées.

D'autres vigiles ont vu un homme qui guettait les lieux. Ne sachant pas qui il était, ils ont tendu une embuscade pour le surprendre, mais lorsqu'ils ont encerclé "l'ombre" qu'ils croyaient être un voleur, elle s'est volatilisée, plus personne.

Une nuit, trois vigiles qui faisaient une ronde sur la propriété ont soudain entendu un grand bruit provenant de l'intérieur du musée. Un bruit comme si un groupe de personnes avait pénétré dans le musée et cassait tout. Ils ont eu peur car il leur a semblé qu'il y avait un nombre très important de personnes, ils ont préféré appeler la police.

La police est arrivée en l'espace de quelques minutes seulement, dans plusieurs véhicules. Lorsqu'ils sont descendus des véhicules pour s'approcher du musée, ils ont entendu les mêmes bruits que les vigiles. Un véritable tapage.

En se rapprochant, ils ont sommé ces personnes de sortir une à une, mais rien. Au bout d'un certain temps sans aucune réponse, les vigiles ont ouvert les portes du musée aux policiers. A cet instant, les bruits ont brusquement cessé.

C'était le silence complet, tout était en place, rien n'était cassé. Les policiers ont regardé absolument partout, à l'intérieur comme à l'extérieur du musée. Dans leur rapport, ils citent qu'ils n'ont rien aperçu et que chaque chose était à sa place. Ils ont écrit avoir été témoins d'une activité inexplicable dans le musée.

Les manifestations paranormales ne se produisent pas seulement dans la maison des os, ni dans les alentours, mais dans tout le domaine d'Afonso Sardinha.

Les riverains expliquent qu'à l'approche de la nuit jusqu'à 2h du matin, les animaux dont des chiens, se mettent dans un état bizarre devant le réservoir que les esclaves utilisaient pour nettoyer l'or amassé dans les mines d'Afonso. Les animaux s'approchent du réservoir, ils se mettent à gémir, à pleurer, et à grogner. Tous les animaux s'arrêtent devant le réservoir qui se trouve sur la photo ci-bas,  et ils hurlent.

"Tanque de lavagem" (Réservoir de lavage)

Ceux qui habitent autour de cette maison, ont chacun un témoignage à raconter. Une dame explique qu'elle s'est assise sur sa véranda une nuit où elle manquait de sommeil, elle a entendu des bruits de chaînes, très exactement comme si plusieurs personnes enchaînées passaient devant elle, sauf qu'elle ne voyait personne.

"Ici, dans le village, il y a beaucoup de chiens. Les gens abandonnent les animaux et on fini par les garder, donc il y en a beaucoup. Tous les soirs vers deux heures du matin, je ne sais pas ce qui leur prend, mais c'est un tel bordel ici. Ils aboient, jappent, hurlent, toujours au même moment de la nuit. Parfois, je pense que c'est quelqu'un qui passe sur la route et qui taquine les chiens, une fois je suis sorti pour voir. Il n'y avait personne, c'est comme si les chiens aboyaient après quelque chose qu'eux seuls peuvent voir." - a rapporté J.F.

" Lorsque nous avons emménagé à Jaraguá, nous n'avions même pas encore de maison. Nous vivions dans une hutte. Comme il faisait très froid la nuit, nous avons suspendu des couvertures pour nous protéger du vent. Une fois, une de nos connaissances d'un autre village, est venue passer du temps avec nous. Elle a dit qu'elle entendait le bruit des chaînes traînant vers les 'puits d'or', toutes les nuits". – dit C.A.M.

"A une époque, il y avait une sortie scolaire pour visiter cette maison. Nous avions un guide et tout le reste, c'était bien organisé. On nous a montré toutes les pièces, mais quand on est entré dans la senzala, ça a été compliqué pour moi, j'ai commencé à éttoufer quand je suis entré. Bref, j'ai ressenti une sensation horrible, comme si je pouvais ressentir la souffrance de celui qui y était enfermé. C'était vraiment horrible". - C.M.P.  (source)

L'Etat a cessé de subventionner le bâtiment, qui est à nouveau en ruines. Plusieurs pièces ont été interdites au public en raison du risque d'effondrement.

La maison des os, est à ce jour un des lieux les plus hantés de l'Etat de São Paulo. Aux dernières nouvelles, elle est fermée au public.