Pegah Hosseini a perdu la garde de son nouveau-né au profit de son ex, chirurgien et franc-maçon.
Olivier Delacroix. Je lis quand même, pour que celles et ceux se rendent compte un petit peu de la nature de cet homme. Alors que vous attendiez suite à l'enlèvement de votre enfant, donc il le ramène à Toulouse et 4 jours plus tard, alors que vous attendez devant son domicile vous le voyez sortir, vous le suppliez de vous rendre votre bébé, ce qu'il refuse et il part en courant avec le bébé dans les bras.
Vous voyez sa petite tête secouée de toute part, vous hurlez ce qui alerte les passants qui interviennent, monsieur chute avec le bébé qui sera gardé 10 jours en observation par l'unité hospitalière de l'enfance en danger de Toulouse. Rien que par ce fait là, le bébé aurait dû vous être confié. Cet homme a mis en danger ce nourrisson, en courant avec le nourrisson dans les bras. C'est ça qui est assez incroyable, c'est que dès le début toutes tes décisions sont pour lui, en fait comment vous vous l'expliquez ça ? Parce que, vous parlez d'un homme puissant, d'un homme qui a des relations, et vous savez que ça existe hein ?! Je ne sais pas, que fait-il dans la vie ?
Pegah Hossseini. Il est chirurgien
OD. Je parlais de chirurgien tout à l'heure, c'est un hasard total, oui parce que je ne savais absolument pas, c'est connu de tout le monde que voilà …
PH. Il m'a de toute façon, il m'a menacée en disant que, il m'a mis son dossier de franc-maçon sous les yeux il m'a dit qu'il avait un certain nombre de réseaux qu'il' appuyait et qui était derrière lui coûte que coûte.
OD. Mais la franc-maçonnerie n'est pas un fantasme hein, la franc-maçonnerie est un réel pouvoir parallèle dans lequel, à l'abri des regards on deal, on se on se rapproche, on se protège, on s'aide. Ce n'est pas du tout un fantasme de complotiste, ça existe réellement. Pour preuve, chaque année tous les hommes politiques importants visitent la Grande Loge de France parce qu'il y a une espèce de, de fête, je sais pas comment on appelle ça. Mais vous noterez que on y voit les gens de gauche, les jambes de droite, venir faire des courbettes au grand patron des francs-maçons. Je ne sais plus comment il s'appelle ou quel titre il a. J'ai toujours eu une espèce de, de doutes et de soupçons sur ce type d'organisations. Moi ça me fait peur un peu. Ces organisations qui comme ça, créent un contre-pouvoir. Force est de reconnaître qu'on y retrouve des magistrats, on y retrouve des hommes de loi, on y retrouve des médecins, des notaires, des avocats, des chefs d'entreprise. On y retrouve dans certaines loges, la bonne société française qui s'arrange ensuite à l'ombre des regards et des oreilles indiscrètes. Est-ce que vous avez la ferme impression d'avoir été victime de cela Pegah ?
PH. Mais j'ai longtemps réfléchi d'ailleurs à l'époque, je lui disais que tu me menaces en me disant que tu es franc-maçon et que tu as d'autres types d'appui que je ne connais pas. Je ne veux pas le savoir.
OD. Il n'est pas bien malin hein ?
PH. Oui et puis de m'avoir mis son dossier sous le nez quand on est journaliste, on a quand même le réflexe de prendre en photo et se dire, bon on va quand même allez vérifie ce qu'il se passe derrière ça. Est-ce que des personnes ont intercédé pour lui permettre d'avoir accès à des magistrats. J'avais une multitude de questions mais un jour alors qu'il me disait qu'il ne lui arriverait rien, qu'il serait toujours couvert, ce que d'ailleurs une juge pour enfants a écrit récemment dans une ordonnance, j'ai relu la phrase trois fois. Monsieur menace de faire appel à de plus hautes intercessions si son fils ne lui revient pas. Résultat, deux mois plus tard, notre enfant lui est totalement confié.
OD. Incroyable !
PH. Par rapport à tout ce qui relève de la protection de l'enfance, des placements abusifs. Parce que quand vous dénoncez des violences sur votre enfant, vous déposez plainte, vous pensez que sa parole va être entendue mais derrière on va vous placer l'enfant. C'est soit le placement, soit le transfert chez l'agresseur. Le parent agresseur, ça je l'ignorais, je l'ai découvert avec ma propre affaire avec toutes les autres histoires que j'ai entendues, où j'ai regardé les pièces. J'essaie de comprendre si ce qui m'arrivait était un cas isolé, ça ne l'est pas. Et, je me suis demandé pourquoi, qu'est-ce qui se passe dans la tête des personnes qui prennent des décisions comme
celle-là, qui placent nos enfants dans une situation où il est dans un conflit de loyauté, parce que il y a son parent agresseur mais on lui demande de cohabiter avec son parent agresseur. On demande aux parents protecteurs d'être dans la coparentalité.
OD. Oui !
PH. On demande, c'est là où maître Cerrada est formidable, c'est qu'elle connaît les travers de l'aide sociale à l'enfance, les rapports qui disent que s'il est chirurgien et qu'il a une maison avec piscine, alors c'est forcément un papa bien, c'est forcément quelqu'un de bien. Face à des tels rapports, on est tellement stupéfié. Encore une fois, on ne pense pas qu'après la violence conjugale, après le désenfantement, que c'est l'institution qui prend ensuite le relais et qui vous met dans une telle situation dramatique votre enfant et vous. Et, encore une fois, en étudiant j'ai découvert un livre qui s'appelle : La supercherie judiciaire : De la criminalité en col blanc à la Criminalité en robe noire, c'est un livre écrit par Monsieur Ernest Pardo. Le livre qui fait 664 pages a été repris, il a servi de référence à la Commission européenne pour un projet de réforme de la justice en Europe. Quand j'ai lu ce livre, j'ai compris dans quoi j'avais mis les pieds, dans quel engrenage, après avoir fui les violences, après avoir fui après avoir pu supporter le désenfantement qui est comme un assassinat psychique. Parce que vivre sans votre nourrisson, c'est presque impossible. Et puis tout à coup, la justice, son fonctionnement c'est mécanique, c'est parfois ces stratagèmes qu'on ne connaît pas et on se dit mais ils ne suivent pas la loi là, il suit ils ne suivent pas le respect du droit humain, du droit de nos enfants
OD. Non mais on se demande ce qu'ils suivent, c'est un peu ça le souci !