Témoignage court : Mon oncle

12 Février 2023

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Ma famille est issue de l'immigration, je fais partie de la troisième génération. Je n'ai jamais mis les pieds dans le pays des grands-parents, et je ne parle pas la langue de leur pays d'origine.

Plusieurs membres de la famille se trouvent en France, certains ont la double nationalité, mais je ne les connais pas très bien. Nous n'avons pas vraiment de contacts. Ceux qui sont arrivés en France étaient catholiques depuis le pays d'origine, certains se sont convertis au protestantisme une fois en France, une troisième partie de la famille n'a pas vraiment de religion, j'ignore s'ils croient en Dieu.

Un oncle, dont je n'entendais que des échos, a eu une attaque au retour d'un voyage. Il a été hospitalisé à Toulouse. Les médecins ne trouvaient pas ce qu'il avait, il s'est vite trouvé dans le coma sans qu'on ne sache. Il n'avait pas souffert d'AVC, les médecins cherchaient.

Ils ont averti la famille qu'il allait mourir, parce qu'il n'avait presque plus de signes vitaux. Tout ce que je savais de cet oncle, c'est que bien croyant, il vivait de filouteries. C'était un vague cousin de ma mère. A plus de 50 ans, on ne lui connaissait pas de profession, il n'a jamais travaillé, sauf à toujours trouver des astuces pour voler les autres, c'est de cela qu'il vivait.

Il faisait croire à des personnes du pays d'origine, qu'il était entrepreneur et qu'il pouvait leur envoyer du matériel pour leurs entreprises. Les gens lui confiaient de grosses sommes pour qu'il fasse venir des pneus, des machines, etc. Mais ils ne voyaient jamais rien arriver. Il trouvait des excuses, les faisaient tourner en rond et lorsqu'ils se rendaient compte, il ne donnait plus de nouvelles, il changeait de numéro de téléphone. Il a fait beaucoup de mal, à beaucoup de gens.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai compris que quelqu'un s'était vengé de lui. Peut-être parce que les médecins étaient incapables de dire ce qu'il avait, et parce qu'il a commencé à souffrir le jour où il est descendu de l'avion, il revenait encore d'une mission d'escroquerie, quelqu'un l'avait maudit.

J'ai appelé un ami pour lui raconter, car même si je ne connaissais pas bien cet oncle, je me demandais si on pouvait encore faire quelque chose avant qu'il ne termine en enfer. Cet ami est un chrétien en qui j'ai entièrement confiance. Il applique la Parole, et il sait écouter, pas du genre à donner des conseils sans qu'on ne les lui demande. Un chrétien vraiment facile.

Je lui ai demandé s'il croyait qu'on pouvait faire quelque chose, avec quelqu'un qui ne réagissait plus. Il m'a dit qu'il fallait lui parler, je lui ai dit qu'il était dans un coma, mais il a insisté qu'il fallait lui parler de Jésus et l'orienter à se confesser, même si cela ne servait à rien, ça ne coûtait rien de tenter. Une fois dans le cercueil, ce serait réellement trop tard.

J'ai appelé ma mère sans grande conviction, car elle n'était pas trop dans ces "choses". Je ne pensais pas qu'elle allait écouter ni me croire. Ma famille est chrétienne, mais chrétienne de loin. Du type : "pas vu, pas pris".

Contrairement à ce que je pensais, ma mère a attentivement écouté tout ce que je lui ai dit au téléphone (j'habitais à l'autre bout du pays). Elle a convoqué des oncles et plusieurs membres de la famille, ils ont débarqué à l'hôpital pour lui parler. Les médecins ont dit que cela ne servait à rien, il ne pouvait pas entendre, ils avaient envisagé de le débrancher. Ils ont laissé la famille dans la chambre.

Ceux qui étaient les plus avancés dans la foi, lui ont parlé. Puisqu'il n'était pas en capacité de demander pardon aux personnes à qui il a fait du mal, ils lui ont demandé de confesser ses péchés et de parler continuellement à Jésus jusqu'à qu'il décède. Ils lui ont dit que s'il ne faisait pas cela, c'était l'enfer qui l'attendait et qu'il n'avait pas le choix.

Étrangement, mon oncle a fait un léger mouvement de la main, ce qui a galvanisé le petit groupe qui a commencé à chanter cantique sur cantique, tout en criant son prénom. Des larmes ont commencé à couler de ses yeux. Le bruit des louanges a alerté le personnel qui se demandait ce qui se passait dans la chambre. La famille a expliqué en demandant qu'un médecin vienne. Deux ou trois médecins ont pénétré dans la chambre, ils ont vu les larmes couler. Même s'ils avaient l'air étonné, ils ont parlé de réflexe neurologique.

Peu importe leur avis, la famille savait qu'il avait réagi après qu'on lui ait prêché, et entre deux louanges à Dieu, lorsqu'ils prononçaient son nom, il s'est mis à pleurer. Il a entendu.

Les médecins n'envisageaient plus de le débrancher des appareils qui l'aidaient à rester en vie. Peut-être par peur que la famille leur tombe dessus, c'est une hypothèse. Pourtant, dans la famille, personne ne se faisait d'illusions. La famille savait comment il avait vécu, et même si personne ne le disait ouvertement, on a senti que quelqu'un s'était vengé.

Tout ce que je voulais et tout ce que la famille souhaitait, c'est qu'il ait le temps de faire la paix avec Dieu. Sa réaction nous a donné espoir qu'il a écouté les conseils et qu'il a parlé avec le Seigneur. Quelques semaines après, il est décédé. J'espère du fond du cœur, qu'il a eu le temps de vraiment s'approcher de Dieu et se repentir pendant son coma.